Projet de loi 96: des manifestants affichent leur appui

Plus d’une centaine de personnes qui s'inquiètent pour la pérennité de la langue française se sont réunies afin de montrer leur soutien au projet de loi 96, samedi après-midi, à Montréal.
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«La langue française est de plus [en plus] menacée à Montréal, [...] je l’ai remarqué au fil des années», lance Chantal Dufresne, venue manifester en compagnie de sa fille.
Elle affirme, par exemple, qu’il n’est pas rare qu’elle se fasse accueillir en anglais dans les magasins quand elle se rend au Carrefour Laval.
Même constat chez sa fille, qui «affectionne» particulièrement sa langue maternelle. Dans les corridors de son cégep francophone, elle constate que plusieurs ont des conversations uniquement en anglais. Même si elle salue le fait que des anglophones font l’effort de recevoir leur éducation en français, elle se désole qu’ils ne parlent pas la langue de Molière lors de leurs interactions sociales.
«De façon insidieuse, on nous impose l’anglais, déplore Chantal Dufresne. On a l’impression de se faire étrangler et qu’on ne peut plus rien dire, alors que c’est tout à fait correct de vouloir protéger sa langue.»
Une loi plus stricte demandée
Certains manifestants souhaitent que le gouvernement aille encore plus loin que ce qui est actuellement prévu dans le projet de loi 96.
«Le projet de loi 96 ne réglera pas le problème de la langue française», pense Louis-Philippe Sauvé. Selon lui, des mesures plus rigoureuses, comme imposer la loi 101 dans les cégeps, seraient un meilleur moyen d’assurer la survie du français.
«Il n’y a rien dans le projet de loi 96 qui brime fondamentalement les droits des anglophones», assure-t-il. La semaine dernière, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés à Montréal pour signaler leurs inquiétudes face à la réforme de la loi 101.
Samedi, la communauté de Kahnawake a forcé la fermeture du pont Honoré-Mercier lors d'une manifestation pour s'opposer au projet de loi 96. Comme la langue première de beaucoup de membres de la communauté est l'anglais, en raison notamment des pensionnats autochtones, ils espèrent obtenir une dérogation.
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Sebastian Gomez, qui est allophone, a tenu à afficher son soutien au projet de loi 96, qu’il voudrait voir encore plus sévère qu’il ne l’est actuellement. Celui dont la langue maternelle est l’espagnol croit que c’est primordial de protéger la langue française dans la province.
Il y a quatre ans, Sebastien Gomez a choisi d’immigrer au Québec, seule société francophone en Amérique du Nord, afin de s’imprégner de cette langue qu’il aime tant.
– Avec des informations de l'Agence QMI