Il ne peut plus aider les personnes itinérantes comme avant à cause du prix de l’essence

Guylain Levasseur
À cause de la flambée du prix de l'essence, Guylain Levasseur ne peut plus venir en aide aux personnes itinérantes, comme il avait l'habitude de le faire.
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Celui qui habitait au campement Notre-Dame jusqu'à son démantèlement en décembre 2020 parcourt les rues d’Hochelaga-Maisonneuve, du Centre-Sud et du Quartier latin à bord de son camion pour donner au suivant.
Avec son organisme non officiel Dehors novembre, qu'il gère seul, il s'assure que ces personnes vivent dignement, même si elles sont dans la rue. Il leur apporte des couvertures et de la nourriture, en plus de vérifier si «tout le monde est correct».
260$... pour faire le plein
Les hausses importantes du prix de l'essence des dernières semaines le ralentissent toutefois dans son travail.
Alors que le prix à la pompe a fracassé les 2$ le litre, Guylain Levasseur affirme qu'il n'a plus les moyens de rouler tous les jours, comme il avait l'habitude de le faire. Il doit se contenter de deux ou trois jours par semaine.
Faire le plein lui coûtait autour de 180$. Maintenant il doit débourser environ 260$, soutient l'homme, qui doit s'en remettre aux dons qu'il reçoit pour continuer.
«C'est fou, ça n'a aucun sens», lance-t-il, au bout du fil.
À la rescousse d’un ancien du campement
Mais même si le prix de l'essence le force à réduire la cadence, il ne baisse pas les bras.
Vendredi, il se préparait à aller porter un «iglou» à l'un de ses anciens compagnons du campement Notre-Dame, Alexandre Poulin. Un iglou, c'est un abri conçu en République tchèque pour éviter les morts par hypothermie chez les itinérants.
Et si Guylain Levasseur ne se déplace plus autant qu'avant, bon nombre d'itinérants savent où il stationne son camion dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Ils peuvent donc lui rendre visite en cas de besoin.
Il laisse souvent, par exemple, des personnes dormir sur la banquette avant de son camion, raconte-t-il.