Side jobs inusitées: vous pourriez gagner 10 000$ par an à retranscrire des procès à la maison | 24 heures
/portemonnaie/jobs

Side jobs inusitées: vous pourriez gagner 10 000$ par an à retranscrire des procès à la maison

Étienne Forest
Photomontage Marilyne Houde

Étienne Forest

En 2022, 41 % des Canadiens pensaient se chercher un revenu d’appoint pour faire face au coût de la vie, selon un sondage. Que ce soit pour joindre les deux bouts ou par passion, il existe autant de side jobs que de travailleurs. 24 heures est allé à la rencontre de gens au travail d’appoint surprenant. Professeur d’informatique au cégep à temps plein, Étienne Forest est aussi copiste. Durant ses temps libres, il est payé à retranscrire des procès du confort de sa résidence.  

On imagine les sténographes comme dans les films, de vieilles dames à lunettes qui tapent sur leur machine à écrire dans un coin de la cour pendant les procès. En réalité, il est maintenant très rare que les sténographes assistent au procès et même qu’ils soient ceux qui le retranscrivent. Pour cela, ils font appel à des copistes qui s’en chargeront. C’est ce qu’Étienne Forest fait, en plus de son emploi principal, depuis près de 15 ans. 

Ses versions retranscrites des procès seront approuvées par la sténographe qui l’emploie et seront relues entre les différentes séances ou si une demande d’appel est déposée pour un procès terminé. 

• À lire aussi: Comme side job, cette Montréalaise aide des gens à dessiner du monde tout nu

«Un de mes amis faisait ça dans le temps, il se faisait livrer des bobines chez lui et il retranscrivait. Quand j’ai commencé à être prof de cégep, je n’avais pas encore assez de charges de cours pour survivre, donc j’ai commencé à être copiste», raconte Étienne. 

Heureusement, les enregistrements des procès sont maintenant envoyés électroniquement pour qu’il puisse les retranscrire de chez lui ou de n’importe quel endroit où il aurait envie de travailler. «Tout ce dont j’ai besoin, c’est des écouteurs, mon ordinateur et une pédale qui me permet d’arrêter ou de rembobiner en gardant les mains libres.» 

Courtoisie 

Il apprécie particulièrement la flexibilité qui vient avec l’emploi, qui lui permet de travailler à son propre rythme tant qu’il respecte la date limite. «Un dossier typique va faire entre 200 et 300 pages une fois retranscrit. Une fois que tu as l’habitude et que tu tapes vites, tu vas faire à peu près 15 à 20 pages en une heure, ça peut se finir en deux ou trois jours», précise Étienne Forest. 

Les copistes sont payés 2,40 $ par page et 2,65 $ pour les pages longues, comme les plaidoiries ou les jugements. Il ne risque pas de manquer de dossiers à retranscrire, alors que les procès sont assez nombreux qu’ils s’accumulent avant d’être retranscris.   

En moyenne, le travail de copiste d’Étienne lui permet d’aller chercher entre 7000 et 10 000 $ supplémentaires par année en travaillant entre 10 et 15 heures par semaine en moyenne.  

Par nécessité ou pour le plaisir? 

Si c’est d’abord par nécessité qu’il a commencé à retranscrire des procès, Étienne Forest pourrait vivre sans, maintenant qu’il a obtenu sa permanence comme professeur d’informatique au cégep. «Je pourrais vivre sans, mais je ferais moins d’argent, ça m’aide à mieux vivre», avoue-t-il. 

C’est aussi par plaisir et intérêt qu’il garde ce travail : «Ce n’est pas très forçant et j’entends des choses fascinantes. Il se passe des trucs rocambolesques en procès, parfois c’est glauque, mais c’est toujours intéressant.» 

Son travail lui a aussi permis d’en apprendre plus sur le fonctionnement de la justice, ce qui serait utile pour tout le monde à son avis. «Je l’ai entendu, si on est impliqué dans un procès et qu’on décide de se défendre soi-même, ça se passe rarement bien. La loi, c’est compliqué et ça ne s’apprend pas comme ça d’un coup. C’est dommage qu’on ne soit pas plus en contact avec les procès, pourtant la plupart sont publics.» 

• À lire aussi: Pour 200$, une startup japonaise pourrait démissionner à votre place

Pas un travail fait pour tout le monde 

Est-ce qu’il suffit d’être fan de true crime pour être copiste? C’est malheureusement un métier plus difficile qu’il n’y parait, selon Étienne Forest. 

«De toutes les personnes que j’ai formées, seulement une a continué à faire ça. Sur le coup, les gens sont emballés parce que c’est payant, mais c’est dur, surtout au début. Si tu tapes lentement, ça ne rapporte pas beaucoup. Ça prend du temps à maîtriser l’écriture et à aiguiser son oreille», avertit-il. 

Pour être un bon copiste, il faut évidemment taper vite et sans fautes, il faut être assez méticuleux pour réécrire tout exactement comme ç’a été dit tout en restant lisible, il faut avoir une bonne ouïe et être au moins bilingue. 

Pour ceux qui tiennent bon, tout devient plus facile au fil de l’expérience et ça devient très plaisant, assure Étienne Forest.

À voir aussi 

s

À lire aussi

Vous pourriez aimer

En collaboration avec nos partenaires