William Cloutier dévoile son tout premier album «On ira»
Grand gagnant de Star Académie 2021, William Cloutier nous présente avec fébrilité son premier album, On ira. L’artiste de 26 ans s’y livre avec transparence à travers 11 compositions bien personnelles.
William s'est entretenu avec le magazine 7 jours pour discuter de cet album qui aborde des sujets délicats. Voici ce qu'il avait à dire.
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William, lors de votre entrée à Star Académie, vous vous considériez seulement comme un interprète, mais voilà que vous nous présentez un premier album dont vous avez écrit les 11 titres. Que s’est-il passé?
J’ai fait appel à ma créativité! Avoir une contrainte de temps m’a beaucoup motivé au fil du processus. Je me suis inspiré de plein de thèmes qui traversent mes journées et je me suis vraiment amusé à écrire. En plus, j’ai été particulièrement appuyé par les membres de Musicor. Je leur ai dit à maintes reprises que j’étais ouvert à ce que des auteurs me proposent des chansons, mais ils m’ont expliqué que je n’en avais pas besoin, car ils aimaient ce que je leur présentais.
Votre écriture est extrêmement empathique et vous touchez des thèmes comme l’environnement, les infanticides et la dépendance. Pourquoi était-ce important pour vous de le faire?
Certaines personnes vont peut-être trouver qu’il y a beaucoup de chansons engagées sur cet album. Je crois que l’art est beaucoup plus intéressant lorsqu’il est motivé par quelque chose. Sur On ira, toutes les chansons dénoncent quelque chose ou révèlent une facette de moi.
Pourquoi avoir choisi On ira comme chanson titre de l’album?
J’ai écrit cette chanson pour mon amoureuse, Sara, mais elle est aussi tournée vers l’avenir. C’est la première chanson que j’ai écrite sur l’album. C’est elle qui a déterminé s’il y aurait ne serait-ce qu’une parole de moi sur mon disque. Elle a été capitale dans mon parcours de création. Sara m’a beaucoup encouragé à me lancer dans l’écriture. C’est drôle, parce que plusieurs paroles de la pièce me sont venues en pleine nuit. Sur mon téléphone, j’ai des enregistrements de moi semi-éveillé qui les chante.
Quelle chanson a été la plus facile à écrire?
Le texte d’On ne sait plus m’est venu assez facilement. Un couple d’amis venait d’annoncer sa séparation sur les réseaux sociaux et j’ai été happé par les commentaires des gens qui leur demandaient de se justifier et presque de s’excuser d’avoir cru en eux. J’ai trouvé ça extrêmement lourd et exigeant. Je me suis imaginé si ça m’arrivait à moi.
De quelle pièce êtes-vous le plus fier?
Sûrement Nous, qui parle d’environnement. Je ne voulais pas avoir l’air de faire un sermon, alors j’ai abordé ce thème d’une façon romantique. Je chante à la Terre tout l’amour que j’ai pour elle et lui explique le regret que j’ai de l’abîmer chaque jour. Je vis un peu d’écoanxiété avec la pandémie et l’augmentation des feux de forêt, et je me demande souvent jusqu’où on ira avant d’éveiller collectivement notre conscience.
Vous réfléchissez aussi au machisme avec Comme des cons. Sous quel angle abordez-vous la question?
Il y a des efforts et des avancées qui sont faits en ce qui concerne la manière dont on considère les femmes. Mais je trouve que nous ne parlons pas assez des conversations entre chums, celles qui ont lieu lors des soupers entre amis ou dans les vestiaires et qui ne feront jamais les bulletins de nouvelles. Il y a parfois un climat de permissivité entre de vieux amis qui devrait être rompu. Souvent, des gars ne disent rien devant des commentaires machistes, de peur de froisser la virilité de l’autre, mais ce langage de boys est inacceptable. Ce sont parfois des papas qui disent ces énormités. Il faut que ça cesse!
Vous touchez aussi un sujet très personnel avec Ton armure, celui de l’absence de votre père. Comment avez-vous couché cette expérience pénible sur papier?
Ç’a été extrêmement délicat, parce que je parle ici d’une personne qui est vivante et qui va peut-être un jour entendre cette chanson. Je vis quand même bien avec ça, car c’est ce qu’il m’a légué comme être humain. À cause de ses choix, il ne peut plus être dans ma vie.
Parlons famille, justement. Comment vont les membres de votre petit clan?
Ils vont très bien! Liam a commencé la maternelle en champion. Il adore ça! Sara et moi étions un peu inquiets, car il est toujours demeuré auprès de sa mère durant sa petite enfance — mis à part une journée par semaine au CPE lors de mon passage à Star Académie —, mais finalement, il s’est fait plein d’amis. Éloi, de son côté, a la bougeotte. Il se déplace partout dans la maison et nous avons dû mettre des barrières, car les marches l’intéressent. Pour ce qui est de Sara, après que nous ayons mis beaucoup d’énergie sur ma carrière, c’est à son tour de penser à l’avenir. Elle est en plein questionnement sur un éventuel retour aux études pour enseigner à la maternelle ou sur la possibilité de travailler en CPE. C’est une belle réflexion.
Et qu’arrivera-t-il pour vous dans les prochains mois?
Selon l’avancée de la situation pandémique, je devrais être en spectacle avec Lunou cet hiver, ce qui me permettrait de chanter quelques-unes de mes chansons sur scène. Puis, j’espère pouvoir me présenter en spectacle solo lors de festivals l’été prochain, si de tels événements ont lieu.
L’album On ira est offert partout. William Cloutier et Lunou Zucchini devraient entreprendre leur tournée de spectacles en février si les mesures sanitaires le permettent. billets-staracademie.ca