Des employés d’une résidence de l’UQAM entrent sans prévenir (et à répétition) chez des étudiants | 24 heures
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Des employés d’une résidence de l’UQAM entrent sans prévenir (et à répétition) chez des étudiants

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Photo Agence QMI, Joêl Lemay

Des étudiants qui habitent dans les résidences de l’Ouest de l’UQAM affirment que des employés se sont introduits chez eux sans avertissement et sans leur consentement.

Depuis le départ de sa colocataire à la mi-mars, Emma* raconte qu’elle se fait surprendre deux à trois fois par semaine par des employés des résidences de la rue Saint-Urbain. Ceux-ci entreraient dans son logement montréalais, pour lequel elle a signé un bail, sans prévenir ni même cogner à la porte. 

L’une de ces visites surprises est survenue lorsqu’elle était sous la douche. Elle a alors entendu le bruit d’une clé qui s’introduisait dans sa serrure. Elle se souvient être sortie de la salle de bain, confuse et recouverte d’une serviette, avant de tomber face à face avec un employé d’entretien.  

Comme lors de visites précédentes, les employés lui auraient indiqué qu’ils devaient faire du ménage dans la chambre vacante de son ancienne coloc, mentionne Emma. L’étudiante affirme toutefois que les employés ont l’habitude d’entrer dans la chambre sans produits ménagers et que la chambre semble se trouver dans le même état qu’à la mi-mars.   

D'autres étudiants dans la même situation    

Vendredi dernier, Emma a dénoncé la situation sur le compte Instagram @uqam.confessions, ainsi que sur la page Facebook Spotted: UQAM. Au moins une dizaine d'autres étudiants qui habitent la résidence ont joint leur voix à la sienne, affirmant avoir vécu des épisodes semblables.   

Dans les couloirs de la résidence, l’étudiante a d’ailleurs aperçu des notes sur les murs, qui semblaient provenir d’autres locataires. Sur l’une d’entre elles, on peut lire ceci: «Pour l’administration : veuillez nous contacter avant d’entrer sans permission chez nous».  

Photo Courtoisie 

Photo Courtoisie 

Emma a aussi créé l’adresse courriel témoignages.résidences@gmail.com dans le but de recueillir des témoignages de pouvoir porter plainte en groupe.  

Mais avant de dénoncer publiquement la situation, l'étudiante affirme avoir demandé à un employé de cogner avant d’entrer ou de la prévenir de leur venue. Il aurait répliqué «d’un ton condescendant» que ça prendrait «trop de temps» contacter un étudiant chaque fois qu’une visite est nécessaire.   

Dans le bail qu’a signé l’étudiante et que le 24 heures a pu consulter, il est pourtant indiqué que «l’établissement d’enseignement doit donner à l’étudiant un avis verbal de vingt-quatre heures» avant de vérifier l’état des lieux, de prévoir des visites en cas de changement de locataire ou de faire des travaux.  

«Ça ne me dérangerait pas que quelqu’un vienne, mais j’aimerais être prévenue à l’avance pour m’organiser», soutient celle qui vit dans les résidences depuis août 2021. L’étudiante souligne que les gestionnaires ont plusieurs moyens de la contacter : courriel, téléphone cellulaire, téléphone dans son logement ou même une note sur sa porte.  

L’UQAM prend ça «très au sérieux»      

Le géant immobilier Alfid assure, depuis le 1er décembre dernier, la gestion des résidences de l’UQAM.   

«Depuis que ce sont eux qui gèrent les résidences, les employés ne sont pas super informés», avance Emma, qui a déjà tenté de faire part de ses doléances à une employée sur place.   

L’administration de l’UQAM nous a indiqué prendre «très au sérieux» la situation dont elle a pris connaissance sur les réseaux sociaux, le 12 avril dernier. L’établissement a d’ailleurs instauré un registre dans ses résidences «afin de compiler toutes les situations où un membre du personnel des résidences ou un fournisseur doit accéder à un logement».   

Par courriel, le groupe Alfid nous a pour sa part indiqué avoir «fait un point avec [ses] équipes en place pour préciser les modalités d’interventions au sein des résidences rappelant les procédures d’accès aux logements afin que celles-ci soient rigoureusement suivies».   

«Assurer le bien-être et la sécurité des résidents est notre priorité commune avec l’UQAM», a ajouté l'entreprise.   

Ne plus se sentir en sécurité      

Mais pour Emma, c’est trop tard. Ne se sentant plus en sécurité chez elle, elle cherche à quitter son logement.  

Ses options sont toutefois limitées. Comme elle est étudiante étrangère, elle n’a pas la possibilité de retourner chez ses parents.   

«Avec la crise du logement, c’est difficile de trouver un endroit abordable», regrette-t-elle. 

*Emma est un nom fictif, la personne souhaitant garder l’anonymat pour ne pas subir des représailles.  

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