Réduflation: 6 produits à l’épicerie dont la taille a beaucoup diminué, mais qui coûtent aussi cher | 24 heures
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Réduflation: 6 produits à l’épicerie dont la taille a beaucoup diminué, mais qui coûtent aussi cher

Image principale de l'article 6 produits qui ont rétréci et qui coûtent autant
Photo d'archives, Chantal Poirier

Votre boîte de biscuits préférés semble en contenir moins que d’habitude? Vous n’avez pas la berlue: elle a probablement été victime de réduflation.

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C’est quoi, au juste, la réduflation? Il s’agit d’un mot-valise composé de «réduction» et «inflation». 

C’est aussi une stratégie assez répandue qu’utilisent les fabricants d’aliments pour économiser sur les coûts de production. Plutôt que d’augmenter le prix de leurs aliments, ils en réduisent la quantité dans les emballages. En résumé, vous en avez moins pour le même prix.

Si les produits transformés sont particulièrement touchés par ce phénomène, «la grande majorité des produits [en épicerie] ont été réduits en quantité», note Sylvain Charlebois, directeur scientifique du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université de Dalhousie.

Autrefois épargnés, même les produits frais y passent. La preuve: l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec a récemment annoncé que, pour le même prix, le casseau de fraises de un litre sera réduit de 25% cet année pour ne contenir que 750 ml de ces baies sucrées.

En plus des fraises, voici 6 autres produits dont les emballages ont rétréci depuis 2016, selon l’enquête des prix en épicerie de Protégez-Vous, réalisée en 2022:

Jus d’orange Tropicana avec un peu ou beaucoup de pulpe

Le format est passé de 1,75 L à 1,54 L

Jus d’orange Oasis avec pulpe

Le format est passé de 1,65 L à 1,5 L

Yogourt Liberté classique nature 2%

Le format est passé de 750 g à 650 g

Fromage P’tit Québec, cheddar très doux

Le format est passé de 460 g à 400 g

Gruau instantané Quaker nature en sachets individuels

Le format est passé de 336 g à 280 g (de 12 à 10 sachets)

Barre collation Quaker Chewy aux brisures chocolatées

Le format est passé de 156 g à 120 g (de 6 à 5 barres)

Comment repérer la réduflation?

Si les changements dans la taille des emballages ou le poids des produits peuvent facilement passer inaperçus aux yeux des non-initiés, toute l’information se trouve néanmoins sur les tablettes. 

«C’est un processus assez transparent», remarque Sylvain Charlebois.

Sur les étiquettes de chacun des produits, on peut évidemment voir le prix total du produit, mais également le prix par 100 grammes. C’est ce dernier qui va augmenter lorsqu’un emballage subit de la réduflation.

Photo Julien McEvoy 

Mais à moins de noter le prix et le poids des produits que vous achetez fréquemment, c’est facile de ne pas se rendre compte qu’un produit a été victime de la réduflation.

Même Statistique Canada a du mal à en tenir compte dans ses calculs qui lui permettent de suivre l’indice des prix à la consommation (IPC), qui mesure l’inflation, déplore Sylvain Charlebois. 

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«On ne le voit pas dans les données, alors que ce serait vraiment important de démontrer hors de tout doute que, justement, on en mesure l’impact sur l’IPC.»

Mais pour certains produits, il semble que le phénomène soit assez flagrant. Les Canadiens disent avoir remarqué à 42,7% une diminution de la taille ou de la quantité des produits d’épicerie, des produits de la boulangerie à 28,6% et des produits de viande à 25,2%, selon un sondage du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université de Dalhousie réalisé en 2021.

Juste des inconvénients pour les consommateurs

Pour le chercheur, l’un des aspects les plus agaçants de la réduflation pour les consommateurs, c’est lorsque ceux-ci se rendent compte qu’un seul paquet d’un produit ne suffit plus.

«On prend pour acquis que les mesures sont adéquates pour notre ménage, et là, on s’aperçoit tout d’un coup qu’il en manque. Il faut acheter un autre paquet, ce qui mener à du gaspillage alimentaire», ajoute-t-il.

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Par ailleurs, dans certains cas, les consommateurs se retrouvent en quelque sorte à payer une double augmentation de prix, s’indigne Sylvain Charlebois. 

Non seulement l’emballage contient moins de produit pour le même prix, mais la baisse de la quantité peut rendre taxable un produit détaxé. Par exemple, si une boîte de barres-tendres passe de six à cinq unités, il faudra ajouter les taxes (14,975%, au Québec) à la facture pour ce produit. 

«Le pire, c’est que ça ne bénéficie ni le manufacturier, ni le commerçant, puisque ça va dans les poches du gouvernement», dit-il.

Comment éviter la réduflation?

Il est malheureusement assez difficile d’échapper à la réduflation, note Sylvain Charlebois, mais ce n’est pas impossible. Le seul truc: acheter en vrac.

Or, si la réduflation ne peut pas, par définition, affecter les produits vendus au poids, leur prix peut évidemment augmenter.

Avec des informations de TVA Nouvelles

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