Instagram est le réseau social préféré des pédophiles, selon une enquête

Abus sexuels, actes de bestialité, demande d’acte sexuel spécifique et facilitation de rencontre avec des mineurs: Instagram est la plateforme la plus utilisée des pédophiles pour promouvoir la pornographie juvénile.
Les résultats d’une enquête menée par l’Université Standford et le Wall Street Journal (WSJ), publiés mercredi, dévoilent comment l’algorithme d’Instagram permet à des réseaux de pédophiles d’assouvir leurs sombres fantasmes.
Les chercheurs du Cyber Policy Center de la prestigieuse université californienne soutiennent que «de larges réseaux de comptes, qui donnent l’apparence d’être opérés par des mineurs, font ouvertement la promotion de la vente de contenus» de pornographie mettent en scène des adolescents et des enfants.
Les prédateurs profitent des algorithmes de recommandation de contenu et de la messagerie afin d’entrer en contact entre eux. La stratégie serait d’une facilité désarmante.
D’après le média américain, une simple recherche avec des mots-clics comme #pedowhore ou #preteensex, qui sont censés être interdits, débouchaient jusqu’à récemment sur des comptes faisant la promotion de contenu montrant des abus sexuels sur des mineurs.
De nombreux profils utilisant ces hashtags «assurent être pilotés par les enfants eux-mêmes et utilisent des pseudonymes ouvertement sexuels avec des mots comme "Petite salope pour toi"», détaille l’article.
Services sexuels avec mineurs
Les comptes n’annoncent évidemment pas directement qu’ils vendent des images sexuelles mettant en scène des mineurs.
L’enquête établit cependant que ces profils ne sont rien de moins que des plateformes de prostitution juvénile en ligne, puisque le lien en description permet aux pédophiles d’accéder à une panoplie de services sexuels contre de l’argent.
Les chercheurs ont aussi trouvé des offres de vidéos avec des actes sexuels impliquant des animaux et de l’automutilation.
Pour y arriver, de nombreux comptes fictifs ont été créés. Le travail des enquêteurs a permis d’établir qu’il ne fallait pas plus qu’une visite pour que l’algorithme leur propose des comptes semblables, facilitant ainsi l’accès à ces contenus sordides.
Des milliers de comptes supprimés
Meta affirme avoir bloqué des milliers de mots-clics illégaux depuis la publication du reportage. L’entreprise soutient aussi travailler activement pour empêcher la recommandation de contenus et de comptes de pédopornographie. La maison mère d’Instagram indique ainsi avoir supprimé 27 comptes de ce genre dans les deux dernières années.
La loi fédérale américaine oblige pourtant les entreprises américaines à signaler les images d’abus sexuels sur des mineurs au National Center for Missing & Exploited Children (NCMEC).
Si Instagram indique avoir signalé 6,1 millions de contenus aux autorités entre septembre 2021 et janvier 2022, une autre enquête menée par le journal britannique The Guardian, publiée au mois d’avril, dénonçait à quel point la lutte menée par Meta pour enrayer la pornographie juvénile et la pédophilie est insuffisante.
− Avec les informations de l’AFP