Vérité et réconciliation: les Autochtones se sentent inconsidérés par Québec | 24 heures
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Vérité et réconciliation: les Autochtones se sentent inconsidérés par Québec

Image principale de l'article Les Autochtones amers de la campagne électorale
Joël Lemay / Agence QMI

La campagne électorale qui tire à sa fin laisse amers plusieurs membres des Premières Nations vivant au Québec. De nombreux leaders autochtones ont affirmé ne pas s’être sentis considérés par les futurs élus durant une marche en commémoration aux enfants autochtones victimes des pensionnats, qui se tenait vendredi à Montréal.  

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Le 30 septembre marque la deuxième Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, un jour férié décrété par Ottawa, qui a aussi été adopté dans plusieurs provinces, mais pas au Québec. 

«Le fait que le premier ministre Legault n’a pas jugé nécessaire de créer ce jour férié est un exemple parmi tant d’autres de l’inconsidération de Québec envers les peuples autochtones», lance Nakuset, organisatrice de la marche Chaque enfant compte - Vérité et réconciliation, aussi directrice du Foyer pour femmes autochtones de Montréal. 

Une journée de recueillement aurait été nécessaire, selon Nakuset, pour aider l’ensemble de la population à bien comprendre la gravité qu’ont représentés les pensionnats autochtones.  

Au moins 150 000 enfants des Premières nations, Inuits et Métis ont été arrachés de leurs familles de 1831 à 1998, où ont leur a empêché de parler leur langue et de pratiquer leur culture à des fins d’assimilation. 

«Ça s’est passé ici aussi, au Québec, ce n’est pas seulement le gouvernement fédéral qui a été impliqué dans ce génocide culturel», souligne Nakuset, rappelant du même souffle que des milliers d’enfants sont morts et disparus dans des tombes anonymes. 

Joël Lemay / Agence QMI

À droite, l'artiste Jim Hensworth qui brûle de la sauge durant la cérémonie commémorative. 

Miser sur les enfants  

La campagne électorale au Québec n’a pas permis d’entendre les candidats sur leur vision concernant la réconciliation, se désole Jim Hensworth, un participant à la marche commémorative. 

M. Hensworth se dit cynique du système politique et préfère mettre son espoir entre les mains des enfants. «Si nous éduquons et informons comme il le faut les jeunes générations, le futur sera meilleur pour nous tous, les Premiers Peuples mais aussi pour les Québécois.» 

La grande cheffe de la communauté mohawk de Kahnawake, Kahsennenhawe Sky-Deer, partage le même avis.  

«Nous sommes de plus en plus souvent invités dans les écoles pour raconter notre histoire, partager notre vérité. Il faut éduquer la jeunesse, mais aussi les politiciens, pour entrevoir un meilleur avenir.» 

Joël Lemay / Agence QMI

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