Kit de départ: 5 films à voir pour découvrir le cinéma queer québécois | 24 heures
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Kit de départ: 5 films à voir pour découvrir le cinéma queer québécois

Image principale de l'article 5 films pour découvrir le cinéma queer québécois
Photomontage Marilyne Houde

BILLET - Bien qu’on doive attendre jusqu’au mois d’août pour le retour du festival Fierté Montréal, internationalement, le mois de juin est reconnu comme le mois de la Fierté. C’est donc un excellent moment pour faire ou parfaire son éducation cinématographique LGBTQIA2+.

Avant de commencer cependant, une petite précision de ma part: ce guide se veut une introduction au cinéma queer québécois. Il n’est donc pas exhaustif du tout et surtout, pas particulièrement niché. Les films qui suivent sont vraiment la base. Ne reste qu’à vous de poursuivre vos découvertes par la suite.

Un autre astérisque à ajouter est que je voulais créer un guide qu’il est réalistement possible d’écouter au complet sans trop se casser la tête. Loin de moi l’idée de snober des grands classiques comme À tout prendre (1963) de Claude Jutras, À corps perdu (1988) de Léa Pool ou même Délivrez-nous du mal (1969) de Jean-Claude Lord. Le cinéma québécois étant ce qu’il est, ce sont des films aussi importants que difficiles à trouver pour les visionner.

Ce guide est donc composé de 5 films que vous pouvez facilement streamer en direct du confort de votre salon. Ils ne sont pas tous disponibles gratuitement, malheureusement, mais je vous épargne mon discours sur l’importance de payer pour encourager notre cinéma d’ici en vous promettant que chacun des films en vaut les quelques dollars qu’il coute. J’ai vérifié et ils sont aussi tous disponibles à la BAnQ à Montréal.

1 - C.R.A.Z.Y. (Jean-Marc Vallée, 2005)

C’est impossible de dresser une liste de films québécois LGBTQIA2+ sans parler de C.R.A.Z.Y. Le film de Jean-Marc Vallée a ouvert la porte pour tous les autres qui se retrouvent sur cette liste de par la détermination du réalisateur à faire financer ce film de toutes les façons possibles jusqu’à son succès incontestable à l’échelle internationale.

Capture d'écran 

Avec C.R.A.Z.Y., Vallée nous emmène sur un trip musical pour nous raconter l’histoire de Zac, un jeune homme qui navigue son homosexualité dans les années 60-70. Il grandit dans une famille de cinq garçons élevés par un père qui carbure aux stéréotypes masculins et ces hommes vont tous grandement influencer sa quête d’identité et son affirmation de son orientation sexuelle.

Voici la bande annonce: 

Disponible sur Club Illico, Apple TV et Vimeo.

2 - Le profil Amina (Sophie Desrape, 2015)

Je me devais d’inclure au moins un documentaire dans cette liste, et celui-ci reste des plus pertinents à cause des thèmes centraux au film soit les relations en ligne, les histoires médiatiques virales et la martyrisation d’icônes LGBT.

Capture d'écran 

Sandra Bagaria a rencontré Amina Arraf, activiste et blogueuse Américano-Syrienne, en ligne. C’est sur internet exclusivement que leur relation évolue de plus en plus jusqu’au jour où Amina est enlevée. Une mobilisation à l’échelle internationale viendra chambouler non seulement leur relation, mais la vie entière des deux jeunes femmes.

Voici la bande annonce:

Disponible sur le site de l’ONF.

3 - Laurence Anyways (Xavier Dolan, 2012)

Si ce n’était que de moi, j’aurais pu faire ce guide seulement avec des films de Xavier Dolan. J’ai dû me retenir pour n’en inclure qu’un, mais le choix a été facile pour une seule et unique raison: le cinéma québécois manque de représentation de transidentité.

Capture d'écran 

Laurence Anyways suit Laurence qui commence à affirmer son identité de femme à l’âge adulte. Le film explore toutes les facettes de la vie de Laurence qui viendront être changées par sa transition : son histoire amoureuse avec la fougueuse Fred, sa relation avec ses parents, sa vie professionnelle comme prof d’université et sa vie sexuelle, tout en passant par les questionnements importants sur l’orientation sexuelle, les rôles genrés et l’expression du genre.

Voici la bande annonce:

Disponible sur Crave, Netflix, Apple TV, Club Illico et Google Play.

4 - Sarah préfère la course (Chloé Robichaud, 2013)

Un film d’auteur typiquement québécois, Sarah préfère la course a aussi des éléments du genre «coming of age» qu’on associe au cinéma américain mais qu’on retrouve finalement un peu partout dans le monde. La cinématographie vient appuyer la construction narrative de l’histoire et la nature complexe du personnage principale de par son mélange de couleurs ternes et vives, et les choix de cadrage plein de sous-entendus.

Capture d'écran 

Sarah préfère la course raconte l’histoire de Sarah, bien entendu, une passionnée de course à pied qui décide d’aller vivre à Montréal et de marier son ami Antoine pour toucher de meilleurs prêts et bourses (je ne vous spoil rien, tout ça se passe dans la première moitié du film). On la verra avancer à toute vitesse dans le sport qu’elle connait si bien, mais avancer à tâtons dans tout le reste qu’elle semble comprendre si peu.

Voici la bande annonce:

Disponible sur Crave, Apple TV, Youtube et Google Play.

5 - Vic + Flo ont vu un ours (Denis Côté, 2013)

C’est agréable pour une personne queer de voir son orientation sexuelle représentée dans un film non pas comme un outil narratif, mais comme une normalité qui fait partie de l’histoire sans en être le point central. C’est ce que réussit ce film de Denis Côté.

Capture d'écran 

Victoria sort de prison et s’installe dans la cabane à sucre de son oncle quadraplégique et muet. Entre les visites du travailleur social, les voisins préoccupés par la santé de son oncle et sa copine Florence qui cherche sa place dans sa nouvelle vie en campagne, Vic est loin de vivre la petite vie tranquille qu’elle se souhaitait pour son retour en liberté.

Voici la bande annonce:

Disponible sur TV5Unis et Apple TV+.

BONUS - Les Feluettes (John Greyson, 1996)

Ce dernier film ne répond pas aux critères du guide considérant que c’est un film canadien (du réalisateur ontarien John Greyson) et qu’il n’est pas facilement accessible. Cependant, la copie papier de la pièce de théâtre québécoise du même nom de Michel-Marc Bouchard est un des rares livres qui a survécu à mon grand ménage de bibliothèques et ce film a beaucoup contribué à mon propre éveil queer. Je me permets donc le plaisir coupable de vous le recommander quand même.

Capture d'écran 

Dans Les Feluettes, un évêque est appelé à la prison locale pour écouter la confession d’un détenu, Simon Doucet. S’en suit une représentation théâtrale à même la prison d’un été de la vie de Simon, l’été de son éveil homosexuel. Le spectacle met en scène comme un des personnages principaux nul autre que l’évêque ainsi que les codétenus de Simon, certains déguisés en femme pour combler les rôles féminins. La pièce de théâtre est un plaisir à lire, mais la version cinématographique vaut vraiment la peine.

Voici la bande annonce:

Pas disponible en ligne, mais en DVD et Blu-ray à la Grande Bibliothèque.

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