Dans l'univers musical d'Anne-Marie Withenshaw

Alors qu’elle lance la série Quépop sur la musique pop québécoise des années 90, Anne-Marie Withenshaw a revisité avec nous les étapes de sa vie de mélomane.
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D’autant plus que toute sa carrière - autant à MusiquePlus qu’à ses débuts de DJ - a gravité autour de la musique et ses stars.
En lien avec Quépop, qui serait pour toi l’artiste québécois qui représente le mieux la pop des années 90?
Tout mon univers, quand j’avais 12 ans, 14 ans, c’était Jean Leloup. C’était impossible de ne pas commencer la série avec lui. Par contre, étant le personnage mystérieux qu’il est, pour Quépop, ça a été impossible de le rencontrer. On ne sait pas où il est.
Pour plusieurs autres personnes, c’est aussi les BB, Mitsou... Ça dépend. Pour moi, c’était Jean Leloup.
Qu’est-ce que tes parents écoutaient comme musique?
Mon père, avant que je naisse, était trompettiste dans un band. Il a toujours adoré les chanteuses jazz. Ella Fitzgerald, Shirley Horn...
Quand j’étais petite, je me souviens que mes parents écoutaient ABBA, Voulez-vous. Aussi, un de mes premiers souvenirs, c’est que je regarde le tourne-disque et c’est un disque de Nathalie Simard. Son disque rose avec des toutous, son disque de Noël ou son disque avec La danse des Canards, Donne la patte Chibouki.
Tu étais une fan de MusiquePlus avant même d’y travailler?
Pour vrai, quand j’étais une ado dans une chambre au sous-sol, il y avait deux enregistreurs. Un pour enregistrer la radio et un pour enregistrer MusiquePlus. Je recensais les vidéoclips dans un cahier artisanal.Il y a des dizaines d’heures de cassettes VHS. J’étais vraiment méthodique. J’écrivais: «À une minute 32 secondes, il y a un clip de Jean Leloup...»
Au podcast Avec son Sam de Sam Breton, tu as déclaré, «À partir de secondaire 3, mon amour de la musique m’a rendu cool...» Qu’est-ce que tu écoutais à ce moment-là?
J’avais un petit sac à dos de Schtroumpfs dans lequel je traînais mes cassettes de Jean Leloup, L’amour est sans pitié et son mini-album de 1990. On trippait vraiment beaucoup sur Guns N’ Roses. Je capotais sur The Doors, Led Zeppelin. J’adorais Daniel Bélanger.
J’aimais beaucoup le hip-hop aussi. J’ai eu une grosse passe Cypress Hill, Beastie Boys.
Un album que tu t’es procuré dans plus d’un format (cassette, CD, vinyle)?
Achtung Baby de U2. C’est aussi mon premier show. J’avais la cassette et après ça je me suis upgradé au CD.
Mais je trouve ça intéressant que tu demandes ça parce que les années 90, c’est la décennie durant laquelle on est passé à quatre formats. À la fin des années 80, c’est encore le vinyle. La cassette est arrivée. Après, au milieu des années 90, on est dans le CD. Puis à la fin des années 90, c’est l’arrivée des Napsters, Limewire.
Tu as déjà été DJ aux Foufounes Électriques... Comment t'es-tu rendue là?
J’allais au Collège André-Grasset et le concierge était Carlos (Araya) d’Anonymus. Il était ami avec Shantal Arroyo qui jouait dans un autre band (Overbass). Elle était gérante aux Foufs et elle m’a engagé comme DJ. J’avais jamais fait ça! Je traînais mes 200 CD chaque jeudi. J’habitais chez mes parents. Mon père m’attendait à la fin de mon shift. Shantal me donnait 80$ cash.
Qu’est-ce que tu faisais jouer?
Des trucs pseudo-alternatifs qui touchaient un peu à la pop. Genre Björk, White Zombie, Pantera. Beaucoup de drum ‘n’ bass aussi.
À côtoyer comme ça très tôt le milieu de la musique, tu n'as jamais eu le goût de faire de la musique aussi?
Oui. J’avais plein de modèles musicaux féminins. J’adorais Björk, Tori Amos. Mais j’avais pas le talent de compositrice. Je jouais de la guitare. J’avais une mineure en musique à Concordia, mais tout le monde est devenu plus prolifique et talentueux que moi.
Dans ma cohorte il y avait Régine(Chassagne) d’Arcade Fire. Il y avait deux membres du band de Sam Roberts, deux membres des Dears. Il y avait Corneille...
Dans tes années à Musiqueplus, quel artiste t’a le plus impressionnée?
Honnêtement, j’ai tremblé devant Bono. Je me disais «Gère-toi!» (Rires...) U2 était venu à Montréal pour la tournée Elevation. J'avais eu un long entretien avec The Edge et Adam Clayton. Je me trouvais hyper chanceuse.
Et le lendemain on m’a dit «Bono est à l’hôtel Saint-James. Il va te parler 5 minutes.» On l’a attrapé en paparazzi. C’était pas l’fun. J’étais comme pas prête. J’en ai tremblé. Je suis certaine que c’était pas une très bonne entrevue.
En tant que maman, est-ce qu’il y a de la musique pour enfants que tu n’es plus capable d’entendre?
Mes filles aiment toutes sortes de choses. Emma est très pop. Elle aime Taylor Swift, Lady Gaga, Katy Perry, John Mayer, Jack Johnson... Quand elle était très jeune, on est passé par toutes les princesses de Disney. Toutes les tounes de soundtracks que personne n’écoute genre Ma petite pouliche... Mais j’aime vraiment ça! Ça me dérange pas d’écouter la trame sonore de Passe-Partout. Je te le jure! (Rires...)
Je suis allée de mon plein gré aller voir Coucou Passe-Partout à la Place des Arts cette année. Je trouve ça beau que Lin-Manuel Miranda se force à faire des bonnes trames sonores pour enfants. C’est bon Moana, Encanto. J’aime ça pour vrai.
Ton dernier coup de cœur musical ?
Je suis très prête pour le retour en force de Miley Cyrus. Sa tournée Bangerz, ça a vraiment été un grand moment dans ma vie. Et là, avec Flowers, je suis contente qu’elle ait enfin le respect qu’elle mérite.
Sinon, je suis quand même impressionnée par le talent du jeune Stephen Sanchez.
En famille, on est allés voir Dua Lipa, Machine Gun Kelly l’année passée. J’ai hâte d’aller voir Angèle au Centre Bell. Billie Eilish aussi.
Écoutez la liste de lecture d'Anne-Marie Withenshaw.
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