Les premiers Jeux que vous pourrez suivre sur TikTok

Cette année, la frénésie autour des Jeux olympiques de Tokyo va se dérouler en bonne partie sur les réseaux sociaux vu qu'il n'y aura pas de spectateurs dans les gradins. Des plateformes comme TikTok et Twitch vous permettront de jeter un regard inusité sur ces compétitions sportives, croient des spécialistes.
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«C’est vraiment TikTok qui va se démarquer en termes d’offre de contenu», croit la coordonnatrice des communications du Groupe de recherche sur l'information et la surveillance au quotidien, Laurence Grondin-Robillard. «Une vidéo qui est sportive mais qui a une connotation humoristique va aller chercher ceux qui avaient un intérêt pour ce genre de vidéo [grâce aux algorithmes]», explique-t-elle.
Le Comité international olympique est au courant : pas pour rien qu’il a créé un compte TikTok officiel des JO, qui a déjà posté 350 vidéos et cumule 1,7 million d’abonnés. «[TikTok] est une belle opportunité pour le CIO d’aller chercher un public qui ne veut pas passer toute sa journée à regarder la programmation à la télévision», ajoute Laurence Grondin-Robillard.
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Bien que la plateforme TikTok ait été créée en septembre 2016, c’est la première édition des Jeux olympiques depuis son gain de popularité. L’application a été la plus téléchargée en 2020 et, sur ses 800 millions d’utilisateurs, 90% d’entre eux se connectent quotidiennement. Ça en fait du monde!
TikTok ou Twitch?
Comme 44% des utilisateurs de TikTok seraient âgés entre 16 et 24 ans, y partager des extraits des jeux est tout à fait en phase avec l’objectif que s’est donné le CIO d’intéresser les jeunes aux Jeux.
«Le contexte sanitaire est une belle opportunité d’avoir du contenu sur les réseaux sociaux et d’aller chercher leur public plus jeune, qui n'avait pas nécessairement un intérêt [pour les compétitions sportives]», explique Laurence Grondin-Robillard, qui est aussi doctorante en communications à l’UQAM.
De son côté, Twitch va davantage attirer les amoureux de sports, croit-elle. La plateforme s’est d’ailleurs entendue avec la chaine américaine NBC pour assurer la diffusion des épreuves olympiques sur son compte. «Twitch a un potentiel de clics [plus élevé]», juge la professeure à l’École des médias de l’UQAM Katharina Niemeyer.
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Bon atout pour les athlètes
Faute de s’alimenter des applaudissements de la foule pour performer, les athlètes devront se contenter de leurs réseaux sociaux pour connecter avec leurs fans.
De nombreux olympiens se retrouvent d’ailleurs sur TikTok, où ils partagent des bribes de leur quotidien. L’absence de spectateurs rend encore plus probable leur virage numérique, croit Laurence Grondin-Robillard.
«[Les athlètes] doivent être visibles pour leurs commanditaires. Plus ils vont avoir des fans, plus ils vont valoir cher. C’est primordial d’avoir une bonne visibilité et d’être capable de bien gérer son image en ligne», assure-t-elle.
Au-delà de cette soif de «devenir influenceur dans leur domaine», la spécialiste croit surtout qu’il y a un désir d’accessibilité. «Maintenir un lien avec leurs fans est vraiment primordial», soutient-elle.
Katharina Niemeyer va dans le même sens : «intéresser les jeunes aux sports passe beaucoup par la personnalisation des sportifs, qui eux-mêmes se médiatisent de plus en plus. Il y a une forme de proximité qui se crée avec le public».
Il n’y a pas que du positif sur TikTok : les réseaux sociaux peuvent ajouter une pression supplémentaire pour les athlètes, surtout après une mauvaise performance, mettent en garde nos deux spécialistes. «C’est pire sur TikTok parce que ce n’est plus des trolls. Les gens s’assument, ils vont commenter et dire ce qu’ils pensent», croit Laurence Grondin-Robillard.