Grâce au printemps érable, les étudiants économisent aujourd’hui 1700$ par année | 24 heures
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Grâce au printemps érable, les étudiants économisent aujourd’hui 1700$ par année

Gabriel Nadeau-Dubois, Martine Desjardins et Léo Bureau-Blouin
RENE BAILLARGEON/JOURNAL DE QUEB

Gabriel Nadeau-Dubois, Martine Desjardins et Léo Bureau-Blouin

10 ans après les grandes manifestations étudiantes contre l’augmentation des droits de scolarité, les étudiants à temps plein économisent plus de 1700$ annuellement sur leur facture universitaire. Ils sont aussi plus nombreux qu’en 2012 à poursuivre des études postsecondaires.

«Actuellement, quelqu’un inscrit à temps plein au bac paie 2725$ [par année] pour ses droits de scolarité. Si on avait appliqué la hausse prévue entre 2012 et 2017, les frais auraient été de 3793$ en 2017», détaille Philippe Hurteau, chercheur à l’Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS). 

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«Si on ajoute à ce montant les augmentations annuelles qui ont eu lieu entre 2017 et 2021, on arrive à 1714$ de plus par année.»

Et les impacts du mouvement étudiant de 2012 ne s’arrêtent pas là, insiste le chercheur. 

JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL

Même si le Québec a toujours été la province où les droits de scolarité sont les plus bas au pays, ces économies supplémentaires ont contribué à rattraper un retard historique et à faire augmenter le nombre d’étudiants dans nos universités. 

«Ça nous a permis de rattraper les écarts de diplomation et de fréquentation scolaire qu’il y avait précédemment entre le Québec et les autres provinces. Aujourd’hui, c’est au Québec que le niveau de fréquentation est le plus élevé au postsecondaire et ça a un lien direct avec la facture étudiante», affirme Philippe Hurteau.

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Des conditions plus difficiles qu’il y a 10 ans      

Il rappelle cependant que, malgré l’annulation de la hausse des droits de scolarité, les conditions matérielles des étudiants d’aujourd’hui sont plus difficiles qu’il y a 5 ou 10 ans, parce que le coût de la vie n’a pas cessé d’augmenter. 

«C’est important de comprendre que la facture étudiante, ce n’est pas seulement les droits de scolarité. C’est aussi le logement, l’alimentation et le transport. Dans tous ces secteurs, les prix augmentent plus rapidement que l’inflation et les salaires», rappelle-t-il. 

«Le mouvement de grève n’a donc pas amélioré la situation des étudiants, il a simplement freiné la dégradation de leurs conditions de vie, qui reste forte malgré tout.» 

Depuis 2012, le stress financier a ainsi continué de croître pour les étudiants, soutient Philippe Hurteau. Ces derniers doivent travailler plus qu’avant ou s’endetter afin de poursuivre des études universitaires, ce qui peut avoir des effets néfastes importants sur leur santé mentale, conclut-il. 

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