Un dauphin scarifié à l'intention d'une ONG repêché en France

Un dauphin mutilé sur lequel a été gravé le nom d’un organisme de protection des écosystèmes marins et de la biodiversité a été repêché en France. Ce triste évènement survient alors que de plus en plus de dauphins sont victimes de la pêche dans l'océan Atlantique.
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Une équipe de l’organisation non gouvernementale (ONG) Sea Shepherd a découvert le cadavre d’un dauphin commun mutilé et scarifié, samedi dernier, lors d’une patrouille dans le golfe de Gascogne, à 32 kilomètres au large des Sables-d’Olonne, en France.
Le message «Sea Shepherd PD [pour police departement]» avait été gravé à même la peau de l’animal. Deux lambeaux de chair avaient également été découpés sur l’aileron dorsal.
Des pêcheurs auraient tenté de passer un message à l’ONG, qui dénonce les mauvaises techniques de pêche causant la mort de centaines de dauphins communs chaque année dans l’Atlantique Nord. L’espèce est pourtant protégée en France et en Europe.
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Coincés dans les filets des chalutiers, les dauphins meurent noyés, surtout en hiver, lorsqu’ils s’approchent des côtes pour se nourrir de poissons. Ils sont retrouvés morts, échoués sur des plages, notamment en Vendée et en Charente-Maritime.
Les activistes de Sea Shepherd ont exposé dimanche, à La Rochelle, deux cadavres de dauphin, dont celui portant le message «Sea Shepherd PD».
Ce n’est pas la première fois que des dauphins sont retrouvés mutilés, déplore l’organisme.
Toujours plus de carcasses de dauphins
Depuis 2016, le nombre de dauphins retrouvés morts ne cesse d’augmenter, selon l'observatoire Pelagis de l’université de La Rochelle-CNRS, qui recense depuis 1970 les échouages de cétacés.
Près de 300 carcasses, à 90 % de dauphins communs, ont été retrouvées sur les côtes du golfe de Gascogne, entre Noël 2022 et le 15 janvier, rapportait Le Monde. Janvier 2023 a d’ailleurs été particulièrement mortel, avec une hausse de 43% de cadavres retrouvés par rapport à la même période l’an dernier.
Ce nombre serait par ailleurs sous-estimé, prévient Sea Shepherd. Seulement 20% des carcasses se retrouvent sur les plages et 80% coulent au fond de l'océan.
Pelagis assure que la situation actuelle est «intense» et «particulièrement précoce». La période la plus mortelle pour le mammifère marin se situe généralement en février.
La majorité des dauphins échoués portent des traces de capture dans un engin de pêche, toujours selon l’observatoire.
Les pêcheurs sont pourtant légalement tenus de signaler tout accrochage avec un dauphin. La loi condamne «toute forme de destruction, de capture, de poursuite et de harcèlement» à l’encontre de l’espèce, mais tolère les «captures accidentelles dans les engins de pêche».