Pâques est encore une fête spirituelle pour plusieurs jeunes Québécois
BILLET - Pour plusieurs personnes au Québec, Pâques, c’est plus qu’une longue fin de semaine durant laquelle on mange du chocolat. On en parle peu dans les médias, mais l’aspect spirituel est encore bien présent, oui, même chez les jeunes!
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Quand j’étais petite, la fête de Pâques était une tradition hyper, hyper, hyper importante. Nous allions à l’église bien habillés le dimanche, avant les repas et réunions de famille. J’écoutais aussi Les dix commandements et Jésus de Nazareth, diffusés à TVA. Des classiques.
Ma mère prenait des heures à préparer le fameux poisson, avec riz blanc et une sauce aux pois blanc, accompagné de salade russe aux betteraves et pommes de terre – qu’on mangeait avant la chasse aux œufs en chocolat.
Je trouve ça cool de pouvoir vous partager ça, car en général, au Québec en 2022, on évite de parler de l’aspect religieux de Pâques : la religion, c’est trop tabou, notamment en raison des traumatismes liés à l’omniprésence du clergé avant la Révolution tranquille.
Cette semaine j’ai essayé de trouver d’autres jeunes qui célèbrent Pâques et qui croient en Dieu. Et guys, vous seriez surpris du nombre de personnes qui ont répondu à mon appel sur les réseaux sociaux.
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Une nouvelle façon de voir l’église
Micael B. Morin a grandi au sein d’une famille chrétienne et l’église était le rendez-vous dominical habituel. Mais quand il est devenu jeune adulte, il ne s’y retrouvait plus.
«Lorsque j’ai quitté le nid familial, je devais trouver ma propre foi, pas celle de mes parents. Je ne connectais pas avec leur communauté», se souvient l’entrepreneur montréalais de 34 ans.
«Je ne voulais pas me retrouver dans une communauté qui n’écoute pas du Drake, qui n’a pas le droit de boucle d’oreille ou de tatou. Je voulais de l’ouverture», poursuit-il.
Il y a sept ans, il a découvert l’Église Essentiel, là où il prendra la parole dimanche pour partager sa foi avec sa communauté.
«C’est une mission pour moi de dire que Dieu t’aime comme t’es. C’est un message d’amour. Le slogan de l’église est : "Une église pour moi, pour nous, pour tous. Viens tel que tu es"», dit-il.
«By the way, Jésus était le premier à parler à une prostituée, le premier à aborder des criminels sur la croix et son message d’ouverture et d’amour a été bafoué par l’industrie de l’Église», dit-il.
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Une rabbin femme, lesbienne et divorcée
De son côté Mélissa Shriqui embrasse ses racines en perpétuant les traditions de la Pâques juive.
«La Pâque juive, Pessach - פסח en hébreu et Passover en anglais - commémore la libération des israélites de leurs esclavages en Égypte et célèbre l’avènement de la nation juive», m’explique la Montréalaise d’origine marocaine juive de 34 ans.
Mélissa se considère davantage spirituelle que religieuse, mais les rites et les traditions du judaïsme sont très importantes pour elle.
«Je crois en Dieu, c’est sûr. Cela a toujours fait partie de ma vie. Je me rends à la synagogue une dizaine de fois par année et je fais un devoir de commémorer la libération et la souffrance de mes ancêtres», relate-t-elle.
Sa congrégation est dirigée par Lisa Grushcow, la première rabbin ouvertement homosexuelle et divorcée. «Elle est une très grande source d’inspiration. Ma congrégation est aussi la première à célébrer des mariages inter-religieux comme des catholiques qui se marient à des Juifs», illustre-t-elle.
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La foi synonyme d’espoir
Dieu a une place omniprésente dans la vie de Céline France Altidor, dont la foi l’aide à passer à travers les difficultés de la vie en restant optimiste.
«J’ai vécu beaucoup de choses difficiles et parfois j’étais vraiment découragée. J’ai compris à quel point ça m’a fait du bien de toujours croire qu’il y a une force supérieure», me confie la jeune femme de 26 ans.
La fête de Pâques est d’ailleurs primordiale pour cette investisseuse en immobilier, et ce, depuis son enfance.
«Le vendredi, on mange le poisson, la salade russe, le riz collé. On mange en famille et amis. C’est l’occasion de se réunir», dit-elle, en évoquant des souvenirs similaires aux miens.
Dans ces témoignages, ce que je trouve beau, ce sont les traditions et l’importance du partage avec des gens qu’on aime.
Que vous soyez athée, spirituel ou religieux, je vous souhaite une Joyeuse Pâques entouré d’humains que vous aimez. C’est ce message qui compte.
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