Vers une pénurie de jus d’orange dans les épiceries

Il pourrait manquer de jus d’orange sur les tablettes d’épicerie, alors qu’une pénurie mondiale «inédite» de concentré et de nectar d’oranges fait rage, notamment à cause des aléas climatiques, prévient l’Union nationale interprofessionnelle des jus de fruits.

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En effet, les conséquences du passage de l’ouragan Ian en Floride, en septembre 2022, se font encore ressentir, alors que les producteurs de jus d’orange peinent à se procurer le concentré nécessaire pour leurs produits.

Au Mexique, qui fournit habituellement le marché Américain, et en Espagne, les sécheresses et le manque d’eau ont affecté les récoltes.

Selon l’association européenne des producteurs de jus de fruits, la matière première pour fabriquer le jus d’orange fait de concentré «est devenue très compliquée à trouver pour tous les acheteurs de la filière des jus». 

«Les commandes auprès des fournisseurs de concentrés sont désormais sous quotas pour toutes les sociétés désirant en acheter, une situation jamais rencontrée par les acheteurs les plus anciens», poursuit Unijus.

Un autre facteur expliquant la possible pénurie de jus d’orange: le Brésil, devenu le premier fournisseur mondial d’orange, a de la difficulté à combler la demande, affirme Unijus.

«Le réchauffement climatique accélère les choses»

Cette situation pourrait durer jusqu’à septembre ou octobre 2023, «c’est-à-dire jusqu’à la prochaine récolte de jus d’orange qui commencera mi-juin 2023».

«Le réchauffement climatique accélère les choses», précise Emmanuel Vasseneix, président d’Unijus, dans un communiqué. 

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«La Floride se désengage de la culture des agrumes au profit de la construction immobilière. De ce fait, les industriels américains du jus se tournent vers le Brésil, un pays où 85% du jus d’orange est piloté par trois acteurs. Les flux qui se dirigeaient vers l’Europe sont aujourd’hui détournés vers les États-Unis, ce qui crée une tension sur les prix.»

Selon Unijus, la tonne de jus concentré est passée de 2600 euros (3806 dollars canadiens) lors de la récolte précédente à 3400 euros (4977 dollars canadiens). C’est donc possible qu’à certains endroits, le prix du jus fait de concentré augmente.

Et au Canada?

Les Canadiens consomment en moyenne 23,1 litres jus d’orange par année, selon des données de 2020 de Statista. Doivent-ils se préparer à prendre leur petit déjeuner sans ce précieux nectar orangé?

Pas nécessairement, avait indiqué Sylvain Charlebois, directeur principal du Laboratoire en sciences analytiques agroalimentaires à l’Université Dalhousie, en entrevue à 24 heures quelques semaines après le passage de l’ouragan Ian en Floride. La diversité de la provenance des oranges des producteurs qui fournissent le Québec en jus d’orange parvenait à répondre à la demande.

Il n’excluait toutefois pas que les prix augmentent. «Lorsqu’un ouragan affecte une région proche, les coûts de transport peuvent jouer et le prix des produits importés peut ainsi grimper», avait-il alors indiqué.

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