On passe au microscope des microplastiques de l’eau du parc La Fontaine
On trouve maintenant des microplastiques partout. Ces minuscules résidus se détachent de nos vêtements ou d'emballages plastiques et se retrouvent dans l'eau, dans le sol, dans l'air... et même parfois dans notre sang. Comment freiner leur invisible avancée?
L’influenceuse scientifique Chloé Savard, alias Tardibabe, partage sa vision du monde microscopique sur TikTok et Instagram, où elle attire des centaines de milliers de curieux.
En récoltant des échantillons d’eau un peu partout au Québec pour en étudier les écosystèmes, elle a rapidement constaté que les microplastiques étaient partout.
«C’est difficile à éviter maintenant, il y en a partout du plastique, surtout les fibres comme le polyester, explique la microbiologiste. Ça se dégrade. Si tu touches juste un peu ton linge, il y a des fibres qui vont s’en aller dans l’air.»
On a accompagné Chloé Savard lors d’une cueillette d’échantillons microscopiques au parc La Fontaine. Comme vous pouvez le voir dans la vidéo au tout début de ce texte, on réalise que l’eau du parc regorge d’infimes particules qui proviennent généralement de la dégradation de nos vêtements.
Dans l'environnement, on retrouve principalement les microplastiques dans le sol. C’est là qu’ils se répandent à cause des routes, le marquage et l’usure des pneus y jouant pour beaucoup, sans oublier l’élimination des déchets, selon le Centre de collaboration nationale en santé environnementale.
L’eau se retrouve en deuxième position comme endroit où on retrouve la plus grande concentration de microplastiques. L’air (oui, il y a des microplastiques dans l’air!) arrive troisième.
Pourquoi est-ce un problème? Comme on peut le voir dans la vidéo, les microplastiques nuisent aux petits organismes qui se trouvent par exemple dans les cours d’eau. Des études ont déjà montré que les microplastiques nuisent à l’espérance de vie des poissons. Aucune étude ne démontre jusqu’à présent qu’ils peuvent avoir des effets similaires chez l’humain, mais des recherches sont en cours à ce propos.
«Moi je le vois à petite échelle, mais quand tu ne vois pas le problème tu n’en as pas conscience», déplore Chloé Savard.
Nettoyer l’environnement des microparticules qui l’ont déjà envahi est très complexe. Des techniques comme la conversion chimique du plastique, un meilleur système de recyclage et (bien sûr) l’élimination des plastiques non réutilisables pourraient faire une différence.
À l’échelle individuelle, une de nos principales sources de rejet de microplastiques dans la nature provient du nettoyage de nos vêtements. Quand on fait une brassée, tout un tas de microfibres, semblable à de la «mousse de sécheuse», mais version laveuse, part avec l’eau dans nos canalisations.
Les usines de traitement sont capables d’en éliminer une bonne partie, mais pas l’ensemble. Si on installait des filtres directement sur nos laveuses, ce qu’il est possible de faire, on pourrait éliminer la majorité de celles-ci. Ce n’est pas pour rien qu’en France, toutes les machines à laver vendues devront être dotées de ces filtres en 2025!
D’autres solutions encore plus simples existent, comme le fait de mettre dans sa laveuse une balle conçue pour retenir les micro fibres ou utiliser un sac de lavage conçu à cet effet.