Itinérance: Montréal veut engager un employé pour démanteler les campements | 24 heures
/bref

Itinérance: Montréal veut engager un employé pour démanteler les campements

Image principale de l'article Employé recherché pour démanteler les campements
Joël Lemay / Agence QMI

La Ville de Montréal souhaite payer jusqu'à 67 000$ un agent de liaison en itinérance... qui aura comme principale tâche d'organiser le démantèlement de campements de personnes en situation d’itinérance dans le centre-ville.  

• À lire aussi: Les grandes chaleurs en ville seront plus intenses et plus fréquentes

• À lire aussi: 5 conseils de la tiktokeuse Annie Archambault pour aider directement les personnes en situation d’itinérance

«Votre mandat consiste à coordonner les actions à prendre lors d’éviction ou de démantèlement des abris temporaires, campements et tentes sur le domaine public et privé», lit-on dans l’offre d’emploi déposée le 12 juillet dernier sur la plateforme de la Ville de Montréal.  

Le futur employé travaillera dans l’arrondissement de Ville-Marie, au centre-ville de Montréal, et touchera un salaire entre 51 965$ et 67 662$.  

Après avoir amené les personnes sans domicile fixe à quitter les lieux, l’intervenant devra contacter des organismes en itinérance afin que ces dernières soient prises en main.  

La Ville critiquée 

«Ça, ça veut dire: “Va les mettre dehors pis pitche les à des vrais intervenants qui n’ont pas plus de solutions à offrir parce que la Ville n’offre pas plus de solutions”», dénonce sur TikTok l’intervenante de rue Annie Archambault. 

«Tout ça, à des intervenants qui font la moitié du salaire de ces personnes-là», s’indigne celle qui travaille pour un organisme à but non lucratif qui aide les personnes vulnérables à Montréal.  

• À lire aussi: Un an plus tard, voici où sont les anciens du campement Notre-Dame où vivaient des personnes itinérantes à Hochelaga

«Pis après on va me dire que la Ville de Montréal n'a rien contre les personnes en situation d’itinérance», déplore-t-elle.  

En réponse à ces critiques, le cabinet de la mairesse a tenu à rappeler que les opérations de démantèlement étaient réalisées «avec une grande sensibilité». «On leur demande d’agir de façon graduelle et humaine, dans le respect et la dignité des personnes vulnérables», indique la porte-parole, questionnée par le 24 heures. 

«Pour nous, les campements ne sont ni une solution durable ni une solution sécuritaire», insiste-t-on. Le cabinet de la mairesse souligne que la Ville de Montréal travaille conjointement avec les organismes communautaires et ses partenaires gouvernementaux afin d’augmenter les ressources en itinérance.  

Une controverse de plus 

Cette situation s’ajoute à une autre controverse en matière d’itinérance cet été.  

Au début du mois de juillet, Annie Archambault a également pointé du doigt la tenue d’activités d’initiation au camping dans le Vieux-Port de Montréal, organisées par Parcs Canada. Elle reproche à la Ville de faire preuve d’iniquité, car elle accepte la tenue de ces événements, mais elle refuse que les personnes en situation d’itinérance montent leur propre campement. Il faut savoir que ces terrains sont sous juridiction fédérale et que c’est Parcs Canada qui en assure la gestion, pas la Ville de Montréal. 

• À lire aussi: Itinérance: des ateliers de camping de Parcs Canada à Montréal vivement critiqués

Ces activités, au coût de 108,75$ pour quatre personnes, ont pour but d’aider des individus à se familiariser avec le plein air de façon responsable et sécuritaire, a précisé Parcs Canada dans un communiqué en réponse à la controverse.  

Une manifestation en opposition à cet événement est prévue le 23 juillet prochain. 

À VOIR AUSSI

s

À lire aussi

Vous pourriez aimer

En collaboration avec nos partenaires