7 fois où on a parlé de logement en 2021

Rénovictions, hausse du prix des loyers et manque d'appartements abordables: en 2021, on a souvent parlé de logement (et de crise du logement). Voici donc sept fois où une histoire à propos de l'habitation a fait les manchettes dans la dernière année.
1. Le logement étudiant à 500$ de François Legault
En avril, François Legault a provoqué un tollé en affirmant que le prix d'un logement à louer à Montréal pouvait commencer à 500 ou 600$ par mois.
«Ça dépend de la grandeur du logement, mais je dirais que ça peut peut-être commencer à 500, 600$ par mois, et ça peut assez rapidement monter à 1000$ par mois», avait affirmé le premier ministre en répondant à la co-porte-parole de Québec solidaire Manon Massé, lors de l’étude des crédits budgétaires.
M. Legault avait finalement admis qu’il manque de logements abordables au Québec, ajoutant qu'il parlait, en évoquant des montants de 500 à 600$ par mois, d'un étudiant qui partage son logement (et donc un loyer) avec d'autres.
Le premier ministre avait toutefois refusé de reconnaître la crise du logement.
2. Un garage glacial converti en studio pour 505$
L’annonce d’un garage mal isolé et converti en studio à louer pour 505$ par mois à Montréal est en quelque sorte devenue, en septembre dernier, un symbole de la crise du logement.
«Voici une merveilleuse opportunité», pouvait-on lire dans la description de l’offre de ce «logement» situé dans l’arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville.
«C’est un garage. Ce n’est pas censé être habitable», insistait l’ancienne locataire, qui a occupé le garage sans adresse pendant un an. Elle devait même faire livrer son courrier chez une amie.
«Il faudrait vérifier si la porte du garage compte comme une fenêtre. Il en faut normalement une par pièce. À première vue, je doute que ce studio soit conforme», avait pour sa part noté Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
3. Le Manoir Lafontaine: symbole de la lutte contre les rénovictions
En 2021, le Manoir Lafontaine est pour sa part devenu le symbole de la lutte contre les rénovictions qui se multiplient à Montréal. Le 30 mars dernier, les locataires de cet immeuble du Plateau-Mont-Royal ont reçu un avis d’évacuation temporaire pour des travaux majeurs.
Les locataires se sont mobilisés pour dénoncer ce qui pourrait être, selon le Comité logement du Plateau Mont-Royal (CLPMR), l’une des plus grosses tentatives de «rénoviction» de l’histoire récente de Montréal. Ils ont notamment dénoncé l’indemnité équivalant à trois mois de loyer, un montant qualifié de «dérisoire» et de «ridicule».
4. Une file d’attente interminable pour visiter un appartement
Autre symbole de la crise du logement: publiée sur les réseaux sociaux en mars dernier, une photo où l'on peut voir une file de quelques dizaines de personnes qui attendent pour visiter un 4 1⁄2 à Verdun. Cette photo laissait présager le pire pour les locataires en quête d’un nouveau logement pour le 1er juillet.
«Je marchais sur Galt, et c’était la première fois que je voyais une file d’attente là, raconte Annie Vallée, une résidente du quartier qui a photographié la scène. J’ai demandé à la première personne en file ce qu'elle faisait là, et elle est partie à rire en me montrant le logement. Je suis partie à rire aussi!»
La situation n’avait rien de surprenant pour Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. «C’est une denrée rare [un logement abordable], alors, il ne faut pas se surprendre qu’il y ait autant de demandes.»
5. Le nombre d’évictions explose... surtout à Montréal
Depuis le début de l’année, plus de 870 personnes ont contacté un comité logement pour demander de l’aide dans un dossier d’éviction, ce qui constitue une hausse de près de 50% en un an. Déjà, le nombre avait bondi de 300 à 600 entre 2019 et 2020.
Selon les données du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), qui tire la sonnette d’alarme, 53% des tentatives de reprise et d’éviction sont effectuées par des propriétaires ayant acquis l’immeuble depuis moins d’un an.
Sans surprise, c’est à Montréal que la situation est la plus critique.
6. Une liste noire de locataires
En septembre, on apprenait l’existence d’une liste noire de locataires. Il s’agit d’un site permettant à n’importe qui d’ajouter anonymement – et sans preuve – le nom d’une personne à une liste de locataires jugés indésirables.
Le site a été vivement critiqué, autant par la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) que par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Le directeur des opérations de la CORPIQ, Kevin Buche, a même qualifié le site d’«illégal», soutenant que certains de ses aspects sont diffamatoires. «N’importe qui peut écrire n’importe quoi et il n’y a rien de vérifié», a-t-il déploré.
7. Un registre des loyers citoyen pour contrer la flambée des prix
En juin, un registre des loyers citoyen complètement revampé a vu le jour. L’outil permet aux locataires d’indiquer le prix payé pour leur logement, afin de freiner la flambée des prix des loyers, un phénomène qui préoccupe dans la métropole.
Un futur locataire pourra ensuite consulter l’historique d'un logement et s’en servir comme preuve dans le cadre d’une demande d’ajustement de loyer adressée au TAL, s’il considère qu’il y a eu une hausse déraisonnable.
− Avec Anne-Sophie Roy