Connaissez-vous Antifa, le jeu de société qui déchire la France (et qui est disponible au Québec)

Un jeu de société soulève actuellement les passions en France. Retiré temporairement des tablettes d’une grande chaîne en fin de semaine, Antifa est décrit comme un «jeu de simulation et de gestion dans lequel vous faites vivre un groupe antifasciste local». Avis aux intéressés: le jeu semble disponible au Québec.

C’est quoi, au juste, Antifa?

Tout d'abord, il est important de revenir sur ce que veux dire Antifa. Comme l'explique l'antiseche de la rédaction du JDD en France, c'est un diminutif du terme antifasciste. 

Si comme l'explique le site il a permis de réunir d'abord «le réseau informel de groupes d'extrême-gauche nés dans les années 1980 en Europe pour s'opposer à la montée de l'extrême-droite», le terme est ensuite devenu synonyme de cette mouvance d'extrême-gauche «qui se caractérise notamment par des manifestations et des actions violentes.» 

Quant à ce Antifa le jeu, en vente depuis 2021 par la maison d’édition indépendante Libertalia, il propose des mises en situation qui demandent aux joueurs de réaliser des actions «antifascistes», par exemple, pour combattre «une bande néonazie» ou l’«extrême droite» qui aurait pris le contrôle d’une ville.  

Les actions proposées dans le jeu prennent diverses formes: «rencontre débat», «manifestation», «tractage» ou «action offensive». 

Pourquoi le jeu fait autant parler?

Comme l’explique France Info, Antifa fait polémique depuis 2021. 

La controverse a toutefois explosé au cours des derniers jours, portée par un député du Rassemblement national de Marine Le Pen, Grégoire de Fournas, et par le Syndicat des Commissaires de la Police nationale (SCPN).

 

Grégoire de Fournas, c’est l’élu qui a récemment été exclu pour une période de quinze jours de l’Assemblée nationale pour des propos racistes à l’endroit du député Carlos Martens Bilongo, du mouvement La France insoumise. 

Sur Twitter, Grégoire de Fournas s’en est pris à la FNAC, un gros détaillant en France qui vendait le jeu de société. 

Le second tweet à l’origine de la polémique provient du SCPN. Le syndicat reproche à la FNAC de glorifier les «antifas» qui «cassent, incendient et agressent dans les manifestations». 

À la suite de ces deux publications, des internautes ont dénoncé l’éditeur du jeu de société, Libertaria, alors que d’autres se sont portés à sa défense. 

Face à la controverse, la FNAC a annoncé le retrait du jeu dimanche après-midi, pour finalement le remettre en vente mardi à la suite de «vérifications». 

Le jeu vendu au Québec?

Une petite recherche nous a permis de constater qu’Antifa serait toujours disponible au Québec, notamment sur le site de Renaud-Bray, où il est en vente au prix de 59,95 $.

Le jeu est actuellement rupture de stock sur le site leslibraires.ca et à librairie Gallimard, à Montréal. 

Par courriel, Gallimard a indiqué au 24 heures que bien que le jeu se retrouve sur son site, elle n’a pas l’intention de le vendre. La librairie ne pouvait pas non plus confirmer si le jeu avait déjà été disponible dans son commerce. 

La coopérative des Libraires indépendantes du Québec quant à elle a expliqué que «les libraires ne sont pas là pour être des censeurs. Si c’est contre la loi c’est autre chose, mais il ,n'y a rien qui l'indique ici.»

Renaud-Bray n'avait pour sa part toujours pas répondu à notre message. 

Par ailleurs, Antifa a été le sujet d'un épisode du balado Les Mysterieux Étonnants, qui se présente comme «une vitrine pour la sphère geek au Québec»