Il sera bientôt interdit de «laver» son entrée en asphalte à Rimouski | 24 heures
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Il sera bientôt interdit de «laver» son entrée en asphalte à Rimouski

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J.A. - stock.adobe.com

Qui n’a jamais aperçu un voisin, le printemps venu, en train de laver son asphalte au boyau d’arrosage? La Ville de Rimouski est sur le point d’interdire cette pratique. Le nouveau règlement suscite toutefois la grogne puisque certains citoyens le voient comme une menace à leurs libertés individuelles. 

Par soucis «d’économie d’eau» et pour «agir contre les changements climatiques», le conseil municipal de la ville du Bas-Saint-Laurent entend interdire le nettoyage des entrées privées avec de l’eau potable, en tout temps. 

Les contrevenants s’exposent à des amendes de 175$. 

L’arrosage des stationnements privés est actuellement autorisé une fois par année, du 20 avril au 20 mai, au moment où la disponibilité en eau est plus importante avec la fonte de la neige au printemps.  

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Des citoyens mécontents 

La nouvelle rapportée par le Journal Le Soir il y a une dizaine de jours a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. 

La modification au règlement ne fait pas l’affaire de tous les citoyens, à commencer par Jean Claude Roy, qui a lancé une pétition en ligne pour la contester. Elle cumulait un peu plus de 50 signatures lundi midi.  

Le projet est «abusif et infantilisant», s’accordent les signataires, qui se disent satisfaits du règlement actuel. Le nettoyage printanier des aires de stationnement est, selon eux, une corvée domestique «reconnue» et «relevant de la sphère privée», au même titre que la lessive ou le déneigement. 

Certains auraient aimé être consultés par le conseil municipal.  

D’autres considèrent la nouvelle réglementation comme une menace «aux libertés individuelles» et à «l’autonomie de la personne». 

«Ne brime[z] pas nos droits. L'eau est disponible. Pourquoi ne pas l'utiliser intelligemment. L'eau est une ressource renouvelable pourquoi bannir son utilisation. L'usage une fois par année est loin d'être un usage abusif», fait valoir une des signataires. 

«La ville de Rimouski, laquelle je baptise depuis peu RIMOSKOV, s’en vient avec trop d’interdictions et de restrictions», signale un citoyen mécontent. 

Arriver «en 2023» 

Les municipalités de la province sont tenues d’adopter une réglementation similaire à celle actuellement en vigueur à Rimouski, en vertu de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable élaborée en avril 2019 par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. 

À Montréal et à Québec, par exemple, le lavage des entrées d’automobile n’est permis que du 1er avril au 15 mai de chaque année. Mais plusieurs villes, dont Oka, Drummondville et Trois-Rivières, interdisent déjà cette pratique, excepté lors de travaux de construction le justifiant. 

La Ville de Rimouski compte ainsi leur emboîter le pas. 

«Nous sommes en 2023 et je pense que personne n’a besoin d’être convaincu de la nécessité d’agir contre les changements climatiques», a souligné en entrevue au Journal Le Soir le conseiller municipal instigateur de la motion, Jocelyn Pelletier.  

La modification au règlement doit être soumise au vote le 27 février. 

Le conseiller note également que la région du Bas-Saint-Laurent a subi de graves épisodes de sécheresse dans les dernières années. De nombreux avis d’interdiction d’arrosage ont été émis en raison de la trop forte consommation d’eau potable.  

En juin dernier, le maire de Rimouski, Guy Caron, rappelait que la municipalité avait parfois atteint en période estivale des pointes de consommation d’eau semblable à celle d’une ville de plus de 100 000 habitants. Rimouski ne compte pourtant que 48 664 personnes.