Il faut gagner entre 27 000$ et 38 000$ net pour vivre décemment au Québec | 24 heures
/portemonnaie

Il faut gagner entre 27 000$ et 38 000$ net pour vivre décemment au Québec

Image principale de l'article Entre 27 000$ et 38 000$ pour vivre décemment
Photomontage Julie Verville

Combien faut-il gagner par année pour pouvoir au-dessus du seuil de pauvreté au Québec? Et de l’heure? Voici 4 choses à savoir de l’étude sur le revenu viable au Québec pour l’année 2023 de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) publiée mercredi.  

• À lire aussi: 15,25$/h: voici combien d'heures il faut travailler par semaine au salaire minimum pour payer son loyer

• À lire aussi: Voici ce qu’un couple qui gagne 100 000$ peut s’acheter comme propriété

Entre 27 047$ et 37 822$  

Pour qu’un ménage d’une seule personne puisse vivre décemment, hors de la pauvreté, au Québec, elle doit faire entre 27 047$ et 37 822$ (après impôts), selon la région. L'an dernier, il fallait plutôt un revenu entre 25 128$ et 34 814$. 

Par vivre décemment, l’institut entend qu’un ménage doit avoir un revenu disponible qui aille au-delà de la simple couverture des besoins de base telle qu’établie par la Mesure du panier de consommation (MPC). Cette dernière tient compte des dépenses pour s’alimenter, se vêtir, se loger, se déplacer et pour payer d’autres nécessités, comme un téléphone cellulaire, une connexion internet et des produits de soins personnels, entre autres. 

PHOTO ADOBE STOCK 

L’étude de l’IRIS, qui en est à sa neuvième édition, s’est penchée sur sept localités et trois types de ménages. 

Voici les résultats pour 2023 :  

Montréal  

Pour une personne seule : 32 252$ 

Pour un adulte et un enfant : 44 187$ 

Pour deux adultes et deux enfants : 71 161$  

Québec 

Photos d'archives Josée Guillemette 

Pour une personne seule : 31 104$ 

Pour un adulte et un enfant : 43 029$ 

Pour deux adultes et deux enfants : 69 781$ 

Gatineau 

Pour une personne seule : 32 358$ 

Pour un adulte et un enfant : 46 736$ 

Pour deux adultes et deux enfants : 73 585$ 

Sherbrooke 

Pour une personne seule : 28 767$ 

Pour un adulte et un enfant : 41 027$ 

Pour deux adultes et deux enfants : 68 163$ 

Saguenay 

Pour une personne seule : 27 047$ 

Pour un adulte et un enfant : 48 706$ 

Pour deux adultes et deux enfants : 66 911$ 

Trois-Rivières 

Photo Le Journal de Montréal, Amélie St-Yves 

Pour une personne seule : 27 358$ 

Pour un adulte et un enfant : 39 895$ 

Pour deux adultes et deux enfants : 67 205$ 

Sept-Îles  

Pour une personne seule : 37 822$  

Pour un adulte et un enfant : 50 067$ 

Pour deux adultes et deux enfants : 76 918$ 

Une augmentation plus vite que l’inflation 

Bien que le taux d’inflation au Québec soit de 6,7% pour 2022, la facture pour un ménage composé de deux adultes et deux enfants a quant à elle augmenté de 8% à 12%, selon les localités.  

«Comme l’inflation a été particulièrement élevée dans les secteurs du logement, de l’alimentation et du transport, qui composent la majorité des dépenses des ménages au bas de l’échelle, une simple indexation des programmes de soutien au revenu ou du salaire minimum ne permet pas d’atteindre ou de maintenir un niveau de vie viable en 2023», déplore Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’IRIS ayant participé à l’étude. 

En 2020, environ 1,25 million de Québécois gagnaient des revenus sous le seuil viable, soit 13 à 17% de la population de la province, indique la chercheuse. 

Il faut savoir que les mesures d’aide financière temporaires liées à la pandémie de COVID-19 ont permis de baisser la proportion de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté. La fin de ces mesures de soutien au revenu signifie que le pourcentage remontera d’environ 3%, précise-t-elle. 

Un minimum de 20$/heure 

Le salaire minimum actuel de 15,25$ l’heure est trop bas pour pouvoir se sortir de la pauvreté, évalue l’IRIS.  

«Cette année encore, malgré une hausse du salaire minimum que le gouvernement estime généreuse, une personne seule habitant à Montréal et travaillant à temps plein au salaire minimum parvient tout juste à couvrir ses besoins de base et touche un revenu qui équivaut à seulement 78% du revenu viable.» 

Même si la hausse de 1$ – soit 7% – est plus élevée que l’inflation générale, elle «reste inférieure à la hausse du coût de la vie dans plusieurs postes de dépenses importants et incontournables» comme le logement et l’épicerie dans certaines localités, peut-on lire dans l’étude. 

Joël Lemay / Agence QMI 

«Pour faire en sorte que “travailler” ne rime plus avec “pauvreté”, il faudrait un salaire minimum à au moins 20 $ l’heure», indique Eve-Lyne Couturier dans le communiqué.  

Les mesures gouvernementales aident les mieux nantis 

AGENCE QMI 

Dans son étude, l’IRIS réitère que les baisses d’impôt annoncées lors du budget 2023-2024 du gouvernement du Québec profitent davantage aux mieux nantis et «augmentent d’autant les inégalités de revenus». 

Selon Eve-Lyne Couturier, le gouvernement Legault aurait pu prendre des mesures différentes afin de «prioriser la protection du pouvoir d’achat des revenus au bas de l’échelle avec un effet positif sur l’ensemble de la société». 

«Alors que le gouvernement consulte pour la prochaine édition du plan d’action requis par la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, les constats contenus dans l’édition 2023 du revenu viable indiquent les chemins à emprunter vers un Québec sans pauvreté», conclut la chercheuse. 

À voir aussi :

s

À lire aussi

Vous pourriez aimer

En collaboration avec nos partenaires