Préparez-vous à payer plus cher au resto: on vous explique pourquoi

Mauvaise nouvelle pour votre portefeuille: vous risquez de devoir payer plus cher pour vos prochaines sorties au restaurant.
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Selon les prévisions de Restaurants Canada, près d'un restaurateur sur deux au pays prévoit augmenter le prix de ses repas de 4% au cours des 12 prochains mois. Les hausses pourraient même être plus importantes.
Parmi la dizaine de restaurateurs à qui nous avons parlé, sept nous ont dit qu'une hausse de prix de 4% était effectivement envisageable. Certains, comme Luis W. Corcuera, propriétaire du restaurant péruvien Pachamama, sur la rue Saint-Hubert, à Montréal, croient que les prix augmenteront encore plus.
À cause de la pénurie de main-d'œuvre?
Certains restaurateurs ont d'ailleurs déjà commencé demander plus pour leurs plats.
C'est le cas d'Antonin Mousseau-Rivard, propriétaire du restaurant Le Mousso, à Montréal. Pour pouvoir garder ses employés, il a fait passer son menu gastronomique de 150$ à 225$ par personne.
«On veut changer les conditions des employés pour s’assurer qu’ils aient des bonnes conditions de travail et de meilleurs salaires», explique-t-il.
Il y a aussi le coût des aliments
Il n'y a pas que le manque d'employés à blâmer. Le prix de certains aliments, comme l'huile et le bœuf, continue de monter et cette hausse devra inévitablement se répercuter sur le prix des assiettes, soutiennent certains restaurateurs.
«Tous les prix ont augmenté sauf à la fin de la ligne. À un moment donné, ça doit se refléter dans la facture. Les gens vont devoir se résigner à faire ça, car sinon ils ne pourront pas survivre», exprime Danny St-Pierre, copropriétaire du restaurant Le Pontiac, à Montréal.
L'inflation y est pour quelque chose: elle a atteint un niveau record en 10 ans au Québec. Bien que cette hausse généralisée des prix soit normale, l'inflation a grimpé de 4,1% en juillet, alors qu'elle se situe habituellement autour de 2% par année. Rien pour aider les restaurateurs.
Selon Danny St-Pierre, deux options s’offrent à eux: augmenter leurs prix ou réduire les portions des assiettes.
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Des restaurateurs demeurent prudents
Même si les temps sont durs en restauration, certains propriétaires hésitent à gonfler les prix.
Le fait est que ça coûte déjà cher, aller au resto. C'est ce qui explique, en partie, la décision du restaurant Vin Polisson, à Sherbrooke, de ne pas toucher aux prix, pour le moment. «C’est rendu un luxe de manger au restaurant», souligne la copropriétaire du restaurant, Charlie Abran.
Dans les restos de type fast-food ou encore pour les pizzerias, l'enjeu est différent. Ces établissements doivent garder les prix les plus bas possible, pour rester compétitifs.
«En tant que pizzeria, je n’aurai pas le choix d’augmenter un peu, mais jamais de 4%. Même si on augmente de 1$, le client va voir la différence», fait valoir Nathalie Côté, propriétaire de la pizzeria Stella, à Montréal.
Même son cloche pour le copropriétaire des restaurants L’Gros Luxe, Alex Bastide. «C’est notre concept. Pour moi, c’est L’Gros Luxe pour tous. Le but est que les familles viennent manger chez nous pas trop cher», mentionne-t-il.
D'autres mauvaises nouvelles pour les restos:
- Selon Restaurants Canada, la pandémie a exacerbé la pénurie de main-d’œuvre. 130 000 emplois seraient à pourvoir au pays, comparativement à 60 000 il y a moins d'un an.
- Depuis mars 2020, 12 000 restaurants au Canada auraient fermé de manière permanente à cause de la pandémie de COVID-19, toujours selon l'association. Ce serait 2000 de plus qu’en décembre dernier.