Donald Trump déclaré responsable d’agression sexuelle | 24 heures
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Donald Trump déclaré responsable d’agression sexuelle

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Le jury a également décidé que M. Trump devait lui verser 5 millions $ de dommages-intérêts pour cette agression sexuelle dans un grand magasin de New York en 1996 et pour diffamation à partir de la révélation des faits par Mme Carroll en 2019.

«Ce verdict est une honte», a aussitôt dénoncé sur son réseau social Truth Social l’ancien président américain.

Son équipe de campagne a déclaré dans un communiqué qu’il comptait faire appel de la décision.

Sa plaignante, Mme Carroll, 79 ans, était très émue et a serré dans ses bras plusieurs de ses avocats et son entourage qui avaient les larmes aux yeux.

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Elle a quitté, souriante, sous ses lunettes de soleil, le palais de justice de Manhattan sans faire de déclaration et accompagnée de sa fidèle avocate Roberta Kaplan.

Le procès au civil a duré deux semaines et Donald Trump n’est pas venu témoigner devant le tribunal fédéral de Manhattan, présidé par le juge Lewis Kaplan.

L’ancien locataire de la Maison-Blanche, qui compte la reconquérir en 2024, a toujours nié les faits.

E. Jean Carroll et Donald Trump

Photo AFP

E. Jean Carroll et Donald Trump

Livre de 2019 

Juste après que le jury se retire pour délibérer, Me Kaplan avait déploré que Donald Trump ait publié un nouveau post sur son réseau social Truth Social, alors que le juge avait demandé qu’il s’abstienne de perturber les débats par médias interposés.

L’ancien président y affirmait, à tort, qu’il n’avait pas été autorisé à s’exprimer à ce procès, alors que le juge l’avait invité à témoigner à de nombreuses reprises.

E. Jean Carroll avait fait ses premières révélations en 2019 dans un livre, où elle accusait pour la première fois Donald Trump, alors président des États-Unis. Elle avait dans un premier temps déposé plainte pour diffamation, car il l’avait accusé de mentir pour faire vendre son ouvrage.

Puis, en novembre dernier, elle a intenté un procès pour viol, grâce à une nouvelle loi de l’État de New York permettant aux victimes présumées d’agir en justice au civil même pour des faits potentiellement prescrits.

S’il n’existe aucun témoin oculaire ayant vu Donald Trump et E. Jean Carroll il y a plus de 25 ans dans les rayons — déserts selon la plaignante — du magasin, deux proches amies de la journaliste ont confirmé devant le tribunal qu’elle leur avait confié, peu après les faits présumés, avoir été «agressée» ou «attaquée» par l’homme d’affaires.

Deux autres femmes, parmi celles qui ont accusé Donald Trump d’agression sexuelle dans le passé, ont aussi livré leur témoignage devant le jury.

D’après Me Kaplan, l’ancien président américain aurait agi à chaque fois selon le même «modus operandi», celui qu’il décrit lui-même dans une vidéo devenue célèbre, où on l’entend en 2005 se vanter d’embrasser et toucher les femmes à sa guise.

Trump pourrait-il faire de la prison?

Depuis 2019, à New York, la limite pour porter plainte au criminel pour certains crimes de nature sexuelle est de 10 à 20 ans après les faits. 

Comme les accusations formulées contre Trump remontent à plus de 30 ans, il n’est plus possible de l’accuser au criminel. Il ne fera donc pas de prison, même s’il a été trouvé coupable. 

Habituellement, le délai pour intenter une action civile en cas d'agression sexuelle à New York est de trois ans. Mais en 2022, l'État a adopté une loi qui accorde aux victimes un délai d'un an pour intenter une action en justice dans le cadre d’une agression sexuelle pour laquelle le délai maximum est expiré.

Mme Carroll a amorcé les démarches judiciaires contre M. Trump presque immédiatement après l'entrée en vigueur de la loi. 

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