Shirley Dorismond de la CAQ l’emporte dans Marie-Victorin; le PQ perd une forteresse

La CAQ peut se vanter d’avoir chassé le Parti Québécois d’une de ses dernières forteresses: la candidate caquiste Shirley Dorismond a mis fin à la domination souverainiste dans Marie-Victorin; elle représentera donc cette circonscription à Québec.
Infirmière et ex-vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, Mme Dorismond l’a emporté sur le candidat du Parti Québécois, Pierre Nantel, dans l’élection partielle qui avait lieu lundi dans la circonscription, située à Longueuil.
Il faut dire que les troupes caquistes avaient mobilisé les gros canons du gouvernement Legault tout au long de la campagne. Lundi soir, les ministres Nathalie Roy, Jean-François Roberge, Simon Jolin-Barrette, André Lamontagne, Christian Dubé et Ian Lafrenière étaient sur place en effet pour appuyer la candidate.
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Au moment d’écrire ces lignes, environ une trentaine de militants étaient présents dans la petite pizzéria réservée pour l’occasion.
Depuis sa création, la circonscription de Marie-Victorin avait toujours été remportée par le PQ, sauf une fois.
Aux dernières élections générales, la candidate caquiste Martyne Prévost avait tout de même chauffé la péquiste Catherine Fournier, qui l’avait emporté avec 30,8% contre 28,4% pour la CAQ. L’élection de Mme Fournier à la mairie de Longueuil a mené au déclenchement de cette élection partielle.
La CAQ avait remporté l’unique élection partielle précédente aussi, en défaisant les libéraux dans leur château fort de Jean-Talon, à Québec, en 2019.
Le scrutin de lundi était perçu comme une occasion d’évaluer le bilan du gouvernement Legault, après trois années et demie au pouvoir, dont deux années de pandémie. D’un autre côté, il s’agissait d’un test pour le Parti Québécois, qui cherchait à conserver ce château fort.
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Tempérer les attentes
En début de journée, le chef caquiste avait tenté pourtant de tempérer les attentes. «On ne sait jamais, mais c'est un château fort péquiste», avait déclaré le premier ministre François Legault, en rappelant le taux de participation généralement faible observé lors d’élections partielles.
«Il faut plus comprendre que c'est un test pour le Parti Québécois», a continué le chef caquiste, qui espère à tout le moins obtenir un meilleur résultat qu’aux dernières élections.
«On espère battre notre score de 2018 à 28%», a dit M. Legault, avant de préciser que la CAQ «espère gagner» avec la candidate Shirley Dorismond, qui affronte entre autres le péquiste Pierre Nantel.
Manifestants
À l’extérieur du rassemblement caquiste, lundi, une trentaine de manifestants anti-mesures sanitaires étaient venus confronter le premier ministre François Legault. «On est venus poser des questions: pourquoi il nous a séquestrés pendant deux ans?» a expliqué Moïse.
Sa fille, Anjelica, a déploré qu'elle ait «perdu deux ans», en raison des confinements et autres restrictions.
Un autre manifestant assure que son père, décédé au cours des derniers jours, a été identifié comme une victime de la COVID-19, ce qui ne serait pas vrai, selon lui. «Ce sont des mensonges», dit Stéphane Bondu.
À ses côtés, un homme brandissait un immense drapeau aux couleurs de Donald Trump. À ses yeux, l’ex-président américain représente la vérité contre le «mondialisme». «Vous ne pensez pas que les mondialistes sont en train de prendre le pouvoir?» a demandé Vito.
Également, une journaliste de Rebel News, média d’extrême droite connu pour ses polémiques, s’est fait refuser l’accès au lieu du rassemblement.