Vous avez eu plusieurs partenaires sexuels? Cet influenceur ne sortirait pas avec vous

«Plus tu as des relations sexuelles, plus ça vient difficile pour toi de connecter avec des gens parce que t’échanges trop avec tout le monde»: voilà ce qu’a affirmé l’influenceur Alex L’Abbée dans un balado, expliquant ne pas vouloir être en couple avec une femme qui a eu beaucoup de partenaires sexuels. On a demandé à une professionnelle en sexologie ce qu’elle pensait de tels propos.
D’abord, c’est quoi un body count? L’expression fait référence au nombre de partenaires sexuels qu’une personne a eu dans sa vie. Plus son body count est élevé, plus elle a eu de partenaires sexuels différents.
«Si elle a voulu faire ça, c’est son choix. Moi je veux pas être avec quelqu’un de même, enchaîne l’influenceur, qui était invité au balado Raison d’être. Si t’as couché à gauche à droite toute ta vie, pourquoi là, tu changerais?»
L’extrait du balado, dont l’épisode complet sera partagé jeudi, a fait grandement réagir sur les réseaux sociaux.
Des «études scientifiques»
Contacté par 24 heures, Alex L’Abbée s’est défendu en affirmant qu’il a eu peu de relations sexuelles depuis qu’il est jeune pour «préserver son énergie».
«Quand je date quelqu’un mon but c’est de marier, c’est pas juste pour coucher avec toi et passer au prochain la semaine d’après», ajoute-t-il.
L’influenceur affirme même s’appuyer sur des études scientifiques.
«Plus tu as un body count élevé, plus ton ocytocine diminue dans ton cerveau, plus ça devient difficile pour toi de connecter avec les gens, plus le risque de divorce est élevé», avance-t-il.
L’ocytocine est surnommée «hormone de l’amour» ou «hormone de l’attachement», parce qu’elle pourrait jouer un rôle dans la formation de relations monogames, avancent des études.
Les études manquent toutefois sur le sujet pour affirmer que la sécrétion d’ocytocine diminue en fonction du nombre de relations sexuelles d’une personne, insiste la professionnelle en sexologie Kanica Saphan.
Alex L’Abbée peut évidemment choisir ses partenaires selon les critères qui lui sont chers. Mais selon l’experte, les propos de l’influenceur découlent d’un «manque d’éducation» en matière de sexualité.
C’est quoi, un body count élevé?
En entrevue avec 24 heures, Alex L’Abbée mentionne qu’il ne sortirait pas avec une femme qui a déjà couché avec 30 ou 40 hommes, alors que 20 ou moins, «c’est plus que correct».
«Je slut shame personne. Si tu veux coucher avec 1000 personnes, c’est ton choix. C’est un pays libre, tu fais ce que tu veux. Sauf que pour moi, personnellement, ma vie sexuelle, je la partage avec très peu de gens, dans le but d’attirer le même genre de femmes», soutient-il.
Rien de mal à multiplier les partenaires
Pour Kanica Saphan, le fait d’avoir eu de nombreux partenaires sexuels au cours de sa vie n’a pourtant rien de négatif. Au contraire: ça peut contribuer à la «construction identitaire» d’une personne.
Ça ne veut évidemment pas dire qu’une personne doit absolument avoir eu plusieurs partenaires sexuels pour bien se connaître sexuellement, nuance la fondatrice du Sofa Sexologique. Il n’y a toutefois rien de honteux à avoir couché à droite et à gauche, pour reprendre les mots d’Alex L’Abbée.
Kanica Saphan constate d’ailleurs une évolution dans les mentalités.
«On commence à comprendre que les femmes peuvent avoir des partenaires sexuels et que ça ne veut rien dire sur leur moralité ou qui elles sont en tant que femmes, souligne-t-elle. Ça ne veut pas dire que ce sont des femmes faciles non plus.»