C'est quoi, au juste, un transfert en santé? | 24 heures
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C'est quoi, au juste, un transfert en santé?

François Legault, premier ministre du Québec, et, à l'arrière-plan, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

François Legault, premier ministre du Québec, et, à l'arrière-plan, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel

Transferts en santé par-ci, transferts en santé par-là... Depuis plus d’un an, ces trois mots apparaissent régulièrement dans les propos du premier ministre François Legault. Mais qu’en est-il? On vous explique.

Pour comprendre les transferts en santé, il faut rappeler le rôle du Québec dans la fédération canadienne. En tant que province, le Québec détient des pouvoirs dans ses champs de compétence: la petite enfance, l’éducation et... la santé, notamment.

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Depuis toujours, le ministère de la Santé et des Services sociaux est le plus important ministère au sein du gouvernement québécois. Son budget de dépenses s’élève à plus de 50 milliards de dollars cette année. Or tous les sous ne proviennent pas des coffres du Québec.

Comme les Québécois paient une partie importante de leurs taxes et impôts au gouvernement canadien, il est prévu qu’Ottawa transfère une partie de son budget aux provinces, afin qu’elles puissent fournir des services à l’intérieur de leurs compétences. 

En 2021-22, par exemple, environ 10 milliards de dollars seront envoyés au Québec par le Transfert canadien en matière de santé.

Que veut M. Legault?  

Aux yeux de François Legault, c’est grandement insuffisant. Le premier ministre du Québec, qui est aussi l'ex-président du Conseil de la fédération, s’entend avec ses homologues des neuf autres provinces canadiennes pour dire que l’effort financier du fédéral en santé est insuffisant.

À ses yeux, Ottawa devrait payer 35% des dépenses en santé des provinces canadiennes. Pour le moment, le fédéral n'en paie que 22%.

Pour l’année financière actuelle, cela représenterait, dans les transferts, une augmentation de 28 milliards de dollars. Selon les demandes de M. Legault, les transferts totaux devraient ensuite augmenter de 6% par année, afin de suivre le rythme des dépenses en santé, qui gonflent annuellement.

«Sans conditions»  

M. Legault faisait jeudi ses plus récentes demandes aux partis fédéraux dans le cadre de la campagne électorale. Comme à plusieurs reprises dans les derniers mois, le premier ministre a répété qu’il voulait voir les transferts en matière de santé grimper «sans conditions».

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«J’insiste sur le “sans conditions”», a-t-il signifié devant les journalistes.

C’est que le gouvernement fédéral a la possibilité d’attacher à ses transferts des normes ou des demandes précises faites aux provinces. Récemment, le Parti libéral du Canada et le Nouveau Parti démocratique promettaient d’imposer des normes nationales dans les centres de soins de longue durée. Une idée qui ne fait pas le bonheur de François Legault.

«Il y a des partis fédéraux qui veulent choisir à la place du gouvernement du Québec les priorités en santé. Pourquoi le fédéral nous donnerait de l’argent pour les CHSLD alors qu’on pourrait l’investir dans les soins à domicile?» a martelé le premier ministre, jeudi.

L’élu de la Coalition avenir Québec leur demande de reculer.

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