Les entrepreneurs au Québec : une denrée rare? | 24 heures
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Les entrepreneurs au Québec : une denrée rare?

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Depuis 2019, le taux d’intention de se lancer en affaires est en baisse constante chez les Québécois, notamment du côté des jeunes. Plus que jamais, il faut stimuler la vivacité entrepreneuriale des gens d’ici.

Guy Cormier, président et chef de la direction de Desjardins, a tenu à réunir des experts sur le sujet à Saint-Jean-sur-Richelieu. Ensemble, ils ont discuté des freins et des défis de la relève entrepreneuriale de demain, mais aussi de pistes de solution pour pallier les problèmes actuels.

Myriam Belzile-Maguire, PDG et fondatrice de l’entreprise de chaussures Maguire et Louis-Félix Binette, directeur général du Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec, ont abordé la question très franchement.

Défoncer les portes avec les bons outils

Louis-Félix Binette et Myriam Belzile-Maguire 

« La pandémie a amené des occasions nouvelles, mais aussi de nouveaux défis », souligne d’entrée de jeu Guy Cormier. Ce qui limite la création d’entreprise en ce moment, ce sont bien sûr les embûches semées au cours des deux dernières années, mais aussi les répercussions économiques de la pandémie. La pénurie de main-d’œuvre et la hausse des coûts liée à l’inflation constitueraient les principaux freins à l’entrepreneuriat.

Pour Myriam Maguire-Belzile, le manque d’éducation, de ressources et de connaissances de base nécessaires pour réussir dans le domaine (la comptabilité, par exemple) sont de véritables bâtons dans les roues.

Celle qui a récemment réalisé son rêve d’ouvrir une boutique à New York cite aussi la difficulté d’accès au financement, surtout pour les femmes. « Je regrette de ne pas avoir demandé plus d’argent dès le départ. C’est l’une de mes plus grandes erreurs », affirme-t-elle.

C’est sans parler de la peur d’échouer, qui paralyse bien souvent les entrepreneurs en herbe. « On ne connait pas la valeur du risque, et au Québec, on a une très forte peur de l’échec », martèle Louis-Félix Binette. Pour le directeur général du Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec, il y a un manque à gagner au niveau de la valorisation de la profession.

Façonner l’écosystème de demain

Guy Cormier de Desjardins, en compagnie d’une jeune leader de la région 

Dans ce contexte difficile à naviguer, comment peut-on épauler la communauté d’affaires et encourager les jeunes à démarrer leur entreprise? Tous mentionnent l’importance du soutien et de l’entraide entre entrepreneurs pour tisser une communauté forte.

Que ce soit à travers le mentorat ou des programmes d’accompagnement personnalisé, il ne faut pas rester enfermé avec ses problèmes, sous peine de voir son projet d’entreprise perdre des plumes. « Si vous faites face à des difficultés, demandez de l’aide ! », résume Louis-Félix Binette.

Une autre piste de solution, c’est la montée en popularité du « repreneuriat », soit la passation d’une entreprise existante à une nouvelle direction.

À l’heure actuelle, les 18-34 ans sont le groupe d’âge qui a le plus grand désir (30 %) de se lancer en affaires. Et heureusement : avec le vieillissement de la population, le terrain de jeu entrepreneurial s’agrandit de jour en jour. Au cours des deux prochaines années, 37 000 entreprises seront à reprendre au Québec, un poids important de l’économie de la province.

À travers des échanges avec le public, les experts concluent en abordant plusieurs sujets épineux propres aux entrepreneurs : le marketing, la conciliation travail-famille, les enjeux d’approvisionnement... et le fameux plan d’affaires, un document certes aride, mais ô combien utile ! « Rêver c’est important, je n’en démords pas. Mais ça prend aussi un plan. Personne ne se lancerait dans la construction d’une maison sans plan, car on sait tous qu’on se dirigerait tout droit dans un mur. C’est un peu la même chose en affaires », énonce Guy Cormier.

Il est peut-être là, le futur de l’entrepreneuriat au Québec : à la frontière du rêve et de la réalité.

Inscrivez-vous dès maintenant au prochain arrêt de la tournée « Guy Cormier à la rencontre de la jeunesse d’affaires », réalisée en partenariat avec le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).

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