Essai du HomePod 2: une double surprise
Le nouveau HomePod offre deux grandes surprises aux amateurs d’Apple. La première est son existence même. La seconde? Sa qualité sonore, franchement améliorée par rapport à la première génération.

Le nouveau HomePod sera lancé vendredi, pour 399$.
Si on m’avait posé la question il y a quelques semaines, j’aurais affirmé qu’Apple avait autant de chances de mettre en marché un nouvel HomePod cette année qu’un nouvel assistant personnel numérique Newton, cette tablette tactile lancée avant son temps en 1993, et généralement considéré comme le plus grand échec de l’entreprise à ce jour.
Le premier HomePod, lancé en 2018 et discontinué en 2021, est en effet l’une des rares taches au dossier d’Apple ces dernières années. Le haut-parleur n’était pas mauvais, mais il n’a certainement pas connu le succès escompté. Apple retente sa chance avec cette nouvelle version, qui offre un design similaire (on retrouve le même format et le même tissu maillé, par exemple), mais qui promet notamment un meilleur son et une compatibilité avec le standard Matter pour les maisons intelligentes, le tout à un prix un peu plus bas qu’auparavant.
Un son clair et puissant
Il est difficile d’expliquer avec précision ce qui se passe en coulisses dans le HomePod lorsqu’on écoute une chanson.
L’appareil est doté notamment d’un gros haut-parleur de graves (woofer) pour les basses et de cinq petits haut-parleurs d’aigus (tweeters). Il est équipé de microphones internes et externes pour optimiser la qualité audio en fonction du positionnement de l’appareil (par exemple en dirigeant le son d’un côté et non d’un autre au besoin), et il est même doté de capteurs vérifiant les performances électriques du système pour ajuster le son en conséquence.
J’ignore si c’est le « haut-parleur de graves à long battement », le « filtrage spatial » et le « traitement audio informatique encore plus avancé » (pour reprendre les expressions utilisées par Apple dans son communiqué de presse) qui expliquent ce que j’entends, mais une chose est certaine : quand je compare le HomePod 1 et le HomePod 2, la différence est de taille.
Le HomePod 2 (son nom officiel est le « nouveau HomePod ») est à la fois plus clair et puis puissant que son prédécesseur. Peu importe la chanson que j’écoute, chaque instrument est plus facile à discerner. La basse est encore une fois forte, mais elle n’est pas désagréable (elle était trop présente à mon goût dans le premier HomePod). Le résultat est un son pur, pas particulièrement chaud, mais que j’apprécie tout de même beaucoup.
Et c’est d’ailleurs encore mieux lorsque l’on forme une paire stéréo avec deux HomePod. Le volume n’est pas deux fois plus élevé, mais les sons semblent mieux définis, et la scène sonore devant moi est beaucoup plus grande. Je ne suis pas un grand amateur des Eagles, mais la version en concert d’Hotel California de 1994 me donne l’impression d’être sur la scène lorsque je l’écoute en stéréo, tellement chaque instrument semble détaillé.
Le HomePod se défend aussi très bien par rapport aux haut-parleurs de Sonos, mais la comparaison est limitée, puisqu’aucun appareil n’est un concurrent direct de l’autre. Règle générale, à prix égal, ou presque, je préfère la paire plutôt que le haut-parleur simple : un HomePod est supérieur à un Sonos One, mais une paire de Sonos One est supérieure à un HomePod, et une paire de HomePod est supérieure à un seul Sonos Play: 5, par exemple.
Dolby Atmos : un effet 3D convenable
Le HomePod est aussi compatible avec le format audio Dolby Atmos, qui permet de placer des sons partout autour de la personne qui écoute et de les faire bouger dans l’espace.
L’effet de 3D n’est pas aussi saisissant que dans une Mercedes-Maybach dotée de 31 haut-parleurs, et il n’est d’ailleurs même pas aussi réussi qu’avec des écouteurs, mais en écoutant une pièce conçue pour tester les cinémas maison, j’ai trouvé que la spatialisation était notable. Quand un son provient de l’arrière, le HomePod donne bel et bien l’impression qu’il provient de l’arrière. En écoutant la même piste sur le Sonos Play:5, le son provenait au contraire de tout droit devant moi.
Notons que l’effet est plus réussi avec une paire de HomePod qu’avec un seul. Dans les deux cas, il ne faut toutefois pas s’attendre à de la magie.
Pour la télé : bon, mais incomplet
On peut aussi relier un (ou deux) HomePod à son téléviseur, en passant par une console Apple TV 4K (à condition de la brancher dans un port HDMI ARC). Vous pourrez alors écouter avec vos HomePod n’importe quel appareil relié à votre télé, comme un récepteur pour le câble, une Xbox ou une PS5.
L’appareil offre un excellent son et, personnellement, je trouve que l’ensemble avec une télé est plutôt joli.
L’offre d’Apple pour la télé est toutefois limitée. Vous ne pouvez pas, par exemple, utiliser deux HomePod Mini comme haut-parleurs arrière, et il n’y a aucun caisson des graves compatibles avec le HomePod. Pour un cinéma maison haut de gamme, le HomePod n’est pour l’instant pas la solution.
Côté logiciel, certaines fonctionnalités manquent aussi à l’appel, comme la possibilité d’augmenter le volume des dialogues (une technologie qui serait pourtant simple à implanter pour Apple).
Est-ce que quelqu’un qui est prêt à payer 800$ pour améliorer le son de sa télé choisira un écosystème incomplet du genre? Personnellement, j’en doute, et si j’étais Apple, c’est un point que j’essaierais d’améliorer rapidement.
Au cœur de la maison intelligente
L’écoute de musique n’est qu’une petite partie de l’histoire du HomePod, qui est aussi un concentrateur Matter pour les maisons connectées.
Matter est un nouveau standard, qui devrait assurer une meilleure interopérabilité entre les objets connectés dans le futur. En gros, si vous achetez une caméra Matter, vous saurez qu’elle sera compatible avec votre serrure intelligente Matter, par exemple, peu importe son fabricant.
Autre avantage, si vous avez un concentrateur Matter (comme le HomePod 2), vous n’aurez pas besoin de plusieurs concentrateurs pour relier vos objets de différentes marques à votre réseau Wi-Fi, comme c’est le cas actuellement. Et ça fonctionne : j’ai été en mesure d’ajouter une prise intelligente Eve à mon réseau maison, sans avoir à installer de commutateur, ni peser sur aucun bouton. Le processus était certainement plus simple qu’avant.
Cela dit, de nombreux appareils pourront être utilisés comme commutateurs Matter au cours des prochains mois, comme des télés intelligentes, et même des réfrigérateurs connectés. Cette caractéristique à elle seule n’est donc pas une raison suffisante pour acheter un HomePod.
Le HomePod offre aussi d’autres fonctionnalités utiles pour les maisons intelligentes, comme l’assistant vocal Siri. Parmi ses bons points, celui-ci est désormais à l’écoute en permanence pour détecter des alarmes de feu (et vous envoyer une notification pour vous en avertir si vous n’êtes pas à la maison, par exemple). Malheureusement, l’assistant à aussi ses limites. Celui-ci est par exemple incompatible avec certains services musicaux importants, comme Spotify (vous devez utiliser votre téléphone et AirPlay pour écouter Spotify sur le HomePod).
Dernier détail, le nouveau HomePod est aussi équipé d’un capteur d’humidité et de température, qu’on peut utiliser pour mettre des automatisations en place, comme allumer un déshumidificateur branché sur une prise intelligente lorsque l’humidité dépasse un certain seuil, par exemple.
Dans l’ensemble, le nouveau HomePod offre plusieurs améliorations appréciées par rapport à son prédécesseur, tant pour l’écoute de musique que pour la maison intelligente. Reste toutefois à voir si ce sera suffisant pour qu’il connaisse plus de succès que le premier.
Le nouveau HomePod sera lancé le 3 février, pour 399$.
On aime
- La qualité sonore rehaussée.
- La compatibilité avec Dolby Atmos.
- La compatibilité avec Matter.
On aime moins
- L’écosystème est limité.
- Apple a discontinué le premier HomePod. Qu’adviendra-t-il du second s’il ne connaît pas le succès escompté?