Pourboire, attitude, prix: 12 choses à éviter pour ne pas gosser votre tatoueur

Aller se faire tatouer en gang, essayer de gérer le travail de son tatoueur, se faire tatouer sur un coup de soleil, être en boisson: il y a certaines choses qui sont à éviter quand on va se faire tatouer. Des artistes nous présentent 12 choses qui les font grincer des dents.
1 - Vouloir trop (tout) contrôler
«La microgestion dans le design, c’est quelque chose de fatigant. Parce qu’au final, il y a des gens qui viennent voir un tatoueur professionnel, mais qui veulent tout contrôler. Donc, il n’y a pas de liberté créative», indique Clément Sicot, tatoueur et propriétaire du studio Désolé Maman, à Montréal.
Il est préférable d’être ouvert d’esprit et de faire confiance à son tatoueur, surtout dans le cas d’un tatouage fait sur mesure, poursuit-il.
«Si tu engages quelqu’un pour faire ton plancher, mais que tu essaies de tout décider à la place de faire confiance à son expertise, c’est possible qu’au final, ton plancher ne soit pas aussi beau que si tu l’avais laissé faire sa job sans être dérangé. C’est un peu la même chose avec le tattoo», illustre l’artiste.
2 - Demander le tattoo d’un autre
À l’exception des tatouages faits à partir de dessins préexistants comme les flashs, les logos ou les symboles, un tatoueur ne va généralement pas accepter de reproduire exactement un dessin qu’il n’a pas créé.
«Il y a un peu un code d’honneur entre tatoueurs: on ne tatoue pas le travail de quelqu’un d’autre. Ce n’est vraiment pas bien vu», explique Laurier Poliquin, artiste-propriétaire chez Chibi Tattoo, à Montréal.
Donc, si vous amenez une image avec vous lors de votre rendez-vous, sachez qu’elle servira d’inspiration, mais que le tatoueur va en faire une œuvre originale.
3 - Mal choisir son tatoueur
C’est important de choisir son tatoueur en fonction du style que vous désirez, insiste Clément Sicot.
«Quand un tatoueur a bonne réputation, beaucoup de gens ont tendance à demander des tatouages qui ne collent pas avec son style. Ils ont des amis qui se sont fait tatouer par tel artiste, donc ils veulent aussi faire affaire avec cet artiste. Mais un tatoueur, ça ne fait pas n’importe quel dessin. Il faut bien s’informer, regarder les tatouages que l’artiste a faits sur les réseaux sociaux pour essayer de voir si ça fonctionne.»
4 - Demander des changements de dernières minutes
Si vous avez des doutes sur le design de votre tatouage, parlez-en avec votre tatoueur et évitez de demander des changements au dernier moment, implore Laurier Poliquin.
«N’attendez pas à la dernière minute, par exemple le soir d’avant, pour demander des modifications majeures, ou même un changement de design ou d’emplacement. Non seulement c’est irritant, mais en plus c’est possible que je précipite les modifications. Je ne vois pas pourquoi quelqu’un voudrait que je rush une modification sur quelque chose qui va être porté toute sa vie», martèle le propriétaire de Chibi Tattoo.
5 - Venir en gang
Les artistes avec qui on a parlé sont unanimes: être accompagné de sa gang, c’est non.
«Tu peux venir accompagné d’une personne, mais les gangs, c’est plate pour tout le monde dans le studio. L’affaire, c’est que souvent, ça va devenir un chilling pour les personnes qui accompagnent. C’est déconcentrant, et on veut avoir toute notre attention quand on tatoue. Nous, on n’est pas là pour relaxer, on travaille», rappelle Clément Sicot.
6 - Amener les enfants
Ce n’est jamais urgent d’avoir un tatouage. Si vous avez un enfant en bas âge, il vaut mieux choisir une plage horaire pendant laquelle vous pouvez venir sans lui, conseille Pierre-Luc Fillion, le propriétaire de Tattoo Shack, à Québec.
«Dans la mesure du possible, essayez de ne pas amener d’enfants. Essayez de venir à un moment opportun. Essayez de la faire garder. Quelquefois, il y a une espèce de baby-boom dans le salon et c’est dérangeant.»
7 - Essayer d’imposer votre horaire
«Beaucoup de gens veulent qu’on s’adapte à leur horaire. Mais si on ne travaille pas un samedi, on ne va pas faire d’exception», indique la tatoueuse chez Tattoo Shack, Noémie Lefrançois.
C’est donc possible que vous ayez à patienter avant de pouvoir obtenir un rendez-vous qui vous convient parfaitement. N’essayez pas d’avoir un rendez-vous hors en dehors des plages horaires établies par le salon.
8 - Arriver et ne pas être prêt
Se faire tatouer, c’est quelque chose de sérieux. Il faut y réfléchir avant de prendre rendez-vous et s’assurer d’être prêt à assumer son tatouage. Surtout s’il s’agit de votre première fois, souligne Pierre Luc Fillion.
«L’autre jour, il y a un jeune qui s’est mis à pleurer. Il était en boule, les grosses larmes et tout. Son tatouage était assez gros et il n’était pas prêt, il demandait sa mère. Sa vie était gâchée. Mais comme la séance était commencée, il a fallu lui parler et calmement lui faire comprendre qu’il devait assumer son choix», raconte-t-il.
Il est aussi préférable d’éviter de se faire tatouer lorsque votre peau est «endommagée», souligne pour sa part Laurier Poliquin.
«Ça arrive que des gens viennent se faire tatouer avec un coup de soleil. Généralement, on doit repousser la séance, parce que tu vas vraiment abîmer ta peau si on le fait», mentionne-t-il.
À l’inverse, éviter le soleil, bien vous hydrater et vous exfolier la peau, ça peut aider votre tatoueur.
9 - Porter les mauvais vêtements
Comme une séance de tatouage peut parfois prendre plusieurs heures, c’est important de choisir des vêtements confortables et, idéalement, foncés, pour éviter les taches.
Il est aussi préférable de porter des vêtements qui donnent accès à la partie du corps que vous voulez tatouer, souligne Clément Sicot.
«Il faut être capable de dénuder la partie du corps où va être le tattoo, sans devoir enlever tout son linge. Sinon, ça peut devenir malaisant», dit-il.
10 - Être en boisson
Quand il travaillait dans le Vieux-Montréal, Laurier Poliquin a souvent fait affaire à des gens qui voulaient se faire tatouer après avoir bu un coup. Il ne répétera plus l’expérience.
«Moi, personnellement, ça ne passe pas. Je ne me sens pas bien de faire ça. Avoir le jugement altéré pour se faire faire quelque chose de permanent, je trouve ça très moyen. Je refuserais quelqu’un qui sent l’alcool et je vais lui proposerait un rendez-vous un autre jour,en matinée», précise-t-il.
D'ailleurs, le fait d'être en boisson peut carrément être dangereux.
«C’est une mauvaise idée, parce que l’alcool éclaircit le sang et que ça saigne énormément. Quand ça arrive, ça peut même être dangereux. Si la surface de la peau devient glissante, je peux me piquer moi-même, parce que je n’arrive pas à avoir une bonne poigne sur la peau», prévient-il.
11 - Négocier le prix
Dans le monde du tatouage, il n’y a pas de lignes directrices qui définissent les prix. Ils peuvent donc varier grandement d’un artiste à l’autre, avise Clément Sicot.
«Chaque artiste à son tarif. Chez nous, on a tous des styles différents et des degrés d’expérience différents. Il y en a qui passe la journée complète avec le même client, d’autres qui font des plus petits rendez-vous. Il y en a qui charge à l’heure, d’autres à la pièce. Certaines chargent à la journée ou à la demi-journée. C’est subjectif, il n’y a pas tellement de règles concrètes d’établies», explique celui qui cumule 11 ans d’expérience.
Ça ne veut toutefois pas dire que les prix sont négociables, précise-t-il.
«Si tu n’as pas le budget pour faire le tattoo que tu veux, avec l’artiste que tu veux, ça vaudrait la peine de revoir ton plan», conseille le tatoueur.
12 - Le pourboire n’est pas attendu, mais il est le bienvenu
Les quatre artistes à qui nous avons parlé sont clairs: le pourboire n’est pas obligatoire.
• À lire aussi: Voici un guide pour savoir combien il faut donner de pourboire (et à qui)
Cependant, si vous vous reconnaissez dans certaines des situations qui peuvent rendre la vie des tatoueurs plus difficile, sachez que le pourboire est toujours le bienvenu. D’une certaine façon, il parle de votre appréciation du travail de l’artiste.
C’est d’ailleurs le seul montant qui ira entièrement dans les poches de votre tatoueur.