Habiter en coop : comment trouver un logement dans une coopérative d’habitation ?

Dans un marché locatif en surchauffe, s’installer dans une coop parait comme une bonne façon d’économiser sur le loyer et de dire au revoir à son propriétaire. En réalité, devant la rareté des places, trouver une coopérative d’habitation relève du défi. Un locataire qui veut se lancer dans l’aventure devra investir de son temps et de son énergie avant même d’intégrer la coop de ses rêves.
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Par où commencer ?
La toute première étape, c’est de s’informer sur ce qu’est une coop et comment ça fonctionne, insiste Patrick Préville, directeur général de la Fédération de l’habitation coopérative du Québec (FHCQ). « Ce n’est pas juste un logement pas cher, c’est une entreprise d’économie sociale. Habiter en coop, ça implique des responsabilités financières, immobilières et d’entretien de la propriété collective. Il faut se demander si on a envie de donner son temps pour participer à la vie associative du milieu de vie », explique-t-il.
Sachant cela, il existe plusieurs outils pour chercher une coopérative d’habitation. Les coopératives qui recherchent des membres peuvent publier une annonce sur des sites comme Kijiji ou des pages Facebook. Patrick Préville conseille de lire ces affichages comme on le ferait en recherche d’emploi. « Les coops vont chercher des profils particuliers de personnes. Par exemple, on cherche quelqu’un qui peut s’occuper de la comptabilité ou des menus travaux, etc. » Si on correspond à ce qui recherché, on communique avec la coopérative pour déposer sa candidature.
Comme dans le cas d’une entreprise, il est tout à fait possible d’envoyer une candidature spontanée. On trouve sur le site de la FHCQ et celui de la Confédération des coopératives d’habitation (CQCH) près de 500 coopératives à travers le Québec et les coordonnées pour les rejoindre. Il n’est pas rare qu’on demande de passer une entrevue ou de présenter un CV pour évaluer la candidature d’un futur membre.
Il est possible de chercher une coopérative selon la région et la taille du logement. Si on correspond aux seuils maximums de revenus, il est possible de faire la demande pour un logement au loyer subventionné dans une coopérative d’habitation.
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Une question de patience et de flexibilité
Lorsque Maude Gauthier et son copain ont commencé leur recherche pour un logement dans une coopérative, seules cinq coopératives sur 63 leur ont répondu. Après six mois de démarches, ils emménagent dans une coopérative dans laquelle ils habiteront pendant des années.
« Dans le contexte de hausse des loyers actuels, ça doit être encore plus difficile de trouver une place », reconnait-elle. Selon son expérience, certaines coopératives préfèrent maintenant recruter par le bouche-à-oreille plutôt que d’afficher les places vacantes. « Il y a des offres qu’on ne verra malheureusement jamais si on n’est pas dans le cercle des connaissances de la coop. »
La rareté des places en coop s’explique par le fait que les gens restent très longtemps dans leur logement, satisfaits de leurs conditions de vie et du prix du loyer moins important. « Il faut être prêt à emménager dès qu’une place se libère. Plus on est flexible sur la date et l’emplacement du logement, plus les délais peuvent être réduits », explique Patrick Préville. Il recommande de communiquer avec le plus de coopératives possible, car elles sont toutes indépendantes et ne se communiquent pas les dossiers de potentiels membres entre elles.
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Un projet de vie avant tout
Démarcher pour habiter en coop, c’est un investissement de temps et d’énergie qui prépare déjà à ce qui sera nécessaire lors de la vie en coopérative. « Il faut comprendre que c’est un réel projet de vie, il faut être prêt à donner ce temps-là », rappelle Patrick Préville.
Est-ce que la vie en coopérative est réservée seulement à certaines personnes qui possèdent des connaissances ou des habiletés particulières ? Pas nécessairement, tout cela dépend des besoins particuliers de chaque coop. Cela ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras, assure le directeur général de la FHCQ. « Ce qu’on cherche surtout, ce sont des gens qui ont la motivation de s’impliquer. Même si on n’a pas toutes les connaissances, quand on a cette volonté d’apprendre et de participer, la candidature a certainement une valeur. »