Séisme en Turquie et Syrie: plus de 2300 morts, 2e secousse puissante
Le bilan conjoint est passé à plus de 2300 morts dans les plus violents séismes qui ont frappé lundi la Turquie et la Syrie depuis près d'un siècle.
Selon l'AFAD, organisme public, turc de gestion des catastrophes, les séismes ont fait 2379 morts et au moins 14 483 blessés. 4748 immeubles se sont effondrés, ce qui laisse redouter des bilans encore plus lourds qui s'ajoutent aux centaines de morts en Syrie voisine.
La première secousse est survenue à 4h17 locales, dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne.
Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7.5, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d’Ekinozu.
Et les bilans ne cessent de grimper: dans le nord de la Syrie, au moins 1400 personnes ont été tuées et des milliers d’autres ont été blessées, selon des bilans provisoires communiqués par un média d’État et des secouristes en zone rebelle.
En Turquie, au moins 912 personnes ont été tuées et plus de 5385 blessées, dans sept différentes provinces, d’après les données communiquées par le président turc Recep Tayyip Erdogan qui a fait état de 2818 immeubles effondrés.
Le bilan risque d’évoluer rapidement compte tenu du nombre d’immeubles effondrés dans les villes touchées, comme à Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir notamment.
À Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres.
Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul.
Aide internationale
Le président turc, dont la réaction à ce drame sera très probablement suivie à la loupe avant l’élection du 14 mai qui s’annonce très serrée, a appelé à l’union nationale.
«Nous espérons que nous sortirons de cette catastrophe ensemble le plus rapidement possible et avec le moins de dégâts possible», a-t-il tweeté.
L’Union européenne, dont de nombreux États membres ont offert leur aide aux populations des régions dévastées, a commencé à envoyer des équipes de secours.
Les États-Unis, la Russie, Israël et l’Ukraine ont également offert leur aide, de même que la Grèce, dont les relations avec Ankara sont orageuses, qui a annoncé «porter une assistance immédiatement».
L’Azerbaïdjan, pays frère de la Turquie, a annoncé l’envoi immédiat de 370 secouristes, et l’Inde a fait état d’envoie d’équipes de secours et médicales.
Un séisme ressenti jusqu'au Groenland
Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, ont également été ressenties au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP, ainsi qu’au Kurdistan irakien dans le nord du pays à Erbil et Douk, mais aucune victime n’a été signalée.
Selon l’institut géologique danois, les secousses ont été ressenties jusqu’au Groenland.
- Écoutez l'entrevue avec Shona Bhattacharyya, correspondante France24 en Turquie à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée chaque jour en direct 13 h 35 via QUB radio :
La Turquie est située sur l’une des zones sismiques les plus actives du monde.
Fin novembre, un tremblement de terre de magnitude 6,1 a frappé le nord-ouest de la Turquie, faisant une cinquantaine de blessés et des dégâts limités, selon les services de secours turques.