«Mégantic»: une série de fiction percutante basée sur la pire tragédie ferroviaire de l'histoire québécoise | 24 heures
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«Mégantic»: une série de fiction percutante basée sur la pire tragédie ferroviaire de l'histoire québécoise

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Le Québec a été secoué par la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic le 6 juillet 2013. Les images de l’explosion et du gigantesque incendie ayant fait 47 victimes au cœur de la municipalité estrienne ont abondamment circulé. La série Mégantic, qui sera disponible le 9 février sur Club illico, permet de vivre de l’intérieur ce que les chaînes d’information n’ont pas pu exposer en direct.

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Des histoires d’héroïsme, de résilience et de grandes douleurs sont racontées dans cette fiction en huit épisodes écrite par Sylvain Guy (Confessions d’un tueur à gages, Mafia inc., Louis Cyr), dont on dévoile la bande-annonce aujourd'hui.

«Les vrais héros sont mis de l’avant. Ils ont fait des choses extrêmement dangereuses et très précieuses cette nuit-là», a dit M. Guy, parlant de son projet «le plus difficile» à ce jour.

«Le grand thème de la série, c’est la perte de notre petite vie au quotidien. On a l’impression que c’est plat, parfois, mais on est bien dans le fond.»

Au départ, le scénariste d’expérience a refusé de faire le récit de la pire tragédie ferroviaire de l’histoire canadienne, celle d’un train de 72 wagons transportant plus de sept millions de litres de pétrole brut qui déraille dans le secteur du Musi-Café, où plusieurs des victimes étaient d’ailleurs rassemblées. «Ce qui m’a finalement donné le goût d’écrire Mégantic, c’est que j’ai réalisé qu’on ne connaissait pas l’histoire des gens.»

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Les projecteurs sont braqués sur la nuit fatidique et se tiennent loin de la politique, si bien que la mairesse de l’époque, Colette Roy-Laroche, n’est pas dans la série. Il n’est pas non plus question de reconstruction du centre-ville, de la voie ferrée de contournement ou des procès.

Tant M. Guy que les producteurs d’ALSO Sophie Lorain et Alexis Durand-Brault – ce dernier réalise aussi la série – ont multiplié les visites à Lac-Mégantic, dans une approche résolument empathique.

«C’est une tragédie qu’on a vue à travers la lorgnette des médias, mais on n’a pas ressenti ce que ces gens-là avaient vécu de l’intérieur. C’est là qu’on a décidé d’aller», a souligné Sophie Lorain.

  • Écoutez l'entrevue avec Sophie Lorain à l’émission de Sophie Durocher diffusée chaque jour en direct 15h15 sur QUB radio:

Des traumatismes qui demeurent vifs

Les traumatismes demeurent vifs pour certaines personnes. «Même ceux qui s’en sont sortis ont toujours la tragédie à l'esprit», selon Sylvain Guy.

«On a rencontré des gens du centre de proximité, à Mégantic, a-t-il poursuivi. On s’est parlé longuement, il y a même des gens de cette équipe qui étaient au Musi-Café ce soir-là. Ils comprennent d’autant la dynamique, ça m’a été hyper utile pour comprendre les traumatismes que les gens ont vécus.»

Chaque épisode présente une nouvelle victime, famille ou personne héroïque, et les personnages s’entrecroisent par la suite en fonction de l’angle ou du point de vue du protagoniste sous la loupe. 

On se projette également dans le temps pour découvrir comment les gens s’en sortent... ou pas.

Photo d'archives 

Des témoins de la tragédie ne voudront sans doute pas la revivre à travers la fiction, non? «C’est une série qui est dédiée aux gens de Mégantic, mais elle ne leur est pas nécessairement destinée», a indiqué M. Guy.

Un projet en anglais semble avoir fait bouger les choses au Québec. 

Ces producteurs «n’étaient pas nécessairement concernés par les gens de Mégantic et allaient construire leur propre version, alors là on a dit: “Non, il faut que ça passe par nous et qu’on s’approprie les bons comme les pires moments du Québec”», a dit Sophie Lorain.

D’importants moyens

Le tournage de Mégantic s’est déroulé en 2021, avec quelque 150 comédiens, suivi d’une postproduction de plus d’un an comprenant beaucoup d’effets spéciaux et sonores.

«On s’est donné les moyens, d’ailleurs on a attendu et on a travaillé longtemps sur la série pour avoir les moyens de la faire, pour convaincre les gens autour de nous que c’était important, si on voulait traduire les événements correctement, qu’on ait les moyens pour le faire. Alors oui, il y a énormément d’effets spéciaux et des décors importants. On a même acheté des wagons pour reproduire le train en feu», a ajouté la productrice, qui n’a pas caché ses ambitions internationales pour Mégantic.

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