Près d’un ménage sur cinq dans le Grand Montréal n'a pas les moyens de payer son logement

En 2022, quelque 360 000 ménages du grand Montréal, soit près d’un ménage sur cinq, n’avaient pas un revenu suffisant pour payer leur logement et leurs besoins essentiels comme se nourrir, se vêtir ou se déplacer.
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C’est du moins ce que révèle une enquête de l’organisme Centraide du Grand Montréal publiée lundi.
Les données montrent ainsi que, dans le grand Montréal, pour le ménage moyen, un revenu minimal de 28 000$ était nécessaire en 2022 pour subvenir aux besoins essentiels. Après avoir payé leur loyer, ces ménages commençaient le mois avec un solde négatif. Le total de leur déficit annuel théorique est estimé à 3,6 G$.
Les ménages qui avaient un revenu inférieur à 28 000$ en 2022 devaient, eux, s’endetter ou couper dans les dépenses du panier de consommation.
«Ce portrait de la situation démontre que le logement n’est pas qu’un problème de nombre de portes à construire, mais surtout d’humains impactés et de milieux de vie qui se détériorent. La crise est majeure, en plus de représenter un coût social important», a déclaré Claude Pinard, président et directeur général de Centraide du Grand Montréal, par communiqué.
«Le coût pour se loger exerce une forte pression sur les ménages, encore davantage sur ceux qui sont à faible revenu», a-t-il ajouté, soulignant l’urgence d’agir pour que «personne ne [soit] oublié ni privé de son droit d’être logé adéquatement, à un coût abordable».
Le rapport montre aussi que la construction de logements depuis 2019 dans le grand Montréal «est en inadéquation avec la demande» tandis que les nouvelles constructions «ont augmenté l’offre dans le quartile le plus dispendieux».
«Les logements de plusieurs chambres dont le loyer est sous la médiane sont pratiquement indisponibles pour les familles qui ont un revenu faible et cherchent un logement adéquat», peut-on lire.
Pour l’organisme, plusieurs pistes pour remédier à la pénurie de logements adéquats peuvent être explorées: mieux utiliser le parc résidentiel existant, accélérer la construction de nouveaux logements, revoir le cadre légal entourant le droit au logement, bonifier le soutien communautaire au logement et se doter de données et de mécanismes de suivi de l’évolution de la situation.