Les vinyles plus populaires que jamais: la Société des loisirs tourne à plein régime
Un an après avoir commencé à presser des vinyles pour des artistes de la province, la Société des loisirs, dans le quartier Saint-Roch, à Québec, est tellement populaire que son calendrier de production est presque plein pour 2022.
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«Si on est capable de prévoir pratiquement 12 mois à l'avance [...] ça nous permet de nous enligner, puis de nous demander ce qu’on veut faire avec l'entreprise», explique Olivier Bresse, un des cofondateurs.
M. Bresse et ses partenaires veulent faire de leur entreprise la plus grosse opération de fabrication de vinyles en Amérique du Nord. Rien de moins.
«Il n’y a rien de fait encore, mais on aimerait construire une usine en périphérie de Québec et acheter de nouvelles presses automatiques», précise Olivier Bresse.
Les artistes ont besoin de produire des vinyles pour répondre à la demande croissante de leurs fans, mais les fabricants n’arrivent pas à suivre. Mondialement, la capacité de production est d’environ 160 millions de disques par année, alors que la demande est d’au moins le double, si ce n’est pas plus.
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En 2020, aux États-Unis, les ventes de vinyles ont dépassé celles des disques compacts (CD) pour la première fois en 34 ans, selon la Recording Industry Association of America. Il s’est vendu environ 1 million de vinyles en 2005, contre plus de 40 millions d’unités en 2021.
«En ce moment, ça doit être extrêmement difficile d’être une maison de disques de taille moyenne, parce que t’es trop gros pour les petites [presses à vinyle] et t’es trop petit pour les usines qui font de très grosses productions.» – Olivier Bresse, cofondateur de la Société des loisirs
L’ambition de la Société des loisirs est d’occuper ce marché, d’abord pour les artistes québécois et canadiens, puis, par la suite, pour des musiciens internationaux.
Café et disquaire à l’avant
D’ici à ce qu’ils réalisent leurs ambitions, les partenaires de la Société des loisirs peuvent se concentrer sur leur établissement de la rue Dorchester, dans la Basse-Ville de Québec. Les vinyles y sont pressés au moyen d'une machine manuelle dans l’arrière-boutique, tandis qu’on offre le café et une sélection de vinyles en avant.
L’entreprise accompagne les artistes – comme Hubert Lenoir, Geoffroy et Choses sauvages – dans la conception de la pochette et du disque lui-même, afin de réaliser des projets souvent funky très appréciés par les aficionados de la musique en format physique.
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Leur machine manuelle permet de fabriquer environ 300 disques par jour, tandis qu’une presse industrielle et automatisée peut en produire jusqu’à 2000 quotidiennement.
«Chez nous, on a une capacité réduite. L’idée, c’est d’axer sur des projets de couleurs ou des projets personnalisés», explique Olivier Bresse.
Le vinyle a la cote en ce moment, comme en témoigne sa croissance fulgurante des dernières années. Est-ce que la mode va passer?
«Je pense qu'il y a une connexion avec l'objet qui est vraiment propre aux vinyles. Puis ça, on croit que ça va rester», prédit le cofondateur.