Benoit Charette n’est pas un fan de la plateforme environnementale conservatrice

Le plan environnemental du Parti conservateur «impressionne» peu le ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette. Il souhaite un gouvernement minoritaire à Ottawa, afin de «continuer à avoir ce pouvoir d'influence au niveau fédéral».
Le ministre caquiste a été appelé mardi, dans le cadre de la rentrée parlementaire, à commenter la sortie de son chef, François Legault, qui affirmait la semaine dernière qu’un gouvernement minoritaire conservateur était une des rares options valables pour un nationaliste québécois.
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«Ce n'est pas le volet de leur plateforme qui nous impressionne davantage, a souligné M. Charette. C'est la raison pour laquelle, dès le départ, peu importe la formation politique, on espère un gouvernement minoritaire, de sorte que l'on puisse continuer à avoir ce pouvoir d'influence au niveau fédéral.»
Des cibles moins ambitieuses
Dans neuf ans, le Parti conservateur d’Erin O’Toole veut avoir réduit les émissions de gaz à effet de serre canadiennes de 30% par rapport à 1990. C’est 10 points de pourcentage de moins que le Parti libéral et 20 de moins que le NPD ou le Bloc.
Le PCC souhaite aussi mettre fin à la production d’électricité par le charbon, exiger que 30% des véhicules légers vendus au Canada soient des véhicules à émission zéro d’ici 2030 et faire en sorte d’augmenter les cibles de protection du territoire canadien, notamment.
Une sortie controversée
La semaine dernière, François Legault appelait les Québécois à voter conservateur ou Bloc, afin de «protéger» les champs de compétence de la province. «Le Parti conservateur a été clair. Il veut augmenter sans condition les transferts en santé. Il veut transférer les pouvoirs en matière d’immigration. [Erin] O’Toole s’engage à ne pas contester la loi 21», avait-il renchéri.
Dans son point de presse, jamais le premier ministre n’avait mentionné l’enjeu environnemental. Or, la lutte contre les changements climatiques n’est pas moins une priorité pour le gouvernement, a avancé Benoit Charette, mardi.
«Le gouvernement, peu importe sa couleur, s'il est minoritaire à Ottawa dans quelques jours, ne pourra pas transformer les pratiques environnementales sans aller chercher l'appui des autres formations», a-t-il répété.