Gaz naturel renouvelable: Énergir accusée de faire du «greenwashing»

La coalition d’organismes écologistes Sortons le gaz a accusé Énergir de tromper sa clientèle en prétendant pouvoir l’alimenter avec du gaz naturel renouvelable (GNR), une allégation rejetée par l’entreprise.
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Énergir propose à ses clients de convertir 10%, 30% ou 100% de leur consommation de gaz naturel issu de sources fossiles en consommation de biométhane, moyennant une hausse du coût sur la facture. Une conversion complète coûterait jusqu’à 45,50 $ par mois, fait miroiter l’entreprise sur son site internet.
Or, le regroupement soutient qu’il est impossible pour un client se savoir s’il brûle bel et bien du GNR ou du gaz naturel classique, puisque les deux produits sont acheminés par le même système de distribution, et ce, même s’il paie jusqu’à trois fois plus cher pour le biométhane.
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«Si une compagnie faisait payer beaucoup plus cher pour de l'aluminium prétendument recyclé à 100 % et que, dans les faits, on apprenait qu’il n’y avait que 1 % de produit recyclé, on n’accepterait jamais ça», s’est insurgée la coalition, évoquant un «scandale».
Par ailleurs, seulement 1% du gaz naturel d’Énergir serait de source renouvelable, selon la coalition.
Tout le monde reçoit du GNR
De son côté, l’entreprise considère qu’il s’agit d’un «avantage» de pouvoir acheminer les deux types de gaz via le même réseau, ce qui évite de construire de nouvelles canalisations.
Énergir note aussi qu’au final, tout le GNR acheté par ses clients se retrouve dans le réseau, bien qu’il se retrouve en fait distribué partout et non seulement aux clients qui le paient.
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«Seuls les clients qui achètent la molécule du GNR peuvent affirmer en consommer et faire reconnaître les réductions de gaz à effet de serre (GES) associées. La portion consommée de GNR apparaît d’ailleurs sur leur facture et ils sont exemptés du SPEDE (système de plafonnement et d’échange de droits d’émission) sur la portion de GNR consommée», a exposé la conseillère médias et affaires publiques d’Énergir, Élaine Arsenault.
«Munie d’un processus certifié, Énergir fait vérifier son approvisionnement GNR et son inventaire par le Bureau de normalisation du Québec qui confirme que chaque molécule de GNR a été achetée et vendue. Le bilan des achats et ventes de GNR est ensuite déposé à la Régie de l’énergie», a-t-elle ajouté.