Il faut taxer les riches pour lutter contre le réchauffement climatique, affirment des économistes

Imposer une taxe aux personnes les plus riches au monde pourrait permettre de lutter contre le réchauffement climatique, tout en aidant les pays en développement à s’adapter aux conséquences de la crise, conclut un rapport du World Inequality Lab.
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Une taxe de 1,5% sur la richesse nette d’au moins 100 millions $ permettrait d’amasser 295 milliards $US annuellement, indiquent des économistes dans le Climate Inequality Report.
Cette somme suffirait pour «combler l’écart» de financement pour l’adaptation au réchauffement climatique des pays en développement, en plus de «générer des revenus supplémentaires».
Concrètement, ça veut dire que des pays comme le Pakistan, qui a vécu des inondations monstres submergeant le tiers du pays à l’été 2022, seraient en mesure de bâtir des infrastructures résistantes aux événements climatiques extrêmes et de mettre en place des systèmes de prévention avec ces revenus supplémentaires.
Les États les plus pauvres, qui sont les moins responsables des changements climatiques, sont également ceux qui risquent le plus de subir les conséquences de la crise, notent les auteurs.
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Cet impôt sur la fortune s’appliquerait à environ 65 000 personnes dans le monde – les personnes à revenus faibles et moyens ne seraient pas touchées.
«La vulnérabilité à de nombreux impacts climatiques est fortement liée au revenu et à la richesse, non seulement entre les pays mais aussi au sein de ceux-ci», écrivent les auteurs.
Ils appellent également à taxer les bénéfices des entreprises de l’industrie pétrolière et gazière.
Le tiers des émissions des riches pour éradiquer la pauvreté
Tout le monde contribue au bilan carbone mondial, mais pas de la même manière; les 10% plus riches sont responsables de près de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Si ce groupe les réduisait du tiers, les pays en développement pourraient bonifier leur budget carbone afin de développer leur économie et ainsi d'éradiquer la pauvreté, indiquent également les auteurs.
Les économistes calculent qu’en redistribuant de manière égale les émissions de GES à tous les pays, un citoyen moyen de la République démocratique du Congo pourrait émettre dix fois plus qu’actuellement, alors qu’un Nord-Américain et un Européen moyen verraient leurs émissions baisser de 70% et 40% respectivement.