Arrêter de boire, c’est payant: voici combien elles économisent

Cesser de consommer de l’alcool, ça implique aussi de faire des économies. Trois femmes nous dévoilent en quoi leur portefeuille a profité de leur saut vers la sobriété.
• À lire aussi: Elles sont devenues sobres pendant la pandémie
• À lire aussi: Des pages pro-sobriété sur les réseaux sociaux peuvent aider à garder la motivation
Des milliers de dollars réinvestis dans le self-care
Si, dans la vingtaine, les sorties régulières d’Eveline Dufour dans les bars étaient dispendieuses, sa bouteille de vin quotidienne dans la trentaine l’était tout autant. «On ne se le cachera pas, quand on boit à tous les soirs, on perd du temps de qualité pour faire autre chose. Il y a des impacts aussi sur le budget», croit la femme de 40 ans qui est maintenant sobre depuis septembre 2020.
Ses estimations en sont la preuve: comme sa bouteille de vin préférée lui coûtait 25$, elle évalue avoir consommé 700$ en alcool mensuellement pendant 19 ans. Ça revient à 8400$ de dépenses par année, pour un total de 159 600$ depuis qu’elle est en âge de boire.
«J’ai 40 ans et je me demande pourquoi je n’ai pas de maison», s’exclame Eveline en nous expliquant ses calculs. «C’est assez excessif», ajoute la Montréalaise.
«Ça va faire bientôt un an que j’ai arrêté de consommer de l’alcool. Cette année, j’ai décidé d’utiliser cet argent là pour mon self-care. Je me suis payé des traitements d’acupuncture, je me fais masser à toutes les deux semaines. Je me suis vraiment gâtée avec cet argent-là, je m’achète ce que je veux, quand je veux», confie-t-elle.
Pour la prochaine année, Eveline souhaite économiser les 8400$ qu’elle aurait auparavant investis dans l’alcool. Elle ne sait pas encore ce qu’elle va faire avec l’argent, mais elle est convaincue que de voir l’ampleur de ses économies va la motiver dans sa sobriété. «J’ai envie de voir cet argent-là, concrètement, pour célébrer un accomplissement», explique-t-elle.
Pour l’aider dans son processus, mais aussi appuyer d’autres femmes qui passent par le même chemin, Eveline a créé le groupe Facebook Sobre et Branchée, qui regroupe 400 membres. «Je crois vraiment que c’est essentiel de s’entourer de personnes qui vivent la même chose que nous», dit-elle.
• À lire aussi: Ils ont choisi de remplacer l’alcool par du cannabis
• À lire aussi: Le marché des boissons sans alcool explose!
Un bijou pour immortaliser son accomplissement
Le 24 décembre 2020, Corinne Charbonneau a pris la décision de prendre le chemin de la sobriété. «L’alcool prenait un peu trop de place dans ma vie et ça commençait à créer du négatif. Alors je me suis dit que j’allais éliminer ça et que j’allais mettre toutes les chances de mon bord pour avoir une belle vie», ajoute la jeune femme de 28 ans.
En 7 mois de sobriété, Corinne a vu un clair impact sur son budget, qu’elle calcule minutieusement depuis l’automne 2019. Dans sa dernière année de consommation d’alcool, soit du 24 décembre 2019 au 24 décembre 2020, elle estime avoir dépensé une moyenne de 60$ en boissons alcoolisées chaque semaine.
«C’est sûr qu’il y a des moments que ça pouvait être plus que ça, comme en vacances», précise-t-elle. Pour l’année complète, le montant s’élève donc à 3120$.
Maintenant, Corinne débourse environ 10$ hebdomadairement sur des boissons «de remplacement». «Je vais m’acheter du kombucha, une bière sans alcool, du moût, ou des boissons Atypique» au lieu de l’alcool, détaille celle qui demeure sur le Plateau Mont-Royal.
Sur les 50$ restants, elle investit au moins la moitié pour sa retraite «pour qu’il y ait du positif à plus long terme». «L’autre moitié, je peux la dépenser à ma guise, pour me gâter», explique Corinne.
Pour son premier anniversaire de sobriété, elle souhaite s’acheter un bijou en or pour immortaliser son accomplissement. «C’est quand même dispendieux et je veux un souvenir de la première année que j’ai vécue sobre, et aussi me faire un cadeau à moi-même», ajoute-t-elle.
Avec l’argent qu’elle a maintenant en plus dans son portefeuille, Corinne aimerait aussi aller dans un restaurant haut de gamme avec ses amis. Normalement, l’agencement mets et vins aurait significativement élevé le prix de sa facture; elle se réjouit de la perspective d’avoir «la même expérience, mais à moitié prix».
• À lire aussi: Aaugmentation de la consommation d'alcool pendant la pandémie
Adieu l’alcool, bonjour les économies, la propriété et l’entrepreneuriat!
Presque quatre ans après sa dernière goutte d’alcool, Marilou Lapointe évalue avoir économisé entre 12 000 et 14 000 dollars.
«Du jour au lendemain, j’ai tout arrêté», affirme celle qui a pris le chemin de la sobriété à l’âge de 23 ans. «J’avais vraiment un problème de consommation et c’était rendu à un point qu’il fallait que je prenne une décision sur comment je voyais mon avenir.»
Avant ce changement, elle dépensait environ 100 dollars par semaine dans l’alcool. «C’est dur de faire un approximatif parce que quand tu sors dans les bars, ça peut te coûter 200 à 300 dollars», précise-t-elle.
«Arrêter de consommer de l’alcool m’a permis de vraiment repartir à neuf du côté finances», estime Marilou.
«Ça a vraiment été un coup dur au début de réaliser où tout cet argent avait été, admet-elle. J’étais vraiment conscientisée à tout le mal que j’avais fait à mon portefeuille et j’ai pu prendre des décisions plus éclairées sur mes finances personnelles par la suite.»
Depuis, la jeune femme de 27 ans a notamment pu rembourser les soldes de ses cartes de crédit et mettre de l’argent de côté. Elle s’est aussi ouvert un REER, dans lequel elle dépose de l’argent depuis qu’elle a cessé de consommer de l’alcool.
Ce n’est pas tout. «Mes économies m’ont servi pour acheter une première propriété et me lancer en entreprise», raconte celle qui habite dans les Laurentides. En octobre 2020, Marilou a lancé Aperoazero, la première boutique en ligne au Canada à offrir exclusivement des boissons sans alcool.
Elle dépense toujours dans des boissons, qui sont non-alcoolisées, mais avec beaucoup plus de modération. «Avec une ou deux bières sans alcool, j’en ai assez parce qu’il n’y a pas de plus-value à boire davantage. C’est plus pour avoir quelque chose sous la main, pour le goût», explique-t-elle.