Les aliments sains coûtent plus cher: voici 3 trucs pour économiser sur la bouffe santé
BILLET - «300,45$. Vous payez comptant, débit ou crédit?» m’a demandé la jeune fille à la caisse de l’épicerie. Quoi?! Je m’attendais à 200$, parce que je recevais plusieurs personnes à la maison. Mais pas à 300$ pour un panier à moitié vide! Que contenait-il? Ah oui, du cheddar, des noix, du poulet bio, du yogourt sans lactose, des raisins verts... que des aliments sains.
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Une méta-analyse de la Harvard School of Public Health qui s’est penchée sur la situation dans plusieurs endroits à travers le monde démontre qu’en moyenne, ça coûte 1,50$ de plus par personne par jour manger santé, ce qui donne un montant de 550$ par année. Et ça, c’était en 2013, bien avant l’inflation que l’on connaît aujourd’hui et qui limite le choix de bien des gens à «ce qui est en spécial»!
Je le constate aussi dans ma vie personnelle. Depuis quelques années, je fais attention à ce que je mange, mais c’est possible juste parce que j’en ai les moyens. Mes fruits et légumes, mes céréales et le fromage local me coûtent deux à trois fois plus cher que si j’achète de la malbouffe ou des aliments transformés. Ça me frustre, parce que bien manger, c’est la base!
Je suis clairement consciente de faire partie des privilégiés de la société pour pouvoir me payer ces aliments. Pourtant, bien manger ne devrait pas être un privilège. Cela devrait être un droit au même titre que l’accès à l’éducation ou aux soins de santé.
Et les gens veulent manger sainement: le Rapport annuel sur les prix alimentaires 2022 mené par quatre universités canadiennes indique que «70,5% des Canadiens interrogés ont déclaré que la santé était le facteur le plus important dans leurs choix alimentaires».
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Mes trois trucs
En attendant des solutions collectives, j’ai trouvé trois trucs pour économiser sur les aliments sains.
- Vive les applications anti-gaspillage alimentaire, tels que Flashfood, Too Good to Go ou encore Sauvegarde, qui permettent aux consommateurs d’économiser sur des produits d’épicerie, comme des fruits et des légumes ou encore de la viandes. Les marchands participants liquident leurs surplus ou les aliments dont la date de péremption approche. C’est user friendly, gratuit et j’ai acheté des items à 50%!
- Quand c’est la saison, on peut profiter des marchés publics pour faire le plein de fruits et de légumes frais du Québec. Acheter directement du marchand, ça revient souvent moins cher qu’aller en épicerie. Des framboises du Québec à 3$ au lieu de 6$, c’est oui!
- Visitez les petits commerçants de quartier plutôt que les grosses chaînes. Par exemple, sur la rue Ontario dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve se trouve une petite fruiterie. Avant l’inflation, j’y trouvais des laitues iceberg à 1$ ou encore des fraises à 3$. Depuis, les prix ont un peu augmenté, mais c’est encore très abordable comparativement au supermarché de l’autre côté de la rue.
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Solutions à long terme
Le premier ministre François Legault a décidé de donner 500$ à la plupart des Québécois pour les aider à lutter contre l’inflation. Comme c’est une stratégie temporaire, il faut trouver des solutions à long terme pour que manger sainement soit accessible à tous.
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Des subventions aux producteurs alimentaires locaux pourraient être un bon début. Par exemple, Gogo Quinoa, une entreprise lavalloise qui offre des produits nutritifs (pâtes, collations, céréales) à base de quinoa, a noué un partenariat financier avec le fonds d’investissement Fondaction, dans l’objectif de développer la commercialisation de produits santé dans les gros supermarchés comme Loblaws et Walmart. C’est local, c’est santé et c’est accessible aux portefeuilles des Québécois. Il en faut d’autres!
Puis, qu’est-ce qu’on attend pour taxer la malbouffe et les entreprises d’aliments transformés? On sait pourtant le nombre de problèmes de santé qui y sont attribués... pas normal que ça revienne moins cher que de la nourriture saine et peu transformée.
Ces taxes pourraient justement être réinjectées en subventions pour ces entreprises qui œuvrent dans l’alimentation saine.
En attendant, la tendance se dessine: les riches ont davantage accès à la nourriture saine et peuvent investir à long terme sur leur capital santé. Tandis que les personnes dans le besoin devront user d’imagination pour se nourrir et seront plus à risque de développer des maladies chroniques à cause de la malbouffe qui coûte une fraction du prix...
C’est un sacrifice qu’on ne devrait pas faire – et qui peut coûter cher à long terme, autant financièrement... qu’humainement.