3e lien: Legault réplique aux experts qui l’accusent d'avancer des faussetés
La Rive-Sud de Québec et ses régions à l’est n’ont pas la densité de population requise pour offrir uniquement du transport en commun dans le troisième lien, estime François Legault.
Depuis l’Écosse, où il participe à la COP26, le premier ministre caquiste a rejeté mardi les critiques de sept experts qui estiment que son gouvernement avance des «faussetés» pour justifier la construction d’un important tunnel entre Québec et Lévis.
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Dans une lettre publiée dans Le Journal de Québec, ils rejettent notamment l’argument selon lequel les voitures électriques rendront le projet plus vert.
L’idée, avancée par le ministre des Transports, a rebondi à l’Assemblée nationale mardi lorsque les trois partis d’oppositions ont joint leurs voix à ces experts qui ont reproché au gouvernement de mentir au sujet du projet.
Besoin pour une route
Or, c’est plutôt la faible densité de la région de Chaudière-Appalaches qui empêche son gouvernement d’envisager un tunnel dédié uniquement au transport en commun, réplique François Legault.
«On a 55 G$ de projets pour du transport collectif» à l’échelle du Québec, a-t-il rappelé.
«Mais il va y avoir des projets routiers pour des autos parce que, que ce soit Chaudière-Appalaches, que ce soit la Gaspésie, que ce soit la Côte-Nord, que ce soit le Saguenay–Lac-Saint-Jean, il n’y a pas la densité de population partout au Québec pour y avoir seulement du transport en commun», a poursuivi le premier ministre.
Le développement de Chaudière-Appalaches va amener graduellement une plus grande demande pour le transport en commun, «mais il va toujours y rester au Québec, et entre autres dans l’Est-du-Québec, un besoin pour une route, que ce soit un pont ou un tunnel, pour les autos».
François Legault fait valoir que deux voies sur six seront réservées au transport en commun dans le tunnel Québec-Lévis. De plus, le Québec veut développer une industrie de recyclage des batteries électriques, a-t-il rappelé en réponse aux critiques qui estiment que celles-ci sont une grande source de pollution.
«Mais on peut penser qu’il y a aura toujours un besoin pour du transport par auto à cause de la grandeur du territoire», juge le premier ministre.
Une volée de bois vert
Pour le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, cette sortie des experts représente «une nouvelle volée de bois vert» et un argument de plus que le troisième lien est un «projet toxique [qu’]il ne faut pas réaliser».
«Le Québec aurait tout pour être le champion du monde de la transition écologique. Malheureusement, l'obsession de François Legault pour le troisième lien nous en empêche», a-t-il également déploré.
Le péquiste Sylvain Gaudreault invite lui aussi le premier ministre à profiter de la COP26 pour annoncer l’arrêt du projet.
«La tache dans le discours de M. Legault à la COP, c'est le troisième lien, très, très, très clairement», a-t-il martelé.