Crise du logement: les étudiants paient 21% plus cher pour leur logement | 24 heures
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Crise du logement: les étudiants paient 21% plus cher pour leur logement

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photomontage: Julie Verville

Déjà qu’il n’est pas facile de conjuguer paiement de loyer et travaux universitaires, un nouveau rapport établit qu’en plus les étudiants du Québec déboursent 21% de plus que le reste de la population pour leur appartement.  

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Ces données ont été publiées vendredi par l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE), un OSBL qui construit des logements abordables destinés aux étudiants.   

Premier constat : les étudiants paient 21% plus cher pour se loger que le reste de la population.   

En effet, un étudiant paye un loyer médian de 935$, alors qu’un citoyen débourse seulement 773$. «Dans les faits, [ce chiffre] représente mieux les loyers disponibles dans les villes universitaires que les loyers généraux de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL)», précise le cofondateur et directeur général d’UTILE, Laurent Levesque.   

Sur l’île de Montréal, ce chiffre bondit à 1120$ (25,4%).   

Et même si les étudiants paient plus pour leur logement que les autres locataires, leurs revenus ne suivent pas nécessairement. Près de deux étudiants sur trois touchent moins de 20 000$ annuellement et 64% consacrent plus du tiers de leur budget à leur loyer.  

Des augmentations de loyer plus importantes pour les étudiants  

L’OSBL a également chiffré l’augmentation des loyers chez la population étudiante entre 2017 et 2021 pour une première fois, explique M. Levesque.   

D’ailleurs, les loyers ont augmenté beaucoup plus rapidement chez les étudiants que le reste de la population, une donnée qui inquiète UTILE.  

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En quatre ans, le loyer médian a augmenté de 18% pour les étudiants à l’échelle de la province, alors que l’augmentation était de 11,5% dans la population totale, selon les données de la SCHL.   

La part individuelle accordée au loyer est donc passée de 500$ à 590$ durant cette période.   

M. Levesque explique cette augmentation plus importante par une «accumulation de facteurs» :         

  • Les étudiants sont susceptibles de déménager plus souvent;        
  • Un manque d’expérience sur le marché locatif;        
  • Une forte concentration de la demande autour des campus.               

«On ne va pas se le cacher : ce n’est pas la majorité, mais il y a des propriétaires qui profitent de la vulnérabilité des locataires étudiants», juge le directeur général.    

Laurent Levesque, cofondateur et directeur général de l'UTILE

Courtoisie

Laurent Levesque, cofondateur et directeur général de l'UTILE

Les étudiants n’échappent pas à la crise du logement  

Pour l’Union étudiante du Québec (UEQ), une association étudiante qui regroupe 91 000 universitaires, ce rapport est une preuve supplémentaire pour illustrer que la crise du logement est bien réelle et que les étudiants n’y échappent pas. D’autant plus que 69% des étudiants sont locataires sur le marché privé.   

«Ça rend les demandes de l’UEQ encore plus urgentes en matière d’aide auprès des étudiants et étudiantes», constate le président par intérim, Jonathan Desroches.   

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Leur principale demande est d’ajuster l’aide financière aux études en fonction du coût réel du marché locatif pour chaque ville, et non de la moyenne globale de la SCHL, sachant que 18% des étudiants sont inquiets quant au paiement de leur prochain loyer.   

En vue des prochaines élections provinciales, l’organisation compte d’ailleurs demander à chaque parti politique de se prononcer sur cette revendication.   

Ce rapport de l’OSBL est le deuxième rapport en quatre ans, qui fait un état des lieux du marché locatif étudiant de 2021 à l’échelle de la province. Pour ce faire, 10 000 étudiants ont été sondés dans toutes les universités. 

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