4 révélations de la NASA sur les ovnis lors d’une rencontre historique

La NASA a tenu hier sa première réunion publique sur les ovnis, un an après avoir créé une équipe de chercheurs chargés d’étudier plusieurs centaines d’observations inexpliquées.
C’est la première enquête de ce genre jamais menée par l'agence spatiale américaine sur les objets volants non identifiés (OVNI), qu’elle appelle maintenant des «phénomènes anormaux non identifiés» (PAN). Il s’agit d’un tournant important sur la question, puisque le gouvernement américain a passé des décennies à discréditer ces histoires.
Par souci de transparence, la NASA a retransmis, en direct sur internet, la réunion qui s'est tenue mercredi, à Washington. Pendant quatre heures, un groupe d'experts a expliqué son travail d’analyse de plus de 800 rapports rédigés dans les dernières décennies, pour ensuite répondre aux questions du public.
L'équipe de 16 personnes comprend notamment l'astronaute américain à la retraite Scott Kelly, qui a passé près d'un an dans l'espace.
Voici 4 révélations qui ressortent de cette réunion historique.
Des centaines d’observations demeurent mystérieuses
Un rapport du Pentagone datant de 2021 indique que sur 144 observations rapportées par des pilotes militaires depuis 2004, toutes sont restées inexpliquées, sauf une. Pendant la réunion, les chercheurs n'ont pas exclu la possibilité que les objets qui auraient été aperçus soient d'origine extraterrestre.
Plusieurs observations peuvent cependant être expliquées, ont nuancé les experts.
«Nous recevons entre 50 et 100 nouveaux rapports chaque mois», a déclaré Sean Kirkpatrick, directeur du All-domain Anomaly Resolution Office (AARO), qui fait partie du ministère de la Défense.
Selon lui, le nombre de ces observations qui sont «peut-être vraiment anormales» représente 2 à 5 % de l'ensemble de la base de données.
«À l’heure actuelle, nous n’avons aucune donnée explicite suggérant qu’il y ait une connexion entre les phénomènes anormaux non identifiés et la vie extraterrestre», a par ailleurs déclaré David Grinspoon, l’un des scientifiques membres du panel.
Par exemple, une vidéo prise par un avion de la marine au-dessus de l'ouest des États-Unis, qui montrait une série de points se déplaçant dans le ciel, a été présentée au public. Après analyse, des experts ont déterminé qu’il s’agissait d’un avion commercial qui se dirigeait vers un aéroport et qu’il ne s’agissait pas d’un PAN.
La protection de la vie privée limite les enquêtes
Sean Kirkpatrick a souligné que les préoccupations en matière de protection de la vie privée limitent les enquêtes de la NASA en territoire américain.
«Nous pouvons pointer le plus grand appareil de collecte du monde entier vers n'importe quel point», a-t-il déclaré
«La plupart des gens n’aiment pas que nous pointions nos appareils de collecte dans leur jardin», a-t-il ajouté.
Il faut savoir qu’un grand nombre des possibles phénomènes inexpliqués rapportés à la NASA sont observés en zone habitée, ce qui limite l’agence dans ses enquêtes.
Les micro-ondes et les illusions d'optique peuvent fausser les données
Les données relatives aux PAN sont souvent difficiles à interpréter et peuvent être facilement faussées.
Pour illustrer la difficulté de bien interpréter les données analysées par les chercheurs, David Spergel, président de l'équipe de la NASA, a rappelé certains événements impliquant de grandes concentrations d'ondes radio inexpliquées captées par des chercheurs australiens.
«Elles avaient une structure vraiment étrange. Les gens n'arrivaient pas à comprendre ce qui se passait. Puis, ils ont commencé à remarquer qu'un grand nombre d'entre elles étaient regroupées à l'heure du souper», a-t-il raconté.
Finalement, les instruments utilisés par les chercheurs captaient des signaux provenant d'un micro-ondes utilisé pour réchauffer les repas.
L’ancien astronaute et pilote Scott Kelly a ensuite raconté le cas d'une illusion d'optique.
Lui et son copilote volaient près de Virginia Beach, quand son collègue a aperçu quelque chose.
«Il était convaincu que nous étions passés à côté d'un OVNI, a-t-il dit. Je ne l'ai pas vu. Nous avons fait demi-tour, nous sommes allés le regarder, et il s'est avéré que c'était un ballon de Bart Simpson.»
La stigmatisation et le harcèlement nuisent aux recherches
Selon David Spergel, les pilotes professionnels sont très réticents à signaler les observations, en raison de la stigmatisation qui entoure les soucoupes volantes.
«L'un de nos objectifs est d'éliminer ces préjugés, car nous avons besoin de données de haute qualité pour répondre à des questions importantes sur les UAP», a-t-il insisté.
Certains scientifiques ont été victimes de harcèlement en ligne en raison de travaux dans ce domaine.
«Le harcèlement ne fait qu'aggraver la stigmatisation du domaine des UAP, entravant considérablement le processus scientifique et décourageant d'autres personnes d'étudier ce sujet important», a déclaré Nicola Fox, responsable scientifique de la NASA.