Écoanxiété, microplastique, greenwashing: la crise climatique s’invite dans les dictionnaires

L’urgence climatique s’accélère et comme on en parle de plus en plus, plusieurs nouveaux mots y étant liés font leur entrée dans les éditions 2024 des dictionnaires Le Petit Larousse et Le Petit Robert.
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Ainsi, on pourra retrouver les mots et expressions «écoanxiété», «microplastique», «dette climatique» et «greenwashing» dans les pages des ouvrages de référence.
Voici les définitions de quelques-uns des termes qui sont désormais intronisés au panthéon de l’orthographe:
Écoanxiété: Forme d’anxiété liée à un sentiment d’impuissance face aux problématiques environnementales contemporaines (dérèglement climatique, destruction des écosystèmes, multiplication des catastrophes naturelles, etc.).
Cette peur chronique d’une catastrophe écologique irréversible touche surtout les 18-24 ans.
Réensauvagement: Mode de protection de l’environnement consistant à rendre aux écosystèmes leur caractère naturel, sauvage. Il se fonde, d’une part, sur la réintroduction d’espèces disparues (de grands mammifères, notamment), et d’autre part, sur l’absence d’intervention humaine dans l’évolution ultérieure de ces écosystèmes.
Vélorution: Mouvement international visant à promouvoir le remplacement des moyens de transport à moteur (y compris électrique) par l’utilisation du vélo et d’autres moyens de déplacement non polluants.
Reflets d’une certaine inquiétude
«Ces nouveaux mots reflètent une certaine inquiétude et c’est tout à fait normal», souligne la directeur de la rédaction des Éditions Le Robert, Géraldine Moinard, en entrevue à FranceInter. «Nous avons besoin de vocabulaire pour exprimer ces craintes.»
Géraldine Moinard explique également dans un article de blogue publié l’an dernier que les nouveaux mots qui font leur entrée chaque année dans les pages du dictionnaire se retrouvent dans l’usage courant, mais aussi dans «des corpus de textes variés, issus principalement des médias, de la littérature et des réseaux sociaux».
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«Fidèle à la mission qu’il s’est toujours donnée, le Petit Robert s’efforce de proposer un service essentiel: rendre compte de l’évolution d’une langue française riche et vivante et éclairer le sens des mots qui disent le monde pour aider à mieux le comprendre», résume-t-elle.
C’est dans cette optique que les mots «crush», «ghoster» et «spoiler» sont également inclus dans Le Petit Robert.
«Les jeunes générations contribuent au renouvellement du lexique – parfois en puisant dans la langue anglaise –, pour parler des interactions sociales, mais aussi des émotions», écrit le directeur général du Petit Robert, Charles Bimbenet.
— Avec des informations de FranceInter et du Figaro