Entre 3 et 4%: préparez-vous à recevoir une hausse de loyer importante pour 2023 | 24 heures
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Entre 3 et 4%: préparez-vous à recevoir une hausse de loyer importante pour 2023

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Photomontage: Marilyne Houde

Inflation galopante et hausse importante des taxes municipales: les locataires peuvent s’attendre à payer plus cher pour leur logement l'année prochaine. En 2023, les hausses de loyer devraient être plus grandes que l’année dernière et se situer autour de 3% et 4%, préviennent les propriétaires. 

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La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) rencontrera justement ses membres cette semaine en prévision de la saison des renouvellements de baux, a appris 24 heures. Il faut savoir que les propriétaires doivent faire parvenir l’avis d’augmentation de loyer à leurs locataires entre trois et six mois avant la fin du bail de 12 mois, c'est-à-dire entre le 1er janvier et le 31 mars pour un bail qui commence le 1er juillet.  

Concrètement, un locataire qui paye 960$ par mois pour son logement et qui se verrait imposer une hausse de loyer de 4% payerait près de 40$ de plus par mois (38,40$), avec un loyer mensuel de 998,40$. En une seule année, une telle hausse représente 460,80$ supplémentaires alloués au logement. 

Pour un logement à 1945$, une hausse de 4% représente 77,80$ de plus par mois, pour un loyer mensuel à 2022,80$. C’est 933,60$ de plus par année. 

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La hausse de taxes responsable?

La CORPIQ ne s'en cache pas: à 4,1% en moyenne, l'augmentation des taxes foncières à Montréal – la plus importante depuis 2011 – risque de se faire ressentir dans le prix des loyers en 2023. C'est aussi vrai dans d'autres villes de la province. 

«Avec l’inflation qui a commencé à grimper rapidement au printemps dernier et les taxes municipales, on s’attend donc à une augmentation plus importante pour 2023», affirme le directeur des affaires publiques et des relations gouvernementales de la CORPIQ, Marc-André Plante. Ce dernier rappelle que les taxes municipales et les assurances sont des frais refilés aux locataires par l’entremise d’une augmentation de loyer.   

La CORPIQ invite toutefois les propriétaires à attendre la publication de l’outil de calcul du Tribunal administratif du logement (TAL) en janvier prochain, une référence pour les propriétaires. Il permet de calculer l’augmentation du loyer en fonction de plusieurs facteurs, comme les taxes et les assurances, et d'éviter d’avoir recours à la fixation de loyer au TAL. Ce mécanisme prévoit qu’un juge tranche sur la hausse de loyer en cas de mésentente entre un locataire et un propriétaire.  

En 2022, alors que l'inflation n’avait pas encore frappé de plein fouet les ménages québécois, la CORPIQ envisageait une hausse moyenne des loyers de 2% pour un logement sans charges incluses, un chiffre semblable aux recommandations du TAL. 

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Une «flambée des cas de fixation de loyer» 

Propriétaire de 70 logements à Laval, Montréal et Terrebonne, Robert Richard s’attend carrément à une «flambée des cas de fixation de loyer» au TAL au printemps prochain. 

Étant toujours en attente de la publication de l’outil de calcul du TAL, il n’a pas encore chiffré l’augmentation qu’il compte imposer à ses locataires. Il sait toutefois que les hausses seront salées et que certains de ses locataires pourraient être tentés de négocier et d'ouvrir un dossier en fixation de loyer. 

«Ce sera difficile d’augmenter considérablement le loyer dans le futur sans risquer de faire face à la fixation de loyer. Sans augmentation de loyer, notre immeuble ne peut pas être rentable», soutient-il. 

Il déplore d'ailleurs de ne pas pouvoir contrôler l’augmentation de ses loyers comme bon lui semble.

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Le FRAPRU inquiet 

La Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) craint pour sa part que certains propriétaires profitent de la situation économique difficile pour imposer des hausses de loyer exagérées. 

«Nous rappelons aux locataires que le pourcentage d’augmentation [des taxes foncières] n'est pas automatiquement celui de la hausse des loyers attribuée par un propriétaire. Nous invitons les locataires à la prudence avant d’accepter une hausse de loyer», affirme la porte-parole de l’association, Véronique Laflamme.  

La semaine dernière, Québec solidaire a invité le gouvernement du Québec à plafonner le prix des loyers en 2023 pour aider des milliers de ménages à faire face au coût de la vie. Le député solidaire de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla, déplore que plusieurs propriétaires ne tiennent pas compte de l'outil de calcul du TAL pour déterminer leurs loyers, tel que rapporté par Le Soleil.

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