Agression sexuelle: la victime d’Harold LeBel est Catherine Fournier

Le nom de la victime de l’ancien député de Rimouski est désormais connu. Il s’agit de l’actuelle mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, qui a décidé de faire lever l’ordonnance protégeant son identité. Le documentaire du Bureau d’enquête qui l’a suivie pendant tout le processus judiciaire sortira demain.
Catherine Fournier, qui était une élue de l’Assemblée nationale au moment des faits, souhaite désormais «faire œuvre utile» et contribuer à «rendre plus accessible le système de justice», comme elle l’a confié au Bureau d’enquête.
«Même si je suis quelqu’un qui est informé, éduqué, outillé, que j’ai été députée à l’Assemblée nationale, il y a plein d’étapes de ce processus que je ne connaissais pas», confie-t-elle en entrevue.
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«Si je peux utiliser mon expérience pour améliorer notre connaissance du système de justice ou convaincre des gens d’aller porter plainte parce qu’ils auront moins peur d’affronter cette inconnue-là, alors pour moi, ce sera mission accomplie», ajoute-t-elle.
Un documentaire présenté aux médias à 14h
Dans sa décision de lever l’interdit de publication, le juge Serge Francoeur souligne que la demande de Catherine Fournier est un choix «éclairé, libre, volontaire et dans le but de pouvoir s’exprimer publiquement sur son expérience à travers le système judiciaire».
Le film, intitulé Témoin C.F. en référence aux initiales utilisées dans l’acte d’accusation porté contre Harold Lebel, sera disponible au grand public sur la plateforme Vrai dès demain. Il sera aussi présenté aux médias aujourd’hui, à 14h.
Le documentaire d’une durée de 70 minutes offre une fenêtre inédite sur les grandes étapes des procédures à travers lesquelles Catherine Fournier a dû passer.
«Je n’ai jamais autant pleuré»
Interrogée sur la production de ce documentaire lors d’une réouverture d’enquête au procès d’Harold LeBel, Mme Fournier avait expliqué qu’elle n’avait initialement pas l’intention de se lancer dans un tel projet.
Elle avait alors rappelé que le fait que son identité était protégée par une ordonnance de non-publication était même ce qui l’avait convaincue au départ de porter plainte à la police.
- Écoutez l'entrevue avec Marie–Christine Noël, journaliste au Bureau d’enquête de Québecor et réalisatrice à l’émission d'Alexandre Moranville-Ouellet diffusée en direct via QUB radio :
Cependant, lors de l’arrestation de l’ancien député péquiste, en décembre 2020, la divulgation dans les médias de certains détails avait permis de l’identifier. Sur les réseaux sociaux et même à la télévision, son nom avait alors circulé à vitesse grand V.
«Je pensais que mon identité allait être protégée. Je n’ai jamais autant pleuré de ma vie», avait-elle ainsi témoigné devant la cour.
Harold LeBel désormais libre
Harold LeBel a agressé Catherine Fournier en octobre 2017, alors qu’elle passait la nuit à Rimouski avec une amie à l’occasion d’un déplacement professionnel.
Reconnu coupable et condamné à 8 mois de prison, Harold LeBel a finalement obtenu sa libération conditionnelle le 21 mars.
Il a pu bénéficier d’une sortie préparatoire à la libération conditionnelle et il devait séjourner en maison de transition jusqu’à dimanche dernier.
Au total, l’ancien député de Rimouski aura donc purgé 54 des 243 jours de détention auxquels il avait été condamné le 26 janvier 2023 par le juge Serge Francoeur.
− Avec Marie-Christine Noël