Mieux parler en public, ça pourrait changer leur vie | 24 heures
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Mieux parler en public, ça pourrait changer leur vie

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Seize candidats ont répondu à l’appel. L’appel des mots. Ils ont participé samedi dernier au premier tour du concours Eloquentia Montréal, un concept né en France qui a lieu pour la première fois en Amérique du Nord. Pourquoi ces jeunes veulent-ils devenir des maîtres de la prise de parole quand d’autres angoissent à l’idée de parler devant un public?

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Cheffe de produit pour une entreprise dans le secteur de la finance, Marion Fléché avoue s’être lancée dans ce défi verbal pour développer sa confiance en elle. 

«Je fais de la musique à côté. Je participe à ce concours pour me dire que je suis capable de faire un discours devant des gens, d’aller sur les réseaux sociaux pour parler de ma musique», explique-t-elle.

La Française de 27 ans espère aussi en tirer parti professionnellement. «Quand tu n’es pas à l’aise en société, dans le milieu du travail on va se dire que tu n’es pas compétente et pas forcément intelligente alors que tu ne sais juste pas formuler tes idées.»

Marion Fléché aimerait améliorer son art de bien parler.

Photo Axel Tardieu

Marion Fléché aimerait améliorer son art de bien parler.

Marion a eu une semaine et demie pour préparer une prestation qui durera huit minutes. Le sujet qu’on lui a imposé: est-ce qu’un verre à moitié plein est mieux qu’un verre à moitié vide? 

Elle a été l’une des premières à passer devant un jury de professionnels issus du droit, de l’éducation ou de la littérature. 

Après son passage, elle était satisfaite. «J’étais un peu stressée, mais tout s’est bien passé. C’est fun, Eloquentia», dit-elle.

Humour et technique vocale

Chaque jeune participant a eu le droit à une formation gratuite avant le jour J. À la fin de chaque passage, les membres du jury donnent des remarques et des conseils. 

«J’ai bien aimé l’humour dans ta présentation, commente une examinatrice face à Marion. C’était agréable de t’écouter, mais j’ai remarqué que tu manquais parfois d’air dans ta voix.»

«Attention à ne pas passer plus de temps à chercher comment bien tourner tes arguments plutôt que de me dire en une phrase ton argument», rajoute Pierre-Dominique Ancel, jury et président d’Eloquentia Montréal.

Pierre-Dominique Ancel est chargé du développement de l'antenne d'Eloquentia Montréal depuis septembre.

Photo Axel Tardieu

Pierre-Dominique Ancel est chargé du développement de l'antenne d'Eloquentia Montréal depuis septembre.

Il a pour mission de développer ce concept au Québec en ciblant les 18-30 ans. Née en France en 2012, l’association Eloquentia est maintenant présente en Suisse, en Belgique, en Algérie, et au Togo. Plus de 4000 candidats ont participé aux concours.

«Maintenant, je pense que les gens ont envie de s’exprimer», pense Pierre-Dominique Ancel. «On est d’une génération qui a, peut-être, plus de choses à dire ou, en tout cas, qui veut les dire plus fort. Ce qu'on veut, c'est que tu ne sois pas venu pour rien, que tu repartes avec plus d'outils en main que quand tu es venu.»

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Difficultés à s'exprimer

Après son passage devant le jury, Jérémie Séguin n’était pas optimiste quant à ses chances de gagner. Qu'il obtienne ou pas sa place pour la finale en France, il sort quand même grandi de cette expérience.

Mieux parler pour Jérémie Séguin, c'est porter ses idées et défendre ses convictions

Photo Axel Tardieu

Mieux parler pour Jérémie Séguin, c'est porter ses idées et défendre ses convictions

«J’ai des troubles du langage. J’utilise ces simulations pour m’aider à mieux m’exprimer», dit celui qui est étudiant à l’Université de Sherbooke.

«Je ne voulais jamais laisser cette faiblesse me mettre des bâtons dans les roues dans mon avenir. Bien s’exprimer, c’est bien partager ses idées. Ça favorise des bons dialogues. On est aussi plus en mesure de mieux se comprendre», dit-il.

Il remarque également que ça peut aider dans des situations professionnelles, comme des négociations salariales. 

Jérémie Séguin aimerait voir la rhétorique enseignée au secondaire. Une idée pas si folle que ça. La discipline revient en force ces dernières années, notamment grâce au développement des conférences TED.

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