Prendre ses congés maladie, c'est important: voici à quoi vous avez droit | 24 heures
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Prendre ses congés maladie, c'est important: voici à quoi vous avez droit

BILLET - Au moment d’écrire ces lignes, croyez-le ou non, j’ai la gorge en feu, un mal de tête horrible et un mal de ventre à peine supportable... Et je n’ai pas pris congé du travail! Je sais, je sais...

Pourtant, je pourrais le faire sans pénalité. 

Au Québec, la réglementation est très claire. «Si le travailleur est au service de son employeur depuis au moins 3 mois, les 2 premiers jours pour lesquels il s’absente [...] sont payés. Il a droit à un total de 2 jours d’absence payés par année civile», peut-on lire sur le site de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). 

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C’est vrai même si vous travaillez à temps partiel. Si vous prenez un congé maladie, vous recevrez le vingtième du salaire gagné, durant les quatre dernières semaines de paye. Ça équivaut à une journée de salaire si vous êtes à temps plein, sinon, il faut faire le calcul (la CNESST offre un outil gratuit pour le faire ici).

«Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas vraiment au courant des bases de la Loi sur les normes du travail du Québec», me lance d’emblée Anne Alexandre, consultante en ressources humaines et en développement organisationnel. 

Cette observation de la part de cette experte m’a poussée à lui poser 6 questions entourant la notion des congés de maladie.

(À noter que certains emplois ne sont pas régis par cette Loi. C’est notamment le cas pour les employés de banques ou de postes de radio, assujettis au Code du travail canadien).

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La Loi oblige un minimum de deux jours payés. Est-ce possible d’obtenir un plus grand nombre de congés de maladie?

C’est à la discrétion des entreprises, d’où l’importance de connaître son contrat de travail. Il y a également des entreprises ou des organisations qui offrent une convention collective qui est parfois dirigée par un syndicat et tout cela peut faire varier le nombre de congés de maladie. 

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Est-ce que les travailleurs sont portés à prendre leurs congés de maladie en général?

Selon mon expérience personnelle, je dirais que cela a beaucoup varié depuis les dernières années. Avec la pandémie, les gens n’ont pas le choix de les prendre s’ils tombaient malades. 

Qu’est-ce qui arrive si on ne prend pas nos congés de maladie?

Normalement, c’est rare d’avoir l’opportunité de reporter des journées ou de les accumuler, excepté pour les travailleurs de la santé. Ça ne change rien qu’on ne les prenne pas. On n’est pas plus cool!

(En d’autres mots, ne pas prendre ses congés de maladie, c’est les jeter la plupart du temps à la poubelle!)

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Justement, l’autre jour, je suis entrée au bureau avec une affreuse migraine pour faire ma «cool», parce que la culpabilité me rongeait la conscience. Est-ce normal?

Oui, c’est l’enjeu de société de la performance. C’était bien vu avant d’être malade et de pousser pour atteindre des hauts sommets. Ce n’était pas toujours bien vu de prendre ses congés.

Quelles sont les conséquences pour un employeur quand un employé ne prend pas ses congés de maladie, même s’il est malade?

En tant qu’experte en ressources humaines, je ne trouve pas ça bénéfique qu’un travailleur malade se présente au bureau, car il n’est pas super productif.

Si tu rentres malade, tu n’es pas en train de prendre soin de ta santé et ça fait donc un travailleur qui est malade beaucoup plus longtemps que s’il avait pris deux jours de congé à dormir et à revenir en pleine forme.  

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La pandémie a effectivement changé la dynamique du travail, est-ce que les travailleurs sont plus conscients de leur droit de prendre congé lorsqu’ils sont malades?

Oui. Dans la dernière année, j’ai remarqué un certain changement. Il y a une nouvelle génération de jeunes travailleurs qui se respecte, qui a une envie d’être bien en tout temps et qui désire prendre ses journées de maladie, prendre ses vacances et ne va pas travailler d’heures supplémentaires.

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Il semble qu'on se dirige vers un équilibre entre le travail et les autres aspects de notre vie personnelle. Sommes-nous finalement en train de prioriser notre santé plutôt que nos biens matériels?

Si oui, bien heureuse de cette brise de changement qui oxygène des cerveaux (comme le mien), trop malades de la performance.

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