Dans l'univers musical de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques | 24 heures
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Dans l'univers musical de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques

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Qui d’autre que Philippe-Audrey Larrue-Saint-Jacques pourrait intituler son spectacle Enfant du siècle, ultime référence à Alfred de Musset?

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Et même son affiche pastiche le tableau La plus belle femme de Paris de James Tissot peint entre 1883 et 1885. Le ton est donné. 

Explore-t-il des avenues musicales aussi guindées? Attention! Philippe-Audrey Larrue-Saint-Jacques pourrait vous surprendre...

Le titre de ton spectacle est inspiré d’un poème d’Alfred Musset. Pourrais-tu un jour carrément publier un recueil de poésie?

J’avoue que j’ai pas cette prétention-là et je pense pas encore maîtriser assez l’écriture pour prétendre être un vrai poète. Même les romans... Je vois beaucoup de collègues qui en publient. Je trouve ça super inspirant, mais je suis encore un peu complexé pour prétendre à une quelconque publication. 

Est-ce que tu as été approché en ce sens-là?

Oui, souvent. Je te dirais que chaque année je reçois souvent des offres très intéressantes. À un moment donné, ça s’était presque concrétisé. J’avais commencé à faire des rencontres. Des genres d’essais préliminaires pour savoir où est-ce que ça pourrait aller. Je me suis dit que j’allais attendre de travailler encore mon écriture pour être sûr que ce soit bon. 

Ce serait quoi la meilleure poésie mise en musique?

Je suis un gros fan de Douze hommes rapaillés. Pour apprendre la poésie de Miron, c’était une bonne place. Mais tu vois, je suis pas un fan de Léo Ferré chante Rimbaud et compagnie. À la base, je suis pas fan de Léo Ferré...

Qu’est-ce que vous écoutiez à la maison quand tu étais jeune?

On n’était pas une maisonnée où il y avait constamment de la musique. C’était pendant des repas ou des fois en auto. 

La musique qui jouait beaucoup c’était évidemment de la chanson française et de la musique classique. C’est très étonnant! (Rires...). Brassens, Barbara, Charles Trenet... Brel évidemment. Aussi la musique classique, c’était souvent de la musique d’orchestration, du Chopin. 

On n’était pas une famille portée sur la musique américaine, la musique rock. C'était très chanson française à la Françoise Hardy, Gainsbourg et compagnie. 

Et à l’adolescence, est-ce que tu es allé voir ailleurs musicalement?

Une affaire qui est venue s’ajouter c’est le rap. Particulièrement le rap américain et le rap français. À l’époque du début des années 2000, le rap québécois c’était encore un style qui était en développement. Aujourd’hui ça a changé. 

À l’époque où j’ai découvert le rap à l’adolescence au début des années 2000, tu avais Sans Pression, Dubmatique... 

Les jeunes aujourd'hui, ils ont Loud, ils ont FouKi, ils ont eu Jeune Loup pendant un bout de temps. Moi le premier qui a changé ma vie au Québec c’était Manu Militari. Il avait un album-concept, Voix de fait. 

As-tu déjà joué d’un instrument?

J’ai essayé tous les instruments ou à peu près... Le seul où j’étais pas si pire c’était le triangle. Ça te donne une idée de ma qualité musicale. 

Ton parolier ou parolière fétiche?

Brel et Barbara pour moi c’est deux sommets. Aussi, j'aime Brassens. Cette espèce de trinité-là de Brel, Barbara, Brassens, pour moi, c’est plus proche du rap aujourd’hui qu’on peut le penser. 

Surtout Brassens qui utilise beaucoup d’images, beaucoup d’humour, d’une certaine forme d’autodérision parfois. Il y a vraiment un côté construction d’images, construction de récit qu’on retrouve dans le rap aujourd’hui. 

Je suis un méga-fan de Michel Berger comme beaucoup de gens qui aiment la musique des années 80. Renaud aussi, mais dans sa passe fin années 70. Et aujourd’hui je suis un fan de trois gars: Alpha Wann, Damso et Nekfeu. Pour moi c’est de la haute poésie. 

Avec quel autre humoriste t’entends-tu le mieux musicalement?

Adib (Alkhalidey) et moi, on s’envoie souvent des affaires en se disant «écoute-ci, écoute ça». Parce que les deux on aime beaucoup les textes. Dès qu’on découvre quelque chose, on se l’envoie instantanément. 

Entre les shows, sur la route, tu écoutes quoi?

Alpha Wann. C’est son vrai nom en plus. C’est ça que j’aime. J’écoute énormément Damso, Alpha Wann, Nekfeu, Orelsan. Luther aussi. Dans la musicalité, ça fait naître des images qui font naître des idées. 

Sinon, Juliette Armanet, Clara Luciani.  

Te souviens-tu de ton premier walk-in quand tu as commencé à jouer dans les bars?

Oui! Il y en a deux! Il y avait le Rondeau from Abdelazer de Henry Purcell. Et j’avais un extrait du discours d’Albert Camus quand il a reçu le Prix Nobel. (Rires...) Ça clashait quand même. J’arrivais avec ma clé USB. Dépendamment de comment je sentais la soirée, je mettais soit Abdelazer, soit le discours. 

Ça va bien avec la façon dont tu te présentes. Mais est-ce qu’il y a un artiste que tu apprécies qui pourrait nous surprendre?

Je sais pas à quel point c’est étonnant, mais je suis amateur d’Eminem et Dr. Dre. Au point de pouvoir les chanter par cœur au karaoké. Je suis un méga fan de la west coast.

J’ai pas boudé mon plaisir quand je suis allé voir NOFX non plus. NOFX, Violent femmes... Toute cet espèce de punk alternatif des années 80, 90... Je trippe quand même beaucoup sur cette scène. 

Un artiste ou un groupe que tu ne manques jamais quand il vient à Montréal ?

Jusqu’à maintenant je suis deux en deux avec Clara Luciani. Mais ça va être pour toute ma vie. 

Ta dernière découverte musicale?

Luther. C’est un rappeur qui a fait un EP, Garçon. Je suis à peu près sûr qu’il va tout exploser. Il vient de France. J’ai eu l’impression d’entendre Nekfeu la première fois que je l’ai entendu. Mais d’une autre façon. Je suis aussi un gros fan de Vince Staples, un rappeur américain. 

Pour connaître ses dates de spectacles, visitez le site de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques.

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