Emploi: des turbulences vont définir le monde du travail de demain
Avec la reprise du travail au bureau, plusieurs se demandent à quoi ressemblera le futur de l’emploi. Si la génération Z a des attentes différentes, la pandémie, elle, a changé le monde du travail à jamais.
Le président du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, et des experts du monde des affaires se sont réunis à Trois-Rivières dans le cadre de la tournée « Desjardins à la rencontre de la jeunesse d’affaires ». Ils ont discuté des importantes transformations du monde de l’emploi et nouveaux défis auxquels devra faire face la jeunesse.
À ce sujet, Catherine Légaré, fondatrice de la plateforme de parrainage Academos et Simon De Baene, fondateur et PDG de GSoft, s’entendent pour dire que les dernières années ont complètement changé la donne.
Des bouleversements sans précédent
Sans surprise, la pénurie de main-d’œuvre est l’un de ces chamboulements qui transforment complètement le monde du travail en ce moment. « Une réalité fondamentale qui a marqué le Québec depuis des décennies, c’est le chômage. La priorité a longtemps été la création d’emploi. Maintenant, on manque plutôt de travailleurs », énonce Guy Cormier.
La pénurie n’est pas en voie de se régler d’elle-même, alors les jeunes entrepreneurs devront vivre avec cette réalité. « On compte 250 000 postes vacants au Québec en ce moment et ce nombre pourrait monter jusqu’au million en 2030 », révèle le président du Mouvement Desjardins.
Le télétravail a aussi complètement changé les règles du jeu. Auparavant une exception, maintenant 89 % des travailleurs qui en ont fait l’expérience pendant la pandémie souhaitent continuer.
Tandis que certains se demandent quand le travail reviendra à la normale, Catherine Légaré avance plutôt qu’il n’y aura pas de retour du balancier dans les prochaines années. « Ces turbulences vont déboucher sur quelque chose de nouveau », annonce-t-elle, enthousiaste.
Pour Guy Cormier, les prochaines années seront difficiles pour les jeunes entrepreneurs : « Ça va brasser, mais c’est une période stimulante où ils pourront façonner l’avenir. »
Les jeunes ne veulent-ils plus travailler?
On entend fréquemment que le travail n’est pas important pour les jeunes qui commencent leur carrière. Il s’agit plutôt d’une différence de point de vue selon les panélistes.
« Quand on dit que les jeunes ne veulent pas travailler, je regarde autour de moi et je ne comprends pas, confie Simon De Baene. Il me semble que tout le monde travaille fort chez GSoft. » Le PDG reconnaît que les jeunes travailleurs ont des attentes élevées envers leurs employeurs, mais ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas dévoués à la tâche.
Pour Catherine Légaré, le sentiment d’accomplissement demeure l’un des besoins de base de l’être humain. Il prend cependant une nouvelle forme pour la nouvelle génération.
Selon un sondage d’Academos, mené auprès de la génération Z, le travail occupe une place importante dans leur vie. « Les jeunes réalisent que passer 35 à 40 heures au travail, c’est déjà beaucoup! Pour eux, s’accomplir, ça ne passe pas par faire des semaines de 80 heures », nuance-t-elle.
Pour compléter la séance de questions, les panélistes soulignent que le travail n’est pas simplement une question d’accomplissement personnel, mais aussi de solidarité. « On a la chance de vivre dans une société pleine d’occasions, mais il faut que tout le monde y mette du sien », conclut Simon De Baene.
En partenariat avec le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ), la tournée « Desjardins à la rencontre de la jeunesse d’affaires » sera de passage au Québec pour échanger avec de jeunes leaders sur des questions d’ordre socioéconomique qui font présentement les manchettes.