Ces jeunes de la «Gen Z» partagent leur vision du travail | 24 heures
/portemonnaie

Ces jeunes de la «Gen Z» partagent leur vision du travail

De gauche à droite: Laurence Labbé (25 ans) Émilie Marcotte (25 ans) et Olivier Nadeau (21 ans).
Photomontage: Julie Verville / Photos: courtoisie

De gauche à droite: Laurence Labbé (25 ans) Émilie Marcotte (25 ans) et Olivier Nadeau (21 ans).

«Enfants rois», «capricieux», «paresseux»: les préjugés autour des jeunes pullulent dans l’espace public et ils sont loin d’être nés de la dernière pluie. «Les jeunes d’aujourd’hui aiment le luxe, méprisent l’autorité et bavardent au lieu de travailler», disait Socrate... il y a plus de 2000 ans. Pour savoir ce qu’en pensent les principaux intéressés, on a parlé à cinq jeunes travailleurs âgés de 20 à 25 ans d’autant de domaines différents. 

• À lire aussi: Le monde du travail vu par une Y de 33 ans et un Z de 23 ans

• À lire aussi: Ce que la génération Z veut (et pourquoi elle va l’avoir)

ÉMILIE MARCOTTE, 25 ans, psychoéducatrice 

Émilie Marcotte, 25 ans

Courtoisie 

Émilie Marcotte, 25 ans

Quelle place occupe le travail dans ta vie? 

Je ne vis pas pour travailler, je travaille pour vivre. Je suis passionnée par mon travail, mais ça reste un seul aspect de ma vie. J’ai choisi de mettre le travail de l’avant dans ma vie par souci d’accomplissement professionnel, mais je ne veux pas travailler des 70 heures par semaine et ne plus être capable de faire autre chose.   

Est-ce qu’il y a un mythe ou un préjugé envers la génération Z qui te gosse? 

On dit souvent qu’on est «lâches», qu’on «ne veut pas travailler...» Des préjugés en l’air comme ça, ça ne m’atteint pas. Je sais ce que je vaux, je sais ce que notre génération vaut.  

Je serais très heureuse de m’assoir et de jaser avec des personnes qui ont des préjugés sur une génération sans même avoir pris le temps de les écouter et d’apprendre à les connaître. Ça me ferait vraiment plaisir! (rires) 

Qu’est-ce qu’il te faut absolument pour pouvoir t’épanouir dans ton travail? 

La reconnaissance de l’employeur est très importante pour moi. C’est dommage, parce que je n’en ai pas en ce moment avec mon travail. Je crois qu’une grande cause aux nombreux épuisements professionnels dans mon domaine est ce manque de reconnaissance.  

MICKAËL BERGERON, 22 ans, programmeur informatique  

Michaël Bergeron, 22 ans

Courtoisie 

Michaël Bergeron, 22 ans

Quelle place occupe le travail dans ta vie? 

Je travaille évidemment pour l’argent (rires). Mais pour moi, un travail, c’est avant tout un passe-temps. J’ai de l’intérêt envers les nouvelles technologies, la crypto, je suis assez geek et mon travail concorde avec tout ça. Dans quelques années, j’aimerais faire une transition vers un horaire encore plus flexible en travaillant à temps partiel pour profiter d’une vie en famille et pouvoir compter sur des gains en cryptomonnaies et en Bourse. J’aimerais que mon travail devienne éventuellement un revenu secondaire.  

Est-ce qu’il y a un mythe ou un préjugé envers la génération Z qui te gosse? 

On nous catégorise beaucoup comme des personnes qui ne sont pas travaillantes et qui passent leur temps sur leur cell. Ça me gosse un peu, parce qu’on parle d’une minorité. De mon côté, je suis toujours heureux de commencer ma journée le matin. 

Qu’est-ce qu’il te faut absolument pour pouvoir t’épanouir dans ton travail? 

C’est important qu’il y ait un bon esprit d’équipe et qu’on ait du plaisir. Les avantages offerts sont aussi très importants. Par exemple, l’entreprise où je travaille offre le gym gratuit, l’option du travail à distance, une cafétéria avec de la super bonne bouffe. 

LAURENCE LABBÉ, 25 ans, professionnelle de recherche clinique  

Laurence Labbé, 25 ans

Courtoisie 

Laurence Labbé, 25 ans

Quelle place occupe le travail dans ta vie? 

Le travail que j’occupe est en quelque sorte ma passion et comme j’ai beaucoup de plaisir à faire ce que je fais, je ne le vois pas nécessairement comme un travail. Mes semaines de travail varient entre 40 heures et 50 heures alors je dirais que ça occupe une grande partie de ma vie présentement, mais je suis capable de faire la coupure à la fin de la journée.  

Est-ce qu’il y a un mythe ou un préjugé envers la génération Z qui te gosse? 

Le classique «les Z sont des enfants rois qui arrivent sur le marché du travail et qui ont tout tout cuit dans le bec». Je ne suis tellement pas d’accord avec ça! On dirait que les générations au-dessus de nous croient qu’on a plus de facilité à se faire une place, mais j’ai l’impression qu’ils ont une mentalité différente, tout simplement.  

Qu’est-ce qu’il te faut absolument pour pouvoir t’épanouir dans ton travail? 

J’ai beaucoup beaucoup beaucoup besoin d’apprentissages continus et de sentir que ce que je fais apporte aux autres. Si j’arrive à un endroit et que je stagne dans mon rôle et que j’ai le sentiment de ne rien apporter à la société, je vais avoir de la misère! 

MÉLINA CYR ST-ANDRÉ, 20 ans, conseillère en communication dans un incubateur d’entreprises  

Mélina Cyr St-André, 20 ans

Courtoisie 

Mélina Cyr St-André, 20 ans

Quelle place occupe le travail dans ta vie? 

Une grande place! Je suis en train de créer mon identité et je veux travailler fort pour avoir le plus beau futur possible. C’est sûr que je pense souvent au travail, je passe beaucoup de temps au travail, mais c’est parce que je veux toujours me pousser plus loin.  

Est-ce qu’il y a un mythe ou un préjugé envers la génération Z qui te gosse? 

«J’entends souvent que les jeunes ne veulent pas travailler et ne sont pas motivés. De mon point de vue, ce n’est pas vrai. Pour avoir travaillé dans plusieurs organisations, j’ai côtoyé des jeunes qui avaient de bonnes idées et qui étaient créatifs. S’ils sont démotivés, c’est qu’ils n’ont peut-être pas le cadre pour exprimer leur plein potentiel. Parfois, c’est l’organisation le problème et elle doit se poser des questions si elle a de la difficulté à recruter des jeunes ou à les garder.» 

Qu’est-ce qu’il te faut absolument pour pouvoir t’épanouir dans ton travail? 

Ma motivation va surtout venir de mon équipe et du côté humain. Si je vois que tout le monde avec qui je travaille est là pour la même mission et veut aller plus loin, ça me pousse à donner le meilleur de moi-même. Une organisation doit aussi s’assurer de nous confier suffisamment de défis qui vont nous faire sortir de notre routine et côtoyer de nouvelles personnes. 

OLIVIER NADEAU, 21 ans, stagiaire en conception-rédaction en publicité 

Olivier Nadeau, 21 ans

Courtoisie 

Olivier Nadeau, 21 ans

Quelle place occupe le travail dans ta vie? 

Une belle place! Avant de commencer à travailler, j’avais un peu peur du milieu. Je regardais mes amis étudier en génie et en droit et je me suis dit qu’il n’y avait aucune chance que je fasse une job de bureau dans la vie! Mais mon stage m’a montré que le 9 à 5 pouvait vraiment être cool.  

Est-ce qu’il y a un mythe ou un préjugé envers la génération Z qui te gosse? 

On peut penser qu’on est paresseux et qu’on ne veut pas travailler et je crois qu’on n’hésitera pas à l’être si notre emploi ne nous motive pas ou si on nous confie toujours les mêmes tâches.   

Qu’est-ce qu’il te faut absolument pour pouvoir t’épanouir dans ton travail? 

J’ai besoin de flexibilité, de la confiance de mes patrons et de me sentir écouté. Je veux travailler dans un endroit qui va m’accommoder dans ma manière de travailler. Il y a des semaines où je voudrai en faire un peu plus, d’autres un peu moins. Ça vient avec la confiance de tes supérieurs : je ne veux pas qu’on m’appelle pour savoir je suis où à 10h le matin. Ça se pourrait que ce matin-là j’aie décidé de rester chez moi, mais que je vienne passer l’après-midi et une partie de la soirée au bureau.  

À lire aussi

Vous pourriez aimer

En collaboration avec nos partenaires